Virginie de Barnier vient d’être réélue à la tête de l’IAE Aix-Marseille. Il y a quelques semaines elle nous avait accordé un entretien ans le cadre du numéro spécial de l’Essentiel du Sup publié par HEADway Advisory et la Fnege sur Les 10 grands défis de l’enseignement et de la recherche en gestion.
Olivier Rollot : Parmi vos priorités dans un futur deuxième mandat, pensez-vous développer encore votre formation continue ?
Virginie de Barnier : Oui c’est un de nos axes stratégiques prioritaires. La formation continue représente aujourd’hui un tiers de nos ressources. Nous sommes en mesure de faire du sur mesure et cela nous a par exemple permis récemment de remporter un contrat face à HEC, qui proposait une formation plus standard et plus chère que la nôtre. Nous délivrons déjà des formations à Paris à des cadres sans avoir pour autant besoin de bâtiments permanents. 15 de nos 40 professeurs permanents sont susceptibles de délivrer des cours en formation continue. Cela demande un gros investissement personnel et certains sont trop académiques ou trop habitués à enseigner à des étudiants de master pour relever le défi de cadres qui les challengent. A l’avenir nous recruterons des professeurs capables de délivrer de la formation continue et des maîtres de conférences passés par le monde de l’entreprise.
Mais notre principal développement en 2018, c’est la transformation de trois de nos diplômes phares en modules accessibles à la formation continue. Le « Bachelor de Management Opérationnel » (ancien DPAE) destiné aux entreprises qui ont des personnes de niveau bac + 2 qu’ils veulent faire évoluer dans leur structure. Les entreprises de la distribution sont très intéressées par cette formation. Le master management général en anglais et en français. Si le participant acquiert tous les modules de la formation, même sur plusieurs années, il peut obtenir le diplôme. Mais la nouveauté également c’est que les participants de la formation continue seront accueillis en même temps que ceux en formation initiale. C’est une demande des entreprises qui veulent que leurs cadres apprennent à mieux comprendre et travailler avec les milleniums.
O. R : De quels moyens disposez-vous pour continuer à vous développer ?
V. de B. : Nous avons reçu via le CPER (Contrat Plan Etat Région) 4,3 millions rénover nos bâtiments. Nous avons également développé le fundraising et avons déjà reçu un don de 165 000€ de la Fondation du Crédit Agricole. L’apprentissage est la troisième source de financement de l’IAE, elle représente également un tiers de nos ressources. En 5 ans, nous avons contracté de plus de 100 contrats d’apprentissage supplémentaires et aujourd’hui presque 50% des étudiants éligibles sont apprentis. C’est une véritable bouffée d’oxygène pour nous car les entreprises nous reversent entre 7 000 et 10 000€ par étudiant. Enfin, l’Etat paye les salaires des 40 professeurs et de la moitié des 30 cadres administratifs ainsi que les bâtiments (hors entretien).
O. R : Comment pensez-vous accroitre votre rayonnement international ?
V. de B. : Nous sommes le seul IAE accrédité Equis et Amba et nous réfléchissons aujourd’hui à obtenir l’accréditation AACSB. C’est nécessaire à plusieurs niveaux. Tout d’abord pour figurer dans les classements internationaux, comme celui du Financial Times qui est très important pour nous car il ne se limite pas aux grandes écoles et nous permet d’être présent. En 2013, l’école était 16ème en France sur 17 écoles classées. Aujourd’hui elle est 11ème sur 25 écoles classées. Cela montre bien combien la concurrence est plus intense et j’aime à dire que nous sommes passés en première division ! Autre atout, et comme le souligne le classement du Financial Times, le « retour sur investissement » du master in management de l’IAE Aix-Marseille propose le meilleur retour sur investissement des business schools françaises (et le 16ème dans le monde). Primes comprises la moyenne des salaires débutants est de 42 000€ (54k€ après 3 ans).
Ensuite, les accréditations sont importantes pour être reconnu à l’étranger. Enfin, cela permet enfin de légitimer en interne un certain nombre d’améliorations nécessaire pour l’obtenir.