Deux ans après le lancement de son plan stratégique 2023-2027, l’École nationale des Arts et Métiers affiche un bilan encourageant. « L’établissement a su avancer avec détermination sur ses quatre grandes priorités : affirmer son identité grâce au projet Evolutive Learning Factories (ELF), renforcer ses engagements en matière de RSE, accroître de 50 % le nombre d’ingénieurs formés et intensifier son accompagnement des entreprises internationales comme des start-ups », se félicite son directeur, Laurent Champaney.

Un réseau d’usines-écoles connectées. Au cœur de cette transformation, le projet ELF fait évoluer les plateformes technologiques des campus en un réseau d’usines-écoles connectées, afin de préparer des ingénieurs confrontés directement aux défis énergétiques, numériques et écologiques. L’enjeu est de proposer une pédagogie plus immersive et contextualisée, où les apprentissages s’appuient sur des situations concrètes et sur les grandes transitions en cours. « Notre objectif est de déployer une pédagogie plus immersive et plus contextualisée, pour que chaque étudiant se forme au plus près des réalités industrielles », souligne Nadège Troussier, directrice générale adjointe en charge des formations.
Le coup d’accélérateur viendra dès 2025, avec la généralisation de la formation à l’intelligence artificielle : 30 % supplémentaires des personnels et l’ensemble des étudiants de première année y seront formés. En parallèle, des démonstrateurs de décarbonation verront le jour autour de l’hydrogène, du nucléaire, du photovoltaïque et des batteries.
50 % de diplômés en plus d’ici 2027. L’objectif d’augmenter de 50 % le nombre de diplômés d’ici 2027 s’inscrit dans une ambition claire : fournir plus de compétences en ingénierie pour la France. Pour atteindre cette cible, l’école renforce ses capacités de formation sur l’ensemble de ses campus, anciens comme nouveaux, et développe parallèlement l’apprentissage dans le Programme Grande École. Cette montée en puissance de l’alternance, déjà présente à Angers et désormais étendue à d’autres sites, permet de former des ingénieurs qui conjuguent excellence académique et expérience en entreprise. « Former plus d’ingénieurs, c’est répondre à un besoin vital pour la compétitivité et l’avenir industriel du pays », souligne Laurent Champaney.
Mais accroître le nombre de diplômés ne suffit pas : il faut également diversifier les profils. À travers le parcours Talents Arts et Métiers, l’école affirme sa volonté de rendre ses formations accessibles à tous et de recruter dans des viviers plus variés. L’ambition est de permettre à de nouveaux publics de rejoindre l’École et de valoriser la richesse de trajectoires multiples.
L’engagement sociétal et environnemental constitue un pilier du plan stratégique ; l’école a décliné sa démarche en cinq axes et quinze objectifs, qui couvrent aussi bien la qualité des formations que la gestion durable de ses campus ou encore sa politique sociale. Sur le plan pédagogique, l’axe « formation » intègre désormais pleinement les enjeux de transitions, afin que chaque étudiant développe une conscience des responsabilités environnementales et sociétales liées à l’ingénierie. Côté campus, une politique de gestion environnementale est en cours de déploiement : réduction de l’empreinte carbone, efficacité énergétique et actions en faveur de la biodiversité. Enfin,
Un nouveau plan égalité femmes-hommes 2025-2027, complété par des dispositifs de prévention et de santé, vient renforcer la politique sociale. « Nous voulons former des ingénieurs responsables, mais pas seulement, nous souhaitons aussi faire de nos sites des lieux exemplaires de transition écologique et sociale », explique Amaëlle Mayer, directrice de cabinet, en charge de la RSE.
Mieux accompagner les entreprises et les territoires. Arts et Métiers déploie une stratégie afin de mieux accompagner les entreprises et les territoires, en rapprochant encore davantage recherche, innovation et transfert. L’école pilote aujourd’hui un portefeuille de 29 projets structurants, répartis en quatre axes – industrie et métrologie sobres, infrastructures numériques, procédés verts et intelligents, transformation économique et sociétale – qui mobilisent chercheurs, ingénieurs et doctorants. Ces travaux s’articulent directement avec les projets ELF, permettant aux étudiants de se former au contact de technologies émergentes et aux industriels de tester des solutions grandeur nature.
Une dynamique est amplifiée par le réseau RéClassIF, développé avec l’Institut Mines-Télécom, qui fait des campus de véritables plateformes d’innovation territoriale. En créant ce lien entre pédagogie immersive et recherche appliquée, Arts et Métiers entend non seulement former, mais aussi accompagner durablement les acteurs économiques dans leur adaptation aux grandes transitions.
« Nous avons posé les fondations, il s’agit maintenant de démontrer la portée et la durabilité de nos actions », résume Laurent Champaney. À mi-parcours, Arts et Métiers « se positionne plus que jamais comme un acteur clé de la réindustrialisation et des grandes transitions, tout en consolidant son rôle d’école de référence ancrée dans les territoires ».