La présidente de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonn, Christine Neau Leduc ,et son directeur général des services, Julien Benini
113 450 candidatures pour 7 641 places offertes sur Parcoursup et 107 537 candidatures pour 4 759 places sur Mon Master, l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne a confirmé son attrait pour les étudiants en 2024. Alors qu’elle achève son mandat sa présidente, Christine NeauLeduc, entend bien « maintenir la vitalité ainsi que l’attractivité de l’université ».
L’IA, au service des SHS, les SHS au service de l’IA
L’IA, « Paris 1 s’en saisit à bras le corps » affirme fermement la présidente. L’institution historique, fondée sur des siècles de tradition académique, entame ainsi un tournant audacieux en élargissant son champ d’études à l’Intelligence Artificielle. Une thématique de plus en plus incontournable, Christine NeauLeduc en a bien conscience : « L’IA générative va transformer les métiers d’enseignement, de nos chercheurs et de nos étudiants ».
En juin dernier, dans le cadre du plan France 2030, l’université a obtenu 5 millions d’euros pour mettre en œuvre son projet innovant de formation : AISorb.
L’enjeu de la création d’un collège de l’IA est double : permettre aux étudiants en SHS de bénéficier d’une formation pluridisciplinaire dans le but de les « acculturer aux systèmes de l’IA » puisqu’elle réouvre des champs de recherche sur les sciences humaines et sociales ; mais il s’agira également d’« essayer de les alerter sur l’impact de l’IA sur les métiers d’avenir auxquels ils sont formés ici » souligne la présidente qui met en avant des problématiques de régulation, comme celle du plagiat, et d’enjeux éthiques.
Renforcer la qualité de vie des étudiants une préoccupation majeure pour la rentrée 2024
L’université Paris 1 PanthéonSorbonne renforce son engagement envers le bienêtre de ses étudiants en inaugurant une 5e antenne du service de santé étudiant à Saint Charles dans le 15e arrondissement. Cette antenne, comme les autres, permettra de proposer aux étudiants 2 salles consultation médicale (sport, addiction, santé mentale…). « Depuis le début du mandat, on a mis beaucoup de moyens dans les services de santé étudiant » se félicite la présidente.
Le nouveau campus Condorcet pour 2025
L’université ne cesse de s’élargir pour accueillir plus d’étudiants et répondre à sa mission de service public. Après avoir accumulé un certain retard, c’est dans le 18e arrondissement, porte de La Chapelle que 3 500 étudiants de licence 1 et 2 en sciences humaines et sociales seront accueillis à la rentrée de septembre 2025. Le campus de 20 000 m2 accueille en son sein une bibliothèque spacieuse de 3 000 m2, 3 000 places assises en amphithéâtre, 1 espace de restauration géré par le CROUS : tout sera désigné dans l’optique d’offrir aux étudiants de Paris, vivant « dans seulement quelques mètres carrés pour la plupart » rappelle la présidente, les meilleures conditions d’études et d’enseignement.: 6,7 million d’euros seront nécessaires pour équiper le campus et son fonctionnement la première année. En dialogue avec la Dgesip et le rectorat, la présidente espère obtenir cette somme.
Un trou financier qui s’élargit de manière inquiétante…
Alors que Paris 1 Panthéon Sorbonne s’efforce « d’ouvrir plus de places pour répondre à sa mission de service public », la présidente déplore le manque d’accompagnement financier de l’État qui impacte la situation du corps enseignant et personnel de l’université qui se « doivent d’effectuer des d’heures complémentaires pour traiter l’avalanche de dossiers d’inscription des plateformes Parcoursup et Mon Master ». Or, « l’enseignement supérieur et la recherche c’est l’avenir [et] un enjeu pas loin du déclassement pour la France » à l’échelle internationale souligne la présidente.
En termes de budget, avec 4,2 million d’euros de déficit en 2023 et une prévision de 7,6 million d’euros de déficit pour 2024, Christine NeauLeduc « gratte l’os » et alarme sur le fait de bientôt d’en « atteindre la moelle » avec pour cause principale une insuffisance d’autofinancement pour une université qui continue de geler un tiers des potes d’enseignant.
- Mai Lan Tran
