ECOLES DE MANAGEMENT

« Le PGE de l’ICD se caractérise par la place donnée à l’international »

Ecole postbac implantée à Paris et Toulouse, membre de la Conférence des grandes écoles, ICD Paris propose essentiellement un cursus en 5 ans (amenant au grade de master) mais aussi des bachelors et des MBA. Son nouveau directeur, Benoît Aubert, explique ses ambitions pour l’école.

  • On intègre l’ICD par un concours commun à deux autres écoles, l’Istec et l’Idrac, le concours Team. Les étudiants sont titulaires à parité des bacs ES, S et STMG.

 Olivier Rollot : Vous venez de prendre la direction de l’ICD. Qu’est-ce qui vous a poussé à accepter ce poste ?

Benoît Aubert : D’abord parce que c’est une école dédiée au commerce et marketing, ce qui est aussi ma spécialité. Ensuite parce que l’ICD est une école jeune et agile dans laquelle je sais que je pourrai développer mes projets. Enfin parce que l’ICD fait partie du groupe IGS sur lequel je pourrai m’appuyer avec son campus parisien dont nous partageons les ressources, son école IGS-RH qui a formé près d’un quart des DRH français et son centre de formation d’apprentis (CFA) par lequel passent la moitié de nos étudiants.

O. R : Comment caractériseriez-vous votre programme grande école ?

B. A : D’abord par la place qui y est donnée à l’international. Dès leur première année, nos étudiants passent un semestre (le deuxième) à Dublin. Mais ils ont également commencé cette année par un « kick off » qui les a amenés soit à Shanghai, soit à Tokyo dès le début de cette première année pour souder la promotion. Cette dimension internationale sera renforcée en 3ème année où ils repartiront soit pendant six mois sur un campus à l’étranger, soit suivront un semestre de management interculturel qui les emmènera de San Diego à Shanghai en passant par le Vietnam. Ils pourront encore partir en 5ème année.

Mais nous proposons également des parcours encore plus internationaux en Allemagne, Espagne ou encore Chine. Après leurs deux premières années à Paris, nos étudiants peuvent passer deux ans sur le campus partenaire (la Fudan School of Economics à Shanghai par exemple) et finissent leur cursus en France. Ce cursus coûte 5000€ de plus que le PGE « classique ».

O. R : La dimension entrepreneurial est-elle également importante ?

B. A : Dès leur première année nos étudiants suivent un stage « incubateur d’été » pour développer des projets et pourront ensuite créer leur entreprise au sein d’une spécialisation. Cette dimension entrepreneuriale est fondamentale dans tous nos programmes.

O. R : Cette dimension entrepreneuriale se traduit-elle dans votre pédagogie ?

B. A : La pédagogie par projet est très marquée dans notre enseignement. Elle passe aussi bien par des business games que par des challenges au service des entreprises. C’est une pédagogie expérientielle. Je souhaiterais d’ailleurs que ces compétences acquises soient certifiées par les branches professionnelles. Nous travaillons à ce titre à la création d’un certificat événementiel avec le syndicat de l’événementiel UNIMEV. Il faut aller au-delà du diplôme pour guider l’apprentissage de nos étudiants et cela aide les entreprises à formaliser leurs attentes.

O. R : Au-delà de son programme grande écoles, quels programmes propose l’ICD ?

B. A : Nos 1200 étudiants sont d’abord au sein du programme grande école mais aussi dans trois bachelors en trois ans (« Event management » et « Business development » et quatre ans (« Tech Sales Management » avec une école d’ingénieurs, l’EPF) et huit MBA spécialisés. Notre entrée dans la Conférence des grandes écoles va également nous permettre de lancer des mastères spécialisés et MSc. Nous travaillons par exemple sur un MSc en « data analytics » mais aussi sur une spécialisation de bachelor consacrée à la production et à la commercialisation d’événements sportifs. Nous pensons également à une spécialisation digitale de notre bachelor « Event management » pour former des spécialistes de « l’e-sport ». Toute cette filière demande à être structurée et nous allons même créer le premier challenge e-sport des grandes écoles.

O. R : Les titulaires de vos bachelors poursuivent-ils leurs études ou préfèrent-ils aller sur le marché du travail ?

B. A : Autant l’un que l’autre.  60% choisissent de trouver tout de suite un emploi et 40% de tenter les concours d’entrée en 4ème année des écoles de commerce.

O. R : Obtenir des accréditations internationales est de plus en plus indispensable. Où en êtes-vous ?

B. A : Nous allons travailler sur l’obtention de l’accréditation Epas – nous sommes éligibles – dans un premier temps.

O. R : Vous allez lancer une initiative tout à fait originale : « ICD Junior Programme ». Pouvez-vous en dire plus ?

B. A : Ce sera un programme destiné aux collégiens et lycéens volontaires auxquels nous proposerons de venir sur notre campus une fois par mois – les mercredis après-midi – pour comprendre à la fois ce qu’est une entreprise et ce qu’est l’enseignement supérieur. Aujourd’hui pour la plupart des familles le marketing rime avec publicité et bien en janvier nous leur proposons un séminaire intitulé « Comment devenir le roi du marketing ? » pour comprendre que ce n’est pas du tout ça. C’est un peu l’opération « Une grande école pourquoi pas moi » adaptée dans une logique métier. Nous proposons également des séminaires sur le thème de la négociation commerciale et de l’événementiel, ainsi que sur la négociation interculturelle.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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