À terme, le premier campus hors de Lyon de l’UCLy accueillera plus de 1 000 étudiants sur 4 100m2 à quelques encablures du lac d’Annecy. La faculté de droit de l’UCLy y dispense déjà des licences de droit en convention avec l’université Savoie Mont-Blanc et l’Esdes son bachelor. « Les étudiants sont au rendez-vous du projet que nous avions construit. Nous allons déjà nous appliquer à bien faire fonctionner nos formations de niveau bac+3 avant d’en envisager d’autre », explique Olivier Artus, le recteur de l’UCLy. « Nous avons ouvert en septembre dernier ce qui est avant tout un campus local pour répondre aux besoins d’un territoire en mal d’offre académique », explique Aurélien Eminet, le directeur du campus.
Répondre aux besoins d’un département en plein essor. Le nouveau campus a été construit sur un terrain appartenant à l’Institut Saint-Michel, un établissement très renommé d’Annecy. 75% des premiers étudiants sont originaires du département de la Haute-Savoie. C’est donc logiquement tout le tissu local qui s’est emparé du sujet. Sur un budget total de 10 millions d’euros, la moitié a été financée par les collectivités locales, région, agglomération et département. « Nos enfants pourront ainsi suivre à Annecy des cours de première qualité sans débourser de couteux frais pour vivre à Lyon ou Péris », souligne Frédérique Lardet, la présidente du Grand Annecy quand le maire d’Annecy, François Astorg, met en avant « toute la vitalité d’un territoire en plein développement ». « La Haute-Savoie est le territoire le plus dynamique en France comme le démontre l’Insee. Donc le plus jeune. Donc celui qui amène le plus de jeunes garçons et filles vers l’enseignement supérieur auquel nous devons permettre de rester sur place », renchérit Martiel Saddier, le président du conseil départemental de Haute-Savoie.
Toutes deux originaires de la région, l’une d’Aix-les-Bains, l’autre d’Annecy même, Zoé et Celia ne disent pas le contraire. « Je voulais commencer mon cursus dans l’enseignement supérieur près de chez mes parents et rester dans le cadre très plaisant de la région », décrit Celia quand Zoé privilégie également le « cadre de vie d’Annecy mais aussi la possibilité de suivre des cours à 100% en anglais ». En 2ème année elles n’en partiront pas moins à l’étranger dans le cadre de leur bachelor de l’Esdes qu’elles ont choisi pour ses « études tournées vers autrui, vers l’humanitaire, avec des stages qui permettent de se démarquer du scolaire », reprend Zoé. Si elles sont toutes deux intéressées par la spécialisation dans le luxe et l’industrie horlogère du bachelor, elles n’en envisagent pas moins de poursuivre leur cursus en master.
Droit et management. Cette année ce sont 205 étudiants qui suivent des cours (ils étaient 60 la première année dans des bâtiments provisoires) et ils seront plus de 300 à la prochaine rentrée pour suivre des cours de droit et de management. « Comme à Lyon les étudiants des deux filières se mélangent facilement sur des espaces communs comme la bibliothèque, la cafétéria et demain le rooftop », commente Aurélien Eminet.
Si le bachelor qu’y dispense l’Esdes est le même qu’à Lyon ses spécialisations de troisième année sont quelque peu différentes : le Luxery Retail Management est plus ancré dans la relation avec la Suisse proche, et son horlogerie, comme avec les stations de ski. Une spécialisation en Industrial Business and Marketing est spécifique pour couvrir les besoins de la région.
Quant à la faculté de droit elle y propose cinq DU à suivre en même temps que sa licence en droit transfrontalier (Suisse toujours oblige), criminologie ou encore Common Law (entièrement en anglais) dès le bac. Sur les 110 étudiants reçus aujourd’hui 90 suivent ainsi un double diplôme.
Si l’essentiel des professeurs vient aujourd’hui de l’UCLy pour y dispenser les cours, des professeurs permanents – un de l’Esdes est déjà présent – seront peu à peu recrutés.
Et demain ? En contact avec les organisations patronales de Haute-Savoie pour estimer leurs besoins de recrutement et de formation, Olivier Artus réfléchit maintenant quel développement donner à un site qui, lorsqu’il fera le plein d’étudiants de licence, n’en sera encore qu’à la moitié de sa jauge de 1 000 étudiants : « Les entreprises nous demandent surtout des diplômés de niveau bac+3 comme ceux que nous diplômons à Lyon en qualité, sécurité et environnement. Il faudrait aussi pouvoir convaincre plus d’étudiants de niveau bac+3 de se lancer dans la vie active tout de suite après leur diplôme. Toute diversification dépend de toute façon de nos relations avec l’université Savoie Mont-Blanc et le territoire ».
En trois ans l’UCLy est globalement passé de 6 600 étudiants en 2019 à plus de 8 000 en 2022. Un étiage qui lui parait suffisant même s’il compte bien encore progresser. Notamment en s’appuyant sur une recherche qu’il veut pluridisciplinaire : « Aujourd’hui on ne peut plus avancer avec une seule discipline. Il y a trois ans, avant la pandémie de Covid-19 nous avions déjà décidé de nous concentrer sur la thématique des « vulnérabilités ». Un projet qui montre que l’université est au service de la société ».
- Annecy compte aujourd’hui environ 8000 étudiants, l’agglomération 10 000, essentiellement dans l’antenne du l’université Savoie Mont-Blanc dont le siège est à Chambéry.