« Vous allez être les acteurs d’une grande transition écologique et sociale ! Vous intégrez une école qui entend faire bouger les lignes dans ces challenges avec notamment la création de l’école Gaia. » Le directeur général d’Audencia, Christophe Germain, accueillait ainsi comme chaque année les 540 nouveaux étudiants d’Audencia le 5 septembre au Palais des Congrès de Nantes. L’occasion également pour les étudiants de première année de master de faire la rentrée de l’école dédiée à l’environnement qu’a créé cette année Audencia : Gaia. (Photos : © Charlotte DEFARGES-AUDENCIA)
Comment gérer la complexité ? Cette rentrée se faisait sous le signe de la complexité avec une conférence dont l’invité d’honneur était Pascal Boniface, fondateur et directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), qui insiste : « Tout responsable doit avoir des notions de géopolitique aujourd’hui. Il faut se méfier d’une vision du monde trop simplifiée par beaucoup de médias. Aucune zone géographique n’est binaire. Il ne faut pas se contenter des apparences qui sont généralement là pour masquer la réalité». Pour résister lui-même à des biais dans ses conclusions, Pascal Boniface insiste sur la nécessité de « penser contre soi-même en ne refusant jamais le débat ». Pascal Boniface entend justement présenter la pédagogie de la géopolitique en publiant des livres accessibles. L’IRIS est d’ailleurs le seul think tank à être également un organisme de formation.
Cette complexité est aujourd’hui autant politique qu’environnementale. Voire les deux concomitamment comme pour l’entreprise leader de la distribution du gaz en France qu’est Engie face au double défi de la crise en Ukraine et de la crise environnementale. Venue présenter l’action d’Engie pour parvenir à une neutralité carbone à l’horizon 2045, sa directrice stratégies, Charlotte Roulé, explique ainsi comment Engie « bloque aujourd’hui des projets qui ne sont pas en convergence avec ses objectifs même s’ils apparaissent profitables ».
Cette notion de complexité nécessaire Hugo Travers, créateur de la chaine HUGO DECRYPTE, la défend même si les nouveaux supports ont tendance à simplifier le sujet, comme sa chaîne TikTok devenue son principal média : « Dès le début de TikTok je me suis dit que ce serait bientôt une plateforme comme Facebook. Il fallait juste nous adapter tout en gardant notre capacité à produire du contenu d’information ».
Gaïa fait sa première rentrée. Ils étaient 191 étudiants de master 1 du programme Grande école – un quart de la promotion – à avoir choisi de dédier leur prochain semestre aux enjeux du management de la transition écologique et sociale au sein de Gaïa, l’école de la transition écologique lancée en 2021 par Audencia. Ils suivront ainsi 240 heures de cours en anglais, répartis en 10 cours alignés avec les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies et l’Accord de Paris sur le changement climatique. « J’ai choisi de participer à ce semsestre parce que je voulais lier management et écologie pour réaliser quelque chose qui aille au-delà de la volonté de gagner de l’argent », confie Manon qui vient d’intégrer le programme Grande école d’Audencia après une licence de langues et une année de service civique.
La journée de rentrée, après la présentation du programme, a été placée sous le signe de l’échange avec des personnalités engagées depuis longtemps sur ces questions, à l’image d’Agathe Duplessy et Juliette Beriot, du Collectif pour un réveil écologique, ou encore Walter Bouvais, fondateur d’Open Lande.
L’après-midi était quant à elle consacrée à une expérience immersive appelée « La Marche du Temps ». Elle retrace l’histoire de la planète et du vivant au travers d’une marche de 4,6km, qui permet une reconnexion au vivant : un atelier à la fois scientifique et méditatif. L’atelier est animé des experts qui apportent des concepts, chiffres, étapes clés et évènements majeurs de l’histoire de la planète. « Il s’agit à la fois de reconnecter nos étudiants à la nature et de créer de la cohésion dans le groupe en les faisant se rencontrer et se parler », explique Adeline Ochs, la responsable du semestre.