UNIVERSITES

Dans quels pays les universités sont vraiment autonomes en Europe ?

L’Association européenne des universités a publié cette semaine son étude annuelle sur « l’autonomie des universités en Europe » (29 pays examinés dont la plupart des pays de l’Union européenne, la Suisse et la Serbie) à l’occasion de son congrès qui se tenait en Norvège, à Bergen.

En termes d’autonomie organisationnelle, les universités du Royaume Uni sont les plus libres devant celles du Danemark et de Finlande. La France est 20ème et fait par exemple partie des 17 pays dans lesquels les présidents ou directeurs des universités sont nommés sans avis des autorités et à 65% selon des critères académiques (mais pas au Royaume-Uni).

En termes d’autonomie financière, ce sont les universités luxembourgeoises qui sont les plus livres devant celles de la Lituanie et du Royaume Uni (la France se situant en 24ème position). Dans 15 des 29 pays examinés les universités peuvent emprunter de l’argent seulement sous condition (seuls 6 pays dont l’Autriche, Belgique ou encore les Pays-Bas le permettent sans restriction). Dans 22 pays les universités peuvent posséder leurs bâtiments. Seules les universités luxembourgeoises, lituanienne, estoniennes et serbes peuvent ainsi fixer tout à fait librement leurs frais de scolarité.

En termes de gestion de leurs ressources humaines, seulement 12 des 29 pays étudiés permettent une totale autonomie en ce qui concerne le recrutement des enseignants seniors. Si c’est le cas au Royaume-Uni, les universités britanniques ne peuvent pas pour autant fixer librement leurs rétributions (c’est le cas seulement dans six pays dont la Suisse et la Pologne). La France se situe là à la 27ème position.

L’autonomie académique des universités estoniennes, finlandaises, irlandaises, luxembourgeoises et britanniques est la plus forte, la France se situant également là en 27ème position. Dans seulement sept pays (dont encore une fois le Royaume-Uni- les universités peuvent décider librement du nombre de leurs étudiants alors que l’Autriche, la Belgique les Pays-Bas et le Suisse sont, avec la France, les cinq pays dans lesquels les étudiants peuvent s’inscrire totalement librement là où ils le souhaitent.

Logiquement la France fait également partie sept pays dans lesquels les universités ne peuvent pas fixer les conditions d’entrée en bachelor, seuls deux pays (la Belgique et la Suisse) faisant de même en master. Dans huit pays (Autiche, Royaume-Unis, Suisse, etc.) il est par ailleurs possible d’ouvrir de nouveaux programmes sans demander aucune accréditation. Les universités peuvent librement choisir la langue dans laquelle elles délivrent leurs programmes dans 20 pays (21 en master). Enfin, les agences d’accréditation sont imposées aux universités dans 21 pays.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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