La France n’abdique pas dans la lutte pour le climat : Sciences Po crée la Paris Climate School

by Olivier Rollot

« Les derniers jours nous ont montré ce qui nous attendait et que le besoin en formation était vital pour répondre à ces défis fondamentaux du climat. Paris et Sciences Po en particulier doit être le lieu où on vient se former sur les grands enjeux.» La semaine dernière Luis Vassy, directeur de Sciences Po, inaugurait sa Paris Climate School – un élément central de son programme pour Sciences Po – dont il a confié la direction à Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat (ECF) depuis 2017 et envoyée spéciale pour l’Europe pour la COP30 qui explique : « Nous avons monté ce projet dans un temps record avec le soutien de tous les comités de Sciences Po. Nous devons continuer à parler du climat quelles que soient les pressions alors que l’engagement politique reste fort en Europe. Nous sommes dans un moment où il faut tenir ! D’autant plus que cette année nous fêtons le dixième anniversaire des accords de Paris.» LaParis Climate School sera la première école du climat en Europe continentale. Elle travaillera avec des établissements scientifiques comme l’Institut Pierre Simon-Laplace.

Luis Vassy, président de Sciences Po, présente son projet en compagnie de Laurence Tubiana et Sophie Dubuisson-Quellier

Un projet fondé sur les SHS. « Nous avons construit un projet original en nous appuyant sue les sciences sociales. Si les sciences du climat ont été les premières impactées il faut aussi comprendre les points de blocage pour faire avancer la société », établit Sophie Dubuisson-Quellier, directrice du comité scientifique de l’école, qui insiste : « Ce n’est pas envisageable dans les années à venir de voir des décideurs pas capables de traiter ces projets. J’ai la conviction très forte que nous allons attirer des élèves ingénieurs qui sont très en attente de ces savoir fondamentaux qui ont besoin de comprendre les blocages alors que du point de vue des sciences sociales les notions sont assez claires. Le promotions devront être très hétérogènes pour permettre ce type d’échanges ». « Je veux que nous montrions comment tous les systèmes interagissent alors que les climat est le principal sujet de désinformation dans le monde », réagit Laurence Tubiana.

« Beaucoup d’impasses sont liées à des blocages politiques. Mais seulement 0,18% de la recherche mondiale sur le climat est consacrée aux SHS. Des formes très diverses d’excellence vont nous rejoindre pour compléter leur formation. Notre vocation d’ouverture internationale nous fera recruter partout dans le monde », détaille Luis Vassy qui rappelle que « l’accueil des professeurs américains est un grand débat. Nous venons de valider deux recrutements importants alors que nous sommes déjà l’institution française la plus internationalisée. Bien entendu nous accueillerons tous ceux qui peuvent contribuer, dans l’école du climat comme dans les autres ».

Un premier master. A la rentrée 2026 l’école ouvrira ses portes avec un premier master en Ecological transitions, risks and governance avec un enseignement 100% en anglais appuyé sur des cas pratiques. Ce master repose sur quatre grands cours fondamentaux : « Legal stakes of climate change », « Economics for transition », « Societies and transition » et « International climate politics ». Certains cours seront enseignés par des professionnels, des études de cas seront présentées dès le second semestre de M1 alors qu’une « Clinique des dilemmes de transformation institutionnelle » sera organisée avec des partenaires. À partir de 2027, la création masters spécialisés, de doubles diplômes et de diplômes joints internes sera envisagée. L’école formera également beaucoup en formation continue.

  • Entre 50 et 100 étudiants sont attendus la première année pour un coût de scolarité de 20 000€ par an.

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