ECOLES DE MANAGEMENT, POLITIQUE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

« Nous savons faire vivre l’ambiance Essca sur tous nos sites » : Catherine Leblanc

Deuxième école de management la plus reconnue après le bac, l’ESSCA s’est lancée ces dernières années dans des spécialisations comme le Webmarketing ou le Risk management pour favoriser l’insertion professionnelle de ses diplômés. Sa directrice générale, Catherine Leblanc, revient sur sa stratégie.

Catherine Leblanc (Photo Caroline Doutre)

Olivier Rollot (@O_Rollot) : Qu’est-ce qui attire aujourd’hui le plus les étudiants à l’Essca ?

C. L : Le côté complet de la formation. Nous cherchons à faire éclore les talents qu’ils ont. L’idée de pouvoir étudier à l’international les séduit naturellement, car tous nos étudiants partent étudier et faire des stages à l’étranger. A la sortie de l’Essca tous nos diplômés parlent trois ou quatre langues et ont un niveau moyen de 916 au TOEIC. Après le bac, ils ont encore une vision assez abstraite du monde du travail, des métiers et même des matières qui vont leur être enseignées. Les cours dispensés lors des 2 premières années et le projet personnel et professionnel à conduire sur leur orientation, à réaliser tout au long de leur cursus, leur permettent d’appréhender au mieux  leur choix de carrière et par conséquent de spécialisation. L’ouverture au monde, la découverte de tous les possibles, la diversité des parcours proposés et bien entendu la vie associative très riche sont autant d’atouts recherchés par les candidats.

O. R : L’insertion professionnelle de vos diplômés est toujours bonne ?

C. L : Nous travaillons beaucoup sur l’insertion et l’accompagnement professionnel de nos étudiants. Résultat : nos diplômés sont satisfaits de leur carrière comme le prouve l’enquête d’insertion que nous faisons réaliser chaque année par un cabinet indépendant. Nous tenons la promesse que nous leur faisons à l’entrée : trouver un emploi qui leur permettra de s’épanouir dans la durée, autant sur le plan professionnel que personnel.  90% des diplômés sont recrutés en moins de 3 mois et 91% estiment que ce premier emploi est cohérent avec leur projet professionnel.

O. R : Dans quelles spécialités vous développez-vous plus particulièrement aujourd’hui ?

C. L : Outre les parcours assez traditionnels, tels que l’audit, le commerce, les ressources humaines… les entreprises françaises sont très intéressées par les spécialistes du Webmarketing et du Risk management que nous formons. Il y a aujourd’hui un besoin d’experts capables d’analyser l’ensemble des risques, qu’il s’agisse de finance, de ressources humaines, de politique ou encore d’image. Nous formons des spécialistes capables de diagnostiquer et de hiérarchiser ces risques puis de proposer des solutions. Les grandes entreprises, les banques et les assurances bien sûr mais aussi la distribution, recrutent aujourd’hui largement dans cette filière que nous avons créée il y a maintenant trois ans.

Cette filière permet aussi à nos diplômés d’intégrer la banque par la voie de l’inspection, qui correspond bien à ceux qui s’intéressent à la gestion des risques dans le secteur bancaire. Notre expertise est aussi reconnue dans le digital où nous sommes présents maintenant depuis 2009 et très bien référencés. Ces domaines sont évolutifs, à côté des compétences de gestion nécessaires aux chefs de projets que nous formons, des habiletés technologiques sont utiles, ce qui explique l’introduction des modules techniques tels le codage.

O. R : L’Essca sera-t-elle bientôt un EESPIG (établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général) ?

C. L : Le dossier a été adressé au Ministère de l’enseignement Supérieur et de la Recherche ; nous sommes une association à but non lucratif, depuis longtemps en contrat avec l’Etat, nous devrions à priori obtenir ce statut. Nous exerçons depuis 1909, notre métier avec sérieux et la plus grande attention que nous portons à chaque étudiant pour l’amener à réaliser son projet professionnel. L’ensemble de nos équipes ont bien conscience de participer à la mission de service public d’enseignement aux côtés et en complémentarité d’autres institutions.

O. R : Vos activités de recherche sont-elles importantes ?

C. L : La recherche s’est structurée dans les années 2000. Aujourd’hui 105 professeurs permanents enseignent et contribuent à l’évolution des connaissances. Certains publient dans des revues académiques de très haut niveau (dites de rang 1), d’autres écrivent des livres, des cas, des articles pour la presse professionnelle. A côté des axes de recherche plus traditionnels en finance, marketing, entrepreneuriat, nous avons développé un axe de recherche particulièrement actif dans les relations Europe/Asie, cela peut paraitre atypique dans une école de management mais il nous semble essentiel que nos étudiants aient également des éléments de compréhension du monde : en économie, en géopolitique, de culture générale.

O. R : Tout cela coûte cher alors que certains revenus baissent. Où en êtes-vous par exemple de la collecte de la taxe d’apprentissage après la réforme entrée en vigueur cette année ?

C. L : L’Essca bénéficie du soutien de nombreuses entreprises, qui n’ont plus la possibilité de verser autant de taxe professionnelle qu’auparavant, il est vrai que

300 000 € ont ainsi disparu. Nous prévoyons d’ici 2020 de pouvoir fonctionner sans aucun revenu émanant de la Taxe d’Apprentissage. Pour autant le cursus de notre Programme Grande Ecole, qui coûte 9240€ par an, n’augmentera pas, dans les prochaines années, au-dessus de l’inflation. Nous sommes bien conscients que pour les familles c’est déjà un investissement important et nous avons choisi de diversifier nos activités et donc nos ressources.

O. R : Quelles nouvelles activités voulez-vous développer ?

C. L : Comme vous le savez, l’Essca offre un Bachelor sur 6 sites en France et à Shanghai. Notre « Bachelor en management » a un positionnement spécifique qui associe les essentiels du management et la maîtrise des nouveaux outils digitaux recherchés par les entreprises. Grâce à un partenariat avec une école d’ingénieur et une école de design. Des Mastères spécialisés (MS) pour des professionnels et des Master of Science (MSc) pour des publics internationaux, ainsi que des programmes de Formation Continue sur mesure pour les cadres d’entreprises viennent compléter notre offre de formation.

O. R : Développer des programmes dans toute la France ce n’est pas trop compliqué à mettre en œuvre ?

C. L : Avec nos campus de Shanghai et Budapest, notre présence à Paris depuis 1993, nous avons une bonne expérience du déploiement multi-campus. Nous savons dupliquer des contenus tout en conservant la qualité. Nous savons aussi faire vivre l’ambiance Essca sur tous nos sites.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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