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Amendement pro prépas : l’injure faite à l’université ?

En proposant de «repêcher» ces «malheureux» bacheliers de très bon niveau qui auraient eu le malheur de ne pas penser aux prépas, les auteurs de l’amendement à la loi Fioraso pensaient sûrement faire l’unanimité. Loin d’eux certainement l’idée qu’il puisse y avoir du bonheur à étudier autrement qu’en prépas… Ce qui n’est certes pas du goût des universitaires «Qu’on se le dise, les CPGE et les GE sont pour les bons étudiants, les gros nuls peuvent aller à l’université (ils prennent tout le monde). Au moins le message est clair», rit jaune l’excellent blog Gaïa Universités.

Vive la sélection !

Et voilà aussi que cet amendement favorable aux filières sélectives – il inclut également les IEP, les IUT ou paris Dauphine – relance un débat dont se serait bien passée la ministre sur… la sélection à l’entrée à l’université. «Cet amendement est un coup de poignard dans le dos des universités! Je suis choqué et révolté. Si ça doit se passer comme ça, alors il faut que le service public accepte de faire la sélection!», s’exclame ainsi Bruno sire, président de l’université Toulouse 1 sur le site vousnousils. Sur son blog Jean-Luc Vayssière, président de l’université Versailles-Saint-Quentin, fait lui le constat que les filières sélectives sont toujours considérées comme les meilleures, notamment dans le cadre d’APB, et explique qu’il «n’est pas déraisonnable de poser, avec discernement, la question de la sélection à l’entrée de l’université».

Et maintenant ?

Si on attend toujours une réaction officielle de la Conférence des présidents d’université (CPU) sur le sujet, on peut aussi imaginer que le débat au Sénat pourrait permettre de revisiter un amendement venu tard dans la discussion parlementaire. Certes il reprend une proposition du candidat Hollande, certes il a été par la ministre mais il crée aussi beaucoup de crispations et pose quantité de questions sur son application pratique dans des établissements qui sélectionnent longtemps avant le bac. Tout cela pour un résultat dont tout me monde sait qu’il sera sans doute très symbolique. Oui mais symbolique de quoi ? De la volonté de faire réussir tous les profils ou d’un cerrtain mépris des élites pour l’université ?

Olivier Rollot (@O_Rollot)

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

1 Comment

  1. «Qu’on se le dise, les CPGE et les GE sont pour les bons étudiants, les gros nuls peuvent aller à l’université (ils prennent tout le monde). Au moins le message est clair»

    C’est clair pour tous les gens informés (professeurs les premiers) depuis au moins 20 ans …

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