Bientôt grand établissement au 1er janvier 2025 , CY Cergy Paris Université a la particularité de comprendre des établissements publics et privés avec l’Essec dans sa CY Alliance qui compte 40 000 étudiants dont les 25 000 de l’université. « Cette alliance avec des écoles associatives, consulaires, du ministère de la Culture, fonctionne très bien », souligne Laurent Gatineau, le président d’une université qui est passée d’une « petite université où tout le monde se connaissait à un grand établissement qu’il entend « piloter avec agilité » : « L’État a cru en nous en nous donnant 100 millions d’euros dans le cadre des PIA et il ne faut pas nous couper nos moyens ».
Une recherche « ambitieuse ». Inaugurée en présence d’Annie Arnaux la Maison de la recherche en sciences humaines et sociales éponyme est « bien plus qu’un simple lieu de travail, elle est le symbole de notre ambition de promouvoir les sciences humaines et sociales comme des disciplines centrales pour comprendre les transformations de notre société, éclairer les débats, et apporter des réponses aux défis sociétaux majeurs auxquels nous sommes confrontés », souligne Laurent Gatineau,
CY Cergy Paris Université compte aujourd’hui plus de 1 200 chercheurs et doctorants en sciences humaines et sociales, Intelligence artificielle, santé et sécurité et territoires. « Nous nous concentrons sur des disciplines qui ont un impact sociétal », établit Iryna Andriyanova, la viceprésidente recherche de l’université quand Laurent Gatineau met en avant « l’ambition de l’université jusque dans les SHS alors que l’université était plutôt technologique initialement ». Labellisée en 2023 avec le CNRS, Cerema et la SATT Erganeo, l’université a ainsi reçu cette année 2,5 millions d’euros pour « devenir un moteur de l’innovation en IledeFrance ».
Autre priorité : l’entreprenariat avec le pilotage d’un Pépite, un incubateur interne et la création du programme EdtechEducatec pour soutenir des startup du domaine éducatif.
Grand établissement en 2025. « Nous allons sortir de l’expérimentation le 1er janvier 2025, c’est maintenant acté. Dans ce cadre nous allons réunir les deux conseils dans un congrès pour associer tous les élus systématiquement », explique Gabriel Desgranges, viceprésident de l’établissement. L’expérimentation a en effet montré que l’organisation prévue initialement était un peu lourde. « Le congrès va nous permettre d’associer mieux la stratégie de l’établissement et celle du site avec un rebond démocratique », insiste le président, qui compte bien « assumer une autonomie accrue dans les années à venir ».
Favoriser la réussite des étudiants. Le COMP (contrat d’objectif, de moyens et de performance) de CY Cergy Paris Université met particulièrement en avant une réforme des premiers cycles qui comprend de nombreuses passerelles. Il est ainsi facile de s’orienter vers une licence professionnelle après s’être inscrit en licence générale sans réorientation sur Parcoursup. Objectif : avoir 25% d’étudiants en insertion professionnelle d’ici 2030.
Toujours dans cet esprit de favoriser la réussite de ses étudiants, CY a lancé son « Parlement étudiant » le 30 janvier dernier qui compte 38 membres pour donner la parole à ses étudiants. « Les premiers débats portent autour de la nomination des nouveaux bâtiments et amphis pour donner la parole aux femmes », signifie le président.
Le grand objectif de l’université est maintenant d’ouvrir une faculté de santé pour « offrir la possibilité de former les jeunes du territoire d’ici cinq ans dans une logique tout L.AS. Nous avons le lieu mais nous sommes aussi conscients de la difficulté de recruter des PUPH ».
La réforme de la formation des enseignants. Tutelle du plus important Institut nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspé) de France, CY entend bien voir relancée la réforme de la formation des enseignants. « Il n’y a pas de raison que le projet de réforme des formations au professorat ne soit pas adopté. La dissolution nous donné du temps pour nous adapter alors que nous avons déjà plusieurs PPE et une licence pluridisciplinaire. Nous sommes prêts pour former les professeurs des écoles mais c’est plus délicat pour le second degré avec le manque de candidats », analyse Laurent Gatineau.
L’université réfléchit donc à des solutions de mutualisation avec ses partenaires pour créer de l’émulation autour des carrières d’enseignent tout en étant consciente que la question se pose également du côté de la mobilisation d’un nombre de tuteurs suffisant. « Nous avons la chance d’être sur un territoire jeune pour lequel l’enjeu de formation des enseignements est stratégique. La réforme a beaucoup de bon avec une rémunération dès le M1 et des stages dès le premier cycle pour bien savoir pourquoi on passer le concours. Il faut absolument investir sur le recrutement ! », conclut le président.
Maintenir l’apprentissage et la LPR. La baisse des financements, des aides à l’embauche, inquiète beaucoup CY dont 40% des étudiants sont apprentis. « On nous dit que les jeunes de niveau master n’ont pas d’avantage à être passés par l’apprentissage mais on oublie de dire combien sont arrivés là grâce à l’apprentissage », relève le président, « inquiet pour ses étudiants ».
Surtout l’inquiétude du président est palpable notamment quant au financement de la Loi de programmation de la recherche (LPR) : « Prendre le risque de briser la dynamique avec des coupes qui ne sont pas significatives à l’échelle de l’État serait regrettable ».