Créée en 1991, l’université de Cergy-Pontoise (UCP) est aujourd’hui considérée comme l’une des plus dynamiques de France, notamment dans l’accueil des bacheliers. Retour sur ses dernières innovations.
Le « cursus master ingénierie » : un diplôme pour les « hauts potentiels »
L’UCP est notamment l’un des moteurs du développement du « cursus master ingénierie » (CMI). « La création du CMI répond au besoin de former en 5 ans après le bac des étudiants à haut potentiel sensibilisés à la recherche dans de petits groupes (pas plus de 25). Nous pensons en effet que les emplois de demain se construiront avec la recherche », explique son président François Germinet (@UCP_Germinet).
Avec 18 autres universités l’UCP a donc créé le réseau Figure qui est soutenu par ce qu’on appelle un Idefi (initiative d’excellence en formations innovantes). Aujourd’hui on compte près de 70 CMI dans toute la France. Après le lancement de deux CMI en 2013 (informatique et biotechnologie), l’UCP en crée cette année trois nouveaux en chimie, ingénierie financière et patrimoine et culture. « Ces deux derniers relèvent des sciences humaines, ce qui représente un nouvel axe de développement pour les CMI », reprend François Germinet.
Une « licence professionnelle intégrée » pour les décrocheurs
Mais il n’y a pas que les « hauts potentiels » qui intéressent l’UCP. Elle ne néglige pas ceux qu’on appelle les « décrocheurs » avec la création à leur destination d’une « licence professionnelle intégrée ». « Notre LPI Assurance, banque, finance est particulièrement destinée aux étudiants qui viennent d’intégrer l’université et qui souhaitent une réorientation en janvier. Nous leur proposons un cursus en 3 ans qui correspond aux besoins de recrutement de chargé de clientèle dans le secteur bancaire qui considèrent que le BTS ne leur correspond pas totalement », assure Sabine Lepez, vice-présidente en charge de l’orientation professionnelle de l’UCP. Cette LPI propose un cursus très novateur puisque les étudiants y suivront leur cursus en apprentissage pendant la deuxième et la troisième année. Une spécificité qui demande un ajustement technique des textes existants sur l’apprentissage afin de mieux répondre aux besoins de formation de profils qui ont beaucoup de mal à s’intégrer dans les cursus universitaires classiques.
« Nous devons réagir contre l’échec et les statistiques sont stables et cruelles : sur 250 bacheliers professionnels qui s’inscrivent à l’université à peine une dizaine passe en deuxième année, pour les bacheliers technologiques c’est à peine mieux », ne peut que regretter François Germinet. La LPI doit justement leur permettre de s’orienter progressivement vers une licence professionnelle.
Mieux s’orienter
Si l’UCP travaille sur les réorientations de ses étudiants décrocheurs – avec notamment la possibilité de passer en BTS en cours d’année – elle demande également à ce que leur orientation soit mieux réalisée. « Vous aurez beau faire, le titulaire d’un bac STMG, qui s’inscrit en licence d’informatique parce qu’il est passionné par l’informatique, ne pourra jamais rattraper les trois années d’informatique et de maths qui lui manquent », confie Sabine Lepez.
Même constat en économie-gestion où le niveau en maths est très important contrairement à ce qu’imaginent beaucoup de STMG. Pour mieux faire comprendre nos cursus aux enseignants de lycée et les aider à orienter leurs élèves, l’UCP crée donc cette année des ateliers disciplinaires pour qu’ils rencontrent ses enseignants et comprennent les attentes de l’université.