30 milliards de dollars, c’est ce que récoltent chaque année les universités américaines en dons, essentiellement auprès de leurs anciens. « À l’échelle française, cela représenterait 5 milliards d’euros », explique Jérôme Deana, directeur de la communication de l’entreprise \Excel à qui on doit, avec wdm.directinet, la création d’un Baromètre Alumni mesurant la « générosité des diplômés et des étudiants envers leur établissement » réalisé par Opinion Way.
On est plus généreux à la sortie d’une grande école
Premier enseignement de la deuxième édition de ce baromètre, on ne s’en étonnera pas, les diplômés des grandes écoles donnent beaucoup plus facilement que ceux des universités : 13% des diplômés d’écoles d’ingénieurs et 10 % des diplômés d’écoles de commerce déclarent avoir déjà fait un don à leur établissement contre 5% des diplômés universitaires. Un dernier chiffre qui paraît d’ailleurs très élevé quand, dans la même étude, on apprend que 34% des diplômés d’écoles de commerce et 40% des diplômés dʼécoles dʼingénieurs ont été sollicités pour effectuer un don contre seulement 11% dans les universités. 11% qui donneraient pour moitié d’entre eux, cela constituerait un taux de transformation assez prodigieux quand on sait à quel point, dans les faits, les universités ont du mal à mobiliser leurs réseaux.
Comment développer les dons ?
Alors qu’elles récoltent aujourdʼhui les fruits dʼun long travail relationnel, les grandes écoles sont aussi récompensées pour l’intelligence de leur action. Si les anciens d’HEC donnent autant (près de 100 millions d’euros dans la dernière campagne de fonds) c’est aussi parce qu’ils savent que leur argent profitera à des actions concrètes, notamment sous la forme de bourses pour les étudiants.
Les instigateurs de l’étude notent ainsi que les principaux projets incitant au don sont, par ordre dʼintérêt décroissant :
- les bourses à caractère social,
- les recrutements dʼenseignants et de chercheurs,
- le développement à lʼinternational,
- les rénovations de locaux ».
Un déficit d’information
Alors quʼun diplômé donateur sur cinq déclare donner parce quʼil a été sollicité, le baromètre ALUMNI pointe également un déficit dʼinformation autour du don. « Dans les établissements, le sujet du don reste encore trop timidement abordé : 21% seulement des diplômés déclarent avoir connaissance de la création dʼune fondation au sein de leur ancien établissement », explique encore Gaël Colin, avant de conclure : « Avec 84% des diplômés nʼayant jamais été sollicités, le potentiel est immense mais la culture du don reste à inscrire dans les gènes des établissements ».
Olivier Rollot (@O_Rollot)