ECOLES DE MANAGEMENT

« Nous travaillons à la création d’un parcours 100% Artem » : Florence Legros (ICN)

A l’horizon 2020 ICN Business School entend être une école de référence appartenant au top 10 des écoles de management françaises. Florence Legros, à la tête de l’école depuis septembre 2015, nous explique sa stratégie « Elan 2020 ».

Florence Legros
Florence Legros

Olivier Rollot (@O_Rollot) : Début 2017 les trois écoles membres d’Artem (ICN Business School, Mines Nancy et l’Ecole nationale supérieure d’art et de design de Nancy) vont se regrouper sur le même campus. Qu’attendez-vous de ce regroupement ?

Florence Legros : Des ateliers communs entre les trois écoles ont déjà lieu sur ce campus et 20% des cours sont en commun dès la première année de notre programme Grande Ecole. Etre ensemble sur le même campus permettra aux étudiants et aux équipes des 3 écoles de se rencontrer encore plus souvent.

Nous travaillons également à la création d’un parcours 100 % Artem qui réunisse à la rentrée 2017 vingt à trente étudiants d’ICN et des Mines, voire certains de l’école d’art, et qui débouchera sur un diplôme commun après une année de cours supplémentaire. Nous avons déjà des étudiants qui obtiennent les deux diplômes d’ICN et des Mines. Et pas seulement des ingénieurs : une dizaine de nos étudiants – très bons en maths évidemment ! – a également obtenu les diplômes de nos deux écoles.

O. R : Vous dirigez ICN depuis septembre 2015. Qu’est-ce qui vous a plus particulièrement amené à prendre ce poste après avoir notamment été recteur de l’académie de Dijon ?

F. L : D’abord le concept Artem. En tant que recteur je m’étais beaucoup intéressée à l’ingénierie en créant notamment une classe prépa pour les bacheliers professionnels à Montceau-les-Mines. Aujourd’hui je ne veux pas cocher les mêmes cases qu’HEC ou l’Essec. Nous vivons dans un monde différent – notre budget est de 17 millions d’euros – mais nous vivons très bien avec beaucoup de partenaires étrangers et des diplômés qui s’exportent très bien.

O. R : ICN Business school a un statut un peu particulier pour une école de management puisqu’elle est associée à l’université. Que vous apporte cette affiliation ?

F. L : Nous sommes un établissement associé à l’université et des représentants de l’université siègent à notre conseil d’administration. De plus nous occupons des locaux qui appartiennent à l’université et ce sera encore le cas en déménageant sur le nouveau campus que construit la communauté urbaine du Grand Nancy. Enfin nos chercheurs bénéficient de l’appui de l’université au sein d’un laboratoire, le Cerefige, où travaillent la plupart.

Mais nous bénéficions surtout d’une indépendance totale avec des ressources qui proviennent à 80% des droits d’inscription et 20% de la taxe d’apprentissage, de la formation continue et des collectivités territoriales et sans aucune dotation de notre chambre de commerce et d’industrie. Cette autonomie est un énorme avantage car nous pouvons envisager un plan stratégique à cinq ans avec une part d’incertitude assez faible. J’ajoute que nous devrions bientôt obtenir le statut d’EESPIG (établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général).

O. R : Vous n’avez pas de problèmes financiers comme le déplorent certaines écoles de management ?

F. L : Non et nous avons même maintenu le montant de la collecte de la taxe d’apprentissage. Cette année nous augmenterons de 2 à 3% nos droits d’inscription et serons toujours pour autant parmi les écoles les moins chères.

O. R : ICN est implantée à l’international, en Allemagne comme en Chine. Qu’est-ce que cela vous apporte ?

F. L : Soyons clair : nous sommes en Chine mais pas dans les conditions de l’Essec à Singapour par exemple. Il s’agit d’une implantation à Chengdu dans le cadre d’un partenariat avec l’université qui nous a jusqu’ici essentiellement permis de développer notre formation continue. L’année prochaine nous allons plus loin avec l’installation de la 3ème année de notre programme Grande Ecole. Nous montons en ce moment d’autres partenariats à Shangaï et Shenzhen. En Allemagne nous sommes implantés à Nuremberg depuis 2011 où nous lançons cette année deux nouveaux masters.

O. R : De plus en plus d’écoles de management de province s’implantent à Paris. Et vous ?

F. L : Nous cherchons en ce moment des locaux pour y faire de la formation continue. C’est nécessaire pour maintenir notre avance dans des domaines d’excellence comme notre « école du coaching ».

O. R : Vous pensez développer significativement votre formation continue dans les années à venir ?

F. L : Aujourd’hui elle représente 6 à 7% de nos ressources et devrait doubler dans les cinq années à venir dans le cadre de notre plan stratégique. Il faudra aussi pour cela que nous renforcions l’adhésion de nos alumni qui sont encore faiblement impliqués dans une école pourtant fondée en 1905. Tout cela signifiera également montrer plus l’excellence de nos programmes. Récemment les accréditeurs Equis nous l’ont clairement dit : « Don’t be shy » !

O. R : Au-delà du programme grande école vous dispensez également un bachelor. Comment se marient tous ces programmes ?

F. L : Notre bachelor est classé 3ème par « Le Parisien» avec un recrutement essentiellement régional. Il fait le lien également avec notre programme grande école. Ce dernier fait le plein en prépas sans que nous ayons à dégrader notre barre d’admissibilité. Notre nouveau campus nous permettra de recevoir en tout 415 étudiants supplémentaires mais nous n’irons pas forcément jusque-là. Ce que nous voulons c’est travailler sur la créativité, l’inventivité et l’ouverture d’esprit de nos étudiants et cela correspond bien aux cases d’Artem. Beaucoup de nos étudiants sont « aspirés » par le Luxembourg tout proche pour travailler dans la finance mais là aussi c’est un terrain propice à l’innovation.

Ce que je souhaite profondément c’est faire de mes étudiants des « gens bien » qui savent faire de la comptabilité, de la finance comme partout mais soient aussi ouverts, agiles…

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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