ACCRÉDITATIONS / LABELS, UNIVERSITES

Dauphine, l’université qui a tout (ou presque) d’une grande école: entretien avec Laurent Batsch, son président

Laurent Batsch est depuis 2007 à la tête d’une université pas comme les autres, pratiquant la sélection et dispensant des diplômes aux frais de scolarités parfois élevés. Avec le journaliste Denis Jeambar, il revient sur le destin de son université dans un livre, «Paris-Dauphine : quand l’université fait école» (PUF), mais s’intéresse également aux mutations en cours de l’enseignement supérieur. Entretien.

Laurent Batsch

Olivier Rollot : Quelles sont les clés du succès de Paris-Dauphine ? Est-elle un modèle dont les autres universités devraient s’inspirer ?

Laurent Batsch : Ce serait prétentieux de le dire. D’autant qu’il faut aujourd’hui au contraire cultiver la diversité des établissements d’enseignement supérieur. Notre identité c’est d’abord de travailler en petits groupes, ce que les étudiants vont souvent chercher en prépas ou en IUT. C’est la première clé de notre attractivité. Mais une clé que nous devons d’abord à des locaux qui étaient auparavant ceux de l’Otan et ne possédaient que peu de grandes salles.

La deuxième clé c’est la professionnalisation de nos diplômes : nous avons très vite développé des maîtrises et des DESS [les actuels masters 1 et 2] articulés avec le marché du travail. Enfin, nous ne pouvons pas nous plaindre d’une implantation géographique [aux portes de Paris dans le 16ème arrondissement] qui nous a rapproché des quartiers d’affaires.

Estl 51 Mngt Laurent Batsch publie le livre de DauphineO. R : Comment Dauphine est-elle devenue la seule université à pratiquer ouvertement la sélection ? Faudrait-il la pratiquer dans toutes les universités ?

L. B : Ce n’est pas notre sélectivité qui a fait notre succès, elle en est au contraire la conséquence. Il fallait bien sélectionner des candidats qui affluaient. Je remarque d’ailleurs qu’il y a aujourd’hui plus d’étudiants qui entrent après le bac dans les filières sélectives qu’en licence universitaire. L’absence de sélection à l’entrée des universités permet en fait aux sélectionneurs de continuer à la faire en « bonne conscience » pendant que l’université, qui est pourtant une filière longue et exigeante, est la seule à recevoir tous les candidats. Mais il faut aussi noter que les universités deviennent elles aussi de plus en plus sélectives avec, par exemple, le collège de droit d’Assas, les doubles diplômes de l’UPMC, les bi-licences de Nanterre, autant de filières qui sélectionnent les bacheliers.

Par ailleurs, je serais favorable à ce qu’on reconnaisse vraiment que les deux années de classes prépa sont deux premières années de licence. Aujourd’hui on se contente de donner des équivalences de L2 [deuxième année de licence] pour ne pas avoir à admettre qu’une licence puisse être sélective.

Enfin il convient de s’interroger sur la pertinence d’ouvrir à tous des filières qui ne mènent pas forcément à l’emploi. Amener 50% d’une classe d’âge à obtenir un diplôme du supérieur comme on prétend vouloir le faire aujourd’hui c’est bien, encore faut-il que ce soit dans des programmes adaptés aux capacités des étudiants et aux débouchés d’emplois. Pour prendre un exemple, plutôt que d’admettre tous les étudiants qui le souhaitent en licence de cinéma, ce serait peut-être mieux de les orienter d’abord vers l’audiovisuel.

O.R : Quand on parle de Dauphine, on pense aussi à des frais de scolarité plus élevés qu’ailleurs, notamment dans certains masters. Vous revendiquez le droit pour l’université de faire payer ses formations ?

L. B : Nous sommes bien obligés de constater un écart croissant entre le financement public et nos besoins. Or, l’enseignement ce n’est plus seulement un professeur devant ses étudiants : il faut organiser des stages, créer un incubateur pour favoriser l’entreprenariat, gérer les départs à l’étranger des étudiants, développer les services numériques, etc. Le tout dans un environnement international très compétitif. Ce sont tout autant les entreprises, les familles, les alumni [anciens] que l’activité marchande des établissements qui doivent de plus en plus financer nos activités.

Pour parler uniquement des frais de scolarité, soit on met à contribution les familles – en fonction de leurs revenus -, soit on sollicite le futur salarié par prélèvements sur son salaire. À Dauphine, les frais de scolarité des deux premières années de licence sont ainsi de 510€ [183€ dans les licences universitaires] et nos masters en gestion reviennent entre 0 et 4200€. Mais, là encore, il n’y a pas de modèle unique : pour demander une contribution, il faut d’abord que le diplôme soit considéré comme de valeur, en termes d’insertion professionnelle et de rémunération.

C’est curieux comme cette question dépasse d’ailleurs très largement le clivage droite-gauche. Le think tank proche du PS Terra Nova a pu être favorable à une augmentation modérée des frais de scolarité au motif qu’aujourd’hui « les pauvres payent pour les riches » alors que Laurent Wauquiez [alors ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de Nicolas Sarkozy], s’y opposait formellement.

O. R : La nouvelle loi sur l’enseignement supérieur et la recherche change les règles de création des diplômes. Schématiquement les universités sont aujourd’hui accréditées pour délivrer des diplômes qui seront plus tard évalués. En théorie car il subsiste toujours beaucoup de résistances, notamment du côté des syndicats étudiants, au nom de la nécessité de conserver partout en France des diplômes de même valeur.

L. B : Il faut rappeler qu’il n’y a pas de « programmes nationaux » dans l’enseignement supérieur, à la différence du primaire et du secondaire, J’ai réalisé un jour ce qu’était la religion du « diplôme national » en constatant que c’était un professeur qui, seul dans son bureau du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, donnait son imprimatur à la délivrance de tel ou tel diplôme. Ni l’évaluation du diplôme, ni son volume horaire n’intervenaient dans la décision. Il est donc positif de confier à l’établissement le soin d’habiliter les diplômes, sur ce point la loi de 2013 marque un indéniable progrès.

Mais cette audace a été immédiatement contre balancée par l’instauration d’un « cadre national des formations » qui impose les mêmes intitulés de diplômes enfermés dans des références strictement disciplinaires. C’est à l’envers de l’autonomie pédagogique des établissements. Et c’est pédagogiquement regrettable. En licence, tout le monde s’accorde à souhaiter une orientation disciplinaire progressive pour ne pas enfermer les étudiants dans un silo disciplinaire : l’enseignement doit être large en L1 [première année de licence], plus spécialisé en L2 et permettra de choisir des options en L3. Alors pourquoi enfermer l’intitulé d’une licence dans une seule discipline ?

En master, on s’accorde encore à souhaiter une approche par « métiers », le plus souvent pluridisciplinaire : pourquoi les enfermer dans une référence mono-disciplinaire ? Par exemple un  Master d’action publique relève-t-il de l’économie, de la gestion, de la sociologie, des sciences politiques, ou de toutes ces disciplines ?….

O. R : Dauphine ne semble pas toujours être en bons termes avec les autres universités. Dans votre livre vous racontez comment Dauphine a fini par être l’un des membres du pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) Paris Sciences et Lettres (PSL) alors que rien ne l’y prédestinait.

L. B : C’est presque une vieille histoire…. Pour faire court, disons que Dauphine a été tenue à l’écart par toutes les autres universités parisiennes, pour des raisons diverses, bonnes ou mauvaises, qu’il ne m’appartient pas de juger. Les autres universités nous reprochaient de « déroger » à leur modèle, alors qu’elles étaient moins regardantes quand il s’agissait de coopérer avec des grandes écoles encore plus éloignées…

Je pensais que Dauphine était assez belle pour se faire courtiser, alors qu’en fait on jalousait notre spécificité.

Tout ceci nous a aidés à assumer notre différence : puisqu’on nous reprochait de trop ressembler aux grandes écoles, il fallait se rendre à l’évidence que c’est sans doute là notre milieu naturel… Pourquoi ne pas se tourner vers elles ? C’est ainsi qu’est né le rapprochement de Dauphine avec les grandes écoles du Quartier latin, pour former le pôle « Paris Sciences et Lettres » : Normale Sup, le collège de France, les écoles d’ingénieurs, les écoles d’art et de création, l’Observatoire de Paris, l‘Institut Curie, et bien sûr les organismez de recherche. Et ce rapprochement a été acté par la désignation de PSL comme « Initiative d’excellence » ou Idex par le jury international en juillet 2011

O. R : Dans votre livre vous dites que si le jury avait été français, et non pas international, vous n’auriez pas été sélectionnés dans le cadre des Idex, des initiatives lancées en 2011 pour faire émerger des pôles pluridisciplinaires de rang mondial. Pourquoi ?

L. B : Oui, parce que le microcosme et l’appareil d’État n’étaient pas favorables à notre projet. Un jury français aurait été sous influence politique. Or, le jury international a considéré que si une université pouvait en France ressembler à une université internationale c’était bien PSL ! Les règles du jeu avaient changé et le gouvernement d’alors a effectivement respecté les décisions du jury. Il faut lui rendre hommage sur ce point.

Mais tout ceci est du passé, nous regardons vers l’avenir et le développement de PSL.

O. R : Avec la nouvelle forme juridique que vont devoir prendre les PRES, la ComUE (communautés d’universités et d’établissements), PSL va-t-il toujours pouvoir être aussi fort ?

L. B : Nous avons travaillé sur les statuts de notre ComUE et son contrat quinquennal 2014-2018. On  rentre maintenant dans une nouvelle étape de développement du projet partagé de PSL, au-delà des vicissitudes administratives et juridiques.

O. R : Comment définiriez-vous ce que doit être une grande université de recherche comme Dauphine ?

L. B : C’est dans sa définition même : la formation doit être adossée à la recherche. Je prends souvent l’exemple de la médecine où il faut enseigner les derniers protocoles thérapeutiques aux futurs médecins. Avec une acuité différente, l’impératif est identique dans toutes les disciplines. Si tous les établissements d’enseignement supérieur doivent combiner la recherche et la formation, ils ne peuvent pas être tous en pointe sur tous les domaines. Et il y a un spectre diversifié, depuis ceux qui ont une fonction d’accueil sur leur ressort géographique jusqu’à d’autres qui sont de quasi centres de recherche. En tant qu’université sélective, avec une forte densité de masters et de doctorats, Dauphine se développe comme une université de recherche dans ses domaines de compétences. Mais ces domaines sont circonscrits et PSL permet précisément de construire une université de recherche dans tous les domaines.

O. R : Un tout autres sujet : la recherche a pris une place de plus en plus prépondérante dans l’évaluation des enseignants ces dernières années, notamment à la suite du classement des universités de Shangaï. N’est-ce pas au détriment de la pédagogie ?

L. B : Il est absolument nécessaire de mettre l’accent sur la compétence scientifique : dans une université, la science est par définition au service des formations. Avec la croissance du nombre d’étudiants au cours des dernières décennies, il a fallu concentrer l’effort sur l’accueil, et la recherche a pu être négligée, il est heureux qu’on soit revenu à ce que doit être le métier d’enseignant-chercheur : un chercheur qui enseigne. Mais il ne faut pas non plus éduquer nos jeunes enseignants dans l’idée que « moins on enseigne, mieux on se porte » !

O. R : Les professeurs d’économie et de gestion sont particulièrement recherchés. Avez-vous toujours les moyens de les recruter ? Leur notoriété ne les amène-t-il pas parfois à avoir des tempéraments de « mercenaires » ?

L. B : Le marché du travail peut effectivement générer des comportements qui font qu’un enseignant choisira un établissement sans considérer autre chose que sa position individuelle, sans « affectio societatis » pour l’établissement qu’il rejoint.

Or il y a des disciplines, comme la finance, où il devient très difficile de trouver des candidats sans aller sur le marché du travail international. La loi LRU [sur l’autonomie des universités] nous permet aujourd’hui de recruter des contractuels. Jusqu’où pouvons-nous aller pour recruter les meilleurs en maintenant la cohésion collective du corps enseignant ? Je souhaite qu’on soit attentif à ne pas « privilégier » les contractuels. Mais dans un contrat, on peut inclure des obligations plus fortes que celles attachées au statut de la fonction publique. Ces obligations sont à comparer aux droits du statut de professeur fonctionnaire : celui-ci peut consacrer une partie de son temps à donner des consultations bien rémunérées à l’extérieur, c’est très bien, mais s’inquiète-t-on du fait que ce temps puisse être prélevé sur celui de la recherche ?

Prenez aussi l’exemple de la formation continue. Comment voulez-vous motiver un enseignant à donner une heure de cours en plus plafonnée à 60€ alors qu’il a la possibilité d’être payé trois fois plus dans une institution privée ? Si on veut développer les ressources propres des universités, il faut lever les taquets de blocage.

O. R : C’est un serpent de mer qu’on voit régulièrement refleurir : les enseignants peuvent-ils être évalués par leurs étudiants ?

L. B : Les textes prévoient une évaluation des « enseignements » par les étudiants, mais pas des enseignants qui ne peuvent être évalués que par leurs pairs.

O. R : Le statut des enseignants est au cœur de beaucoup de querelles. Vous vous êtes par exemple prononcé pour la fin de la « qualification » des enseignants-chercheurs par le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser). Un passage auquel la communauté des enseignants semble très attachée.

L. B : La qualification ne sert qu’à éliminer les plus mauvais dossiers, comme si les universités n’étaient pas capables de le faire elles-mêmes. C’est une sorte de moyen de nous protéger de nos propres turpitudes… Y a-t-il une marque de défiance plus explicite à l’égard des établissements ? Où l’on retrouve la société de défiance, dont parlent Yann Algan et Pierre Cahuc, le seul garant de cohésion ou de qualité, c’est forcément l’État ou une instance nationale. Qu’en pense-t-on dans les pays de tradition fédérale et dans les universités étrangères éduquées à l’autonomie ?

Cette procédure de qualification a une autre fonction qui est de protéger la « pureté » de chaque discipline, en éliminant tout profil hybride. Ce n’est pas mieux. On élimine donc les « mauvais » mais au passage, on sacrifie aussi des « bons ». Et tout cela prend du temps et de l’argent.

O. R : Alors que commence à s’appliquer la nouvelle loi sur l’enseignement supérieur et la recherche, quel bilan tirez-vous de la loi LRU ?

L. B : D’abord qu’elle nous a obligé à mieux nous administrer et nous organiser. Là où il y a aujourd’hui des problèmes c’est parce que la gestion n’a pas suivi. La seule progression naturelle de la masse salariale a des impacts très importants qu’il faut pouvoir anticiper.

O. R : Vous expliquez dans votre livre que, pendant très longtemps, les élites politiques ne se sont pas intéressées à l’université. Cela semble avoir bien changé depuis quelques années ?

L. B : C’est un mouvement qui part d’abord de la base, de ces élus politiques de terrain qui ont vu, depuis le début des années 90, que se développaient dans chaque bassin des filières de grande qualité possédant des liens étroits avec le tissu local. Plus récemment, le développement de l’économie de la connaissance et de l’innovation a valorisé une recherche qui est assez largement localisée dans les universités. Si l’université est la source de la recherche et de l’innovation, il faut inciter les meilleurs étudiants à aller dans des établissements – dont des grandes écoles – qui font de la recherche.

En 2009 quand il s’est agi de réfléchir à ce qu’il fallait faire de l’argent du Grand emprunt, la commission Juppé-Rocard a marqué un tournant en décidant d’investir dans de l’immatériel avec des résultats sans doute moins visibles que l’investissement dans des infrastructures.

O. R : Tout cela vous rend optimiste sur l’avenir de l’enseignement supérieur français ?

L. B : Disons qu’on avance en crabe mais dans la bonne direction. La LRU nous a fait progresser et la loi Fioraso ne remet pas en cause l’autonomie et elle y apporte des avancées, par exemple en faisant participer les personnalités extérieures à l’élection du président d’université.. Nous n’en restons pas moins à la dernière place des universités européennes en ce qui concerne notre autonomie académique selon l’OCDE. Et pendant ce temps la Suisse, pour ne citer qu’elle, s’organise pour devenir un pôle d’excellence universitaire mondial.

O. R : Une dernière question : pourquoi avoir sorti ce livre ?

L. B : D’abord pour témoigner de la trajectoire de notre jeune institution, qui peut prétendre aujourd’hui faire partie du club des meilleurs. Ensuite, pour donner la mesure à nos 72 000 alumni de tout le chemin parcouru depuis la création de Dauphine en 1968. De tout ce que nous avons accompli en termes de recherche, de formation, de relations avec les entreprises avec la Fondation et les Chaires, d’ouverture sociale avec notre programme égalité des chances, d’internationalisation, etc. Aujourd’hui on devient « Dauphinois » dès qu’on y entre et on intègre le réseau de Dauphine Alumni qui vous aidera tout au long de votre vie professionnelle.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

3 Comments

  1. Je suis de tout coeur avec Laurent Batsch pour ce qui de la sélection pour offrir un service de qualité et de frais de scolarité un peu plus élévés pour certains Masters de la Dauphine. En effet, il est une tendance générale aujourd’hui qui porte à donner plus de crédit sur le plan international aux Masters dont la sélection et les frais d’entrée sont notables.
    Seulement, Je crois que plus qu’à jamais l’Etat devrait intervenir par le biais des discriminations positives pour donner la chance aux plus démunis de pouvoir bénéficier des formations à la Dauphine aussi. Ceci pourrait se faire par le biais des bourses offertes aux étudiants les plus méritants mais démunis, les entrées sur étude de dossiers (le revenu des parents ou celui de l’étudiant méritant pourrait representer un argument de distinction ici).
    Plus qu’à jamais les Universités Françaises ne devraient plus se contenter de leur classement à domicile mais devraient s’inspirer de la tendance internationale.

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