Eric Lamarque vient d’être élu à la tête d’IAE France. Il y a quelques semaines il nous avait accordé un entretien dans le cadre du numéro spécial de « l’Essentiel du Sup » publié par HEADway Advisory et la Fnege sur Les 10 grands défis de l’enseignement et de la recherche en gestion
Olivier Rollot : Plus qu’aucun autre IAE celui de Paris se consacre à la formation continue. Comment conjuguez-vous cette spécificité avec le développement de votre recherche académique ?
Eric Lamarque : Notre activité se concentre effectivement à 80% sur la formation continue. Nous nous attachons donc à produire une recherche très appliquée qui traite des véritables problématiques des entreprises. Dans le cadre de nos chaires d’entreprise nous travaillons aussi bien sur la finance verte et les coopératives financières que sur les valeurs et les marques en marketing. Notre différenciation c’est d’avoir construit un dispositif qui nous permet de répondre aux préoccupations des entreprises. Nous participons au Baromètre Fnege pour connaître leurs attentes et valider que notre production de recherche est cohérente avec ces préoccupations.
Pour autant il faut pouvoir produire tous les types de recherche et Paris 1 Panthéon-Sorbonne, notre université, de rattachement fait bien les deux. Nous allons créer ensemble un GIS (Groupement d’intérêt scientifique) en management, Sorbonne Recherche en Management, pour bien combiner les deux approches et continuer à mobiliser les approches quantitatives (mathématiques, économétrie, statistiques, etc.).
O.R : Les entreprises vous soutiennent également au moyen de chaires de recherche.
E. L : Elles sont au nombre de cinq avec les Caisses d’Epargne et les Banques Populaires du Groupe BPCE, Suez-Vinci ou encore Invivo et Avril. Nous travaillons pour en développer de nouvelles. La collecte annuelle se situe autour d’un million d’euros de contribution chaque année. Cela permet aussi de développer de la recherche dans des secteurs qui ne sont pas souvent pris en compte par la recherche en management comme le monde coopératif, l’agriculture ou l’économie sociale et solidaire. Elles sont assez loin des recherches « mainstream » utilisant des données américaines ou européennes.
O.R : Où en êtes-vous dans le développement des formations à distance ?
E. L : Nous souhaitons délivrer à terme 25% de nos cours à distance. Nous délivrons même notre diplôme MAE 100% en ligne à l’étranger en partenariat avec l’IFG. Nous participons également à la plateforme de diffusion de la Fnege.
O.R : Les IAE ont la capacité de développer leurs propres moyens. Quelle est la proportion de ressources propres dans votre activité ?
E. L : Nous générons 10 M€ de ressources propres sur un budget de 15 M€. Nous sommes une entité hybride, étatique qui s’est adaptée à un fonctionnement privé. Pour nous développer nous avons à faire une démarche commerciale et à avoir une communication très visible. Un de nos atouts stratégique est de pouvoir nous appuyer sur la marque Sorbonne à l’international en tant que « Sorbonne business school ».
O.R : Vous vous développez beaucoup à l’international.
E. L : nous le faisons la plupart du temps par des partenariats avec des acteurs publics ou privés locaux. Historiquement également le nous avons développé avec Dauphine un MBA international Paris dans sept pays délivré en Français. Nous ouvrons de plus en plus de programmes en anglais dans différents pays comme la Chine à Pékin, au Vietnam à Hanoi et Ho chi Minh, ou bientôt en Asie Centrale en Azerbaïdjan. Au total nous avons plus de 700 étudiants à l’étranger. C’est notre principale logique de développement à l’international.