UNIVERSITES

Comment améliorer la vie des campus ?

C’était le thème de son colloque annuel en 2016. La Conférence des présidents d’université et la Caisse des Dépôts ont réalisé un benchmark international portant sur des Modèles économiques innovants et des exemples de financements pour améliorer la vie de campus. D’autres études et un cas pratique pour bien saisir tous les enjeux du développement des campus.

Une dynamique d’ouverture du campus sur le monde extérieur

A travers douze études de cas, le benchmark mené par la CPU entend « identifier des solutions alternatives aux modèles actuels de financement d’activités ou d’équipements, illustrer concrètement des modèles économiques innovants, et mettre en avant des modes de partenariat et de collaboration originaux avec les acteurs du territoire ». Cinq champs de la vie de campus sont examinés : la culture, la santé, le sport, les relations avec le monde économique, et le patrimoine.

Les exemples étudiés attestent d’abord d’une dynamique d’ouverture du campus sur le monde extérieur et notamment une tendance à ouvrir l’usage des équipements à des personnes extérieures à l’université. C’est le cas dans les domaines culturels, de la santé ou du sport, mais aussi pour des équipements « d’interface économique ». C’est à la fois un moyen d’améliorer l’attractivité et l’image de l’université, de faire connaître et parfois « tester » une offre académique (c’est par exemple le cas des «Summer sessions ») et d’optimiser et rentabiliser ces équipements.

Le développement de ces nouveaux services, qu’il s’agisse de l’offre sportive et récréative d’un campus, de son niveau d’équipement ou encore de son mode de tarification, s’accompagne d’un renforcement de l’autonomie dans la gestion des services concernés.

Quel est l’impact socio-économique et environnemental des campus français ?

Le réseau Campus Responsables vient de publier une étude « CAMPUS FOOTPRINT » sur l’impact socio-économique et environnemental de sept campus (l’Université de Cergy-Pontoise, l’Université Blaise Pascal, l’Essec, SUPMECA, ECAM-EPMI, l’ENSCCF et l’IFMA) en partenariat avec la Caisse des Dépôts, la CPU, la CGE et l’Association des Villes Universitaires de France. Objectif : « montrer l’apport socio-économique des campus à leur territoire, tout en dévoilant leur empreinte environnementale ».

Au total, ces campus soutiennent plus de 9 400 emplois : 4 500 emplois directs et plus de 4 900 emplois indirects et induits par effet de ricochet (grâce aux achats, aux salaires et à la fiscalité versés). Fait marquant : ces emplois soutenus par les campus-pilotes en France sont composés à 62% de CDI, alors que la moyenne nationale dans l’enseignement se situe à 51%.

Les campus-pilotes contribuent à plus de 960 millions d’euros de la production en France, avec 335 millions d’euros de production directe : 1€ dépensé génère 2,9€ de production totale en France.

  • Pour réaliser cette étude, Campus Responsables s’est appuyé sur l’outil LOCAL FOOTPRINT®, conçu par le cabinet Utopies. En reproduisant de manière très réaliste le fonctionnement de l’économie, LOCAL FOOTPRINT® permet d’estimer les retombées socio-économiques liées aux flux économiques générés par l’activité des campus-pilotes. Cette étude a été réalisée à partir des données d’activité 2014 et 2015.

Comment l’université de Cergy-Pontoise fait baisser sa facture énergétique

La Caisse des Dépôts a investi très exactement 963 640 € dans le cadre de son dispositif Intracting pour contribuer au financement de la rénovation thermique de l’université de Cergy-Pontoise. Le principe de l’intracting (« convention de performance interne ») consiste en la création d’un « fonds », constitué conjointement par l’établissement et la Caisse des Dépôts, permettant de financer des travaux d’efficacité énergétique rapidement amortissables. La convention comporte une avance remboursable d’un montant total de 963 640 €, soit 50 % du montant total des investissements, pour aider à l’amorçage des travaux. Les économies réalisées sur la durée de la convention permettront de rembourser la Caisse des Dépôts.  En l’espèce, il s’agit de la rénovation des équipements de gestion technique centralisée des bâtiments (112 000 m²) qui permettra d’opérer un pilotage et un contrôle plus performant de l’énergie consommée sur les différents postes. La Caisse des Dépôts signe ainsi sa cinquième convention avec un établissement d’enseignement supérieur.

  • L’« intracting » a été mis en place pour la première fois, en 1995, par la ville de Stuttgart. Le principe en est simple : le service de l’énergie préfinance des mesures rentables pour l’économie d’énergie et d’eau et les économies réalisées le financent. Des expériences d’intracting ont depuis été menées dans différentes universités comme par exemple à Saint-Andrews où le fonds doté de 2,9 millions d’euros a permis la réalisation d’économies à hauteur de 9,2 millions d’euros, soit un effet de levier de 317 %.

 

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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