« Depuis six mois le comité de pilotage ne s’était pas réuni alors oui, nous relançons bien le projet. » En allant le 8 novembre visiter les locaux de l’université Paris-Sud Orsay, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, faisait un acte éminemment politique en relançant l’un des projets phares de la précédente majorité. « Saclay, c’est un projet qui date des années 60, pas du précédent gouvernement », tenait-elle justement à bien affirmer, consciente des « freins qui subsistent, notamment en matière de transport » mais aussi d’apporter des solutions en « donnant un rôle accru aux collectivités locales dans la suite du projet » : « On ne peut pas demander des permis de construire, faire construire des transports en commun, décider de l’avenir d’un tissu économique sans les acteurs de terrain », insistait-elle encore, d’ailleurs dument accompagnée d’Isabelle This-Saint-Jean, vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France, en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Le problème des transports
Cette volonté de relancer le projet de grand campus de Paris-Saclay, le premier ministre, Jean-Marc Ayraut, l’avait déjà réaffirmée début novembre, confirmant des financements à hauteur de près de 3 milliards d’euros pour réunir dans un environnement proche la crème des universités (Paris Sud et UVSQ) et des grandes écoles d’ingénieurs (Polytechnique, Centrale, Supélec, Agro ParisTech, etc.). Tout cela dans le cadre d’une grande université de Paris-Saclay qui devrait voir le jour en 2014.
Seul hic, et depuis 50 ans !, les transports. A plus de 20 kilomètres de Paris le futur grand campus doit absolument être correctement desservi s’il veut attirer universitaires, étudiants mais aussi entreprises sans lesquelles l’opération serait incomplète. Et là, il faut bien admettre que la priorité semble – plus que jamais après les derniers incidents – donnée à une rénovation du RER B (qui dessert Orsay) plutôt qu’à la création d’une nouvelle boucle de métro desservant l’ensemble des campus telle qu’elle était envisagée initialement.
Faire travailler tout le monde ensemble
Géré par Cécile Duflot, ministre de l’Aménagement du territoire et du Logement, ce dossier transport marque bien l’extrême complexité d’un projetqui demande à quantité de ministères, d’institutions et de collectivités de coopérer. Si le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est bien évidemment en première ligne, il doit composer avec ceux de l’Agriculture (tutelle d’Agro ParisTech), la Défense (Polytechnique et Ensta), on l’a vu de l’Aménagement du territoire mais aussi villes, département de l’Essonne, région Ile-de-France, chambre de commerce et d’industrie de Paris (HEC) sans parler d’une ville de Paris pas bien contente de voir partir de son territoire certains de ses fleurons universitaires. D’où retards, revirements – les Mines ParisTech restent finalement à Paris – et crises de nerf en tout genre depuis que le projet a vu le jour. A suivre…
Olivier Rollot (@O_rollot)
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