En raison de plusieurs spécificités bien connues, la France comptait seulement 2 nouveaux inscrits en doctorat en 2021 – 16 400 – pour 100 entrants en études supérieures en 2016 (3,7 et 2,8 pour l’Union européenne et l’OCDE). La France occupe ainsi le 21e rang parmi les pays de l’UE selon la note que vient de publier le SIES :Comparaisons internationales sur le doctorat : l’attractivité française avérée.
Qui sont les doctorants ? La France se distingue au sein de l’OCDE par des docteurs diplômés particulièrement jeunes : âgés de 31,6 ans en moyenne en 20215 les docteurs français sont les plus jeunes de tous les pays, la moyenne dans l’Union européenne se situant à 35,3 ans. Parmi l’ensemble des docteurs diplômés au sein de l’UE en 2021, 48 % sont des femmes. Cette proportion est de 44 % en France et varie de 41 % au Luxembourg et en Autriche à 55 % environ en Irlande, Bulgarie, Roumanie. Hors UE, elle s’échelonne de 33 % au Japon et au Costa Rica à environ 55 % au Brésil.
Une autre particularité de la France réside dans la très faible part de doctorants menant des recherches dans le domaine de la Santé et de la protection sociale : ils représentent seulement 4,5% de l’ensemble des doctorants en 2021. C’est le chiffre le plus bas de toute l’Union européenne, Luxembourg excepté. En moyenne dans l’UE (25 pays cités par l’OCDE), ce domaine de formation constitue en effet 18,9% des effectifs, et même 20,6% si l’on exclut la France. Le poids très faible de la Santé en France tient à ce que peu d’étudiants en médecine mènent en parallèle ou en continuité un doctorat considéré comme relevant de la CITE 8 selon les conventions internationales.
De tous les pays, la France se caractérise également par la plus forte part de doctorants en « Technologies de l’information et de la communication – Sciences naturelles, mathématiques et statistiques » (36,8%), Luxembourg excepté, et la plus faible en « Ingénierie, industries de transformation et construction » (10,7%).
Un fort taux de doctorants étrangers. La formation doctorale française fait partie des diplômes les plus attractifs à l’international, avec 38% de doctorants étrangers, contre 25% pour l’ensemble de l’UE. La France se place ainsi en 8e position au sein de l’OCDE, devant l’Australie (33%) et l’Allemagne (22%) mais derrière le Royaume-Uni (41%), les Pays-Bas (48%) ou encore la Suisse (57%).
La France se distingue par la forte présence des doctorants étrangers en Lettres et Arts (21%, contre 14% en Allemagne). Près d’un tiers (31%) des doctorants mobiles en France travaillent dans le domaine des Sciences naturelles, mathématiques et statistiques, une proportion identique à celle de l’Allemagne (31%), mais significativement supérieure à celle du Royaume-Uni (21%). À l’inverse, la France se caractérise par son faible nombre de doctorants étrangers dans le domaine de l’Ingénierie, industrie de transformation et construction (14% d’entre eux), tandis que ce domaine disciplinaire regroupe 21% des doctorants étrangers mobiles au Royaume-Uni et 32% au Canada.
Ces doctorants étrangers sont plus souvent originaires d’Afrique et d’Asie (près d’un tiers pour chacun des deux continents. Les doctorants étrangers européens représentent quant à eux 22 % des effectifs (contre seulement 16 % des étudiants dans l’ensemble de l’enseignement supérieur, du niveau licence au doctorat).