« Nous avons reçu 6% de candidatures de plus en 2022 mais 4% de candidats en moins et in fine près de moins 8% d’intégrés. Pour autant nous faisons une meilleure année qu’en 2021 avec 4 870 intégrés contre 4 805. » Le président du concours SESAME et directeur général de l’Essec, Vincenzo Esposito Venzi, a fait le bilan de son concours pour 2022. « C’est un constat que font tous les concours avec une ambiance un peu anxiogène qui peut inciter les familles à ne pas s’investir sur le long terme. Mais nous pensons que ce n’est que ponctuel », commente le directeur du concours, Thomas Lagathu, qui a fait passer des épreuves à distance à 11 075 candidats cette année. Sans aucun problème de triche !
Le bilan 2023. Dans le détail le taux de remplissage 2023 est revenu sensiblement au niveau de 2021, un peu moins de 82%, après un excellent 94,25% en 2022, année qui avait également vu une baisse du nombre de places ouvertes. Avec la réforme du bac ce sont essentiellement les filles qui manquent à l’appel : en deux ans leur taux a baissé de 4% pour passer à un peu moins de 44%. Sans surprise, près de 57% des candidats sont issus des CSP+ pour 1% qui sont enfants d’ouvriers avec 20% de candidats boursiers en moins.
De nouveaux concurrents. La concurrence vient également, et de plus en plus avec le développement de l’apprentissage, d’écoles non soumises aux mêmes critères de qualité que les Grandes écoles. « Dans les villes moyennes notamment la concurrence est rude avec des écoles qui s’implantent très bien localement », insiste le directeur général de l’EM Normandie, Elian Pilvin. « Nous devons mieux mailler les territoires », recommande justement Alexandre de Navailles quand le directeur général de l’Ipag, Olivier Maillard, constate que « toutes les écoles se sont installées à Paris et doivent également considérer les territoires ». La question de la création d’un nouveau label valorisant les établissements d’enseignement supérieur privés est donc au cœur des discussions.
Quelles spécialités ? Pendant leurs années lycée près de 76% des candidats avaient opté pour la spécialité Sciences économiques et sociales (SES) au lycée et 55% Mathématiques, loin devant Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP) à 31,4%. 10% ont obtenu une mention très bien au bac et 29% une mention bien.
Ces candidats sont originaires de l’Ile-de-France à 54,5%. A l’international – 12 à 13% des candidats – les étudiants africains sont très largement devant avec 58,5% des candidats dont une majorité de Marocains.
Le concours 2024. En cette rentrée le concours intègre une nouvelle école, l’ICD business school, et passe donc à 12 écoles et 18 programmes de niveaux bac+4 ou bac+5. Toujours digitalisées les épreuves auront lieu pour la première fois un lundi, le 15 avril. Le montant des frais reste à 295€, les boursiers payant la moitié et étant remboursés s’ils intègrent une école.
Les épreuves ont été sensiblement remaniées :
- elles démarrent par une séquence « Comprendre » de 1 h 30 comprenant des questions sur les enjeux contemporains, des exercices de mathématiques et d’autres dans une nouvelle épreuve compétences digitales (ils ont accès à une calculatrice digitale) ;
- la séquence suivante, « Communiquer », comprend toujours des épreuves de français, anglais et d’une deuxième langue ;
- enfin une séquence « analyser » est constituée d’une analyse documentaire sur une problématique contemporaine.
La note de dossier revient à ce qu’elle était avant la possibilité d’avoir accès aux épreuves de spécialités (notes du bac français, contrôle continu, appréciations). Enfin il reste des épreuves orales pour finaliser les inscriptions.
- Des échanges ont eu lieu avec la Cnil suite à ses recommandations sur l’organisation des épreuves à distance.