Le gouvernement a présenté le 23 juillet l’intégralité de son plan jeunes « Un jeune, une solution » : 6,5 milliards d’euros vont être consacrés sur deux ans au soutien à l’emploi des jeunes avec notamment une aide de 4 000 euros pour permettre à 450 000 jeunes de trouver un emploi d’ici au mois de janvier. Par ailleurs le Parlement a adopté le 21 juillet un troisième projet de loi de finances rectificative qui vient réconforter ceux qui voyaient l’enseignement supérieur largement exclu du processus d’aide à l’apprentissage. Un soutien bienvenue : la FNADIR (Fédération nationale des associations régionales de directeurs de centres de formation d’apprenti) estime en effet que les pré-inscriptions sont aujourd’hui en recul de 10 à 30% selon les régions ?
Emploi : 700 000 à 800 000 jeunes à soutenir. Comptez vous-même. D’un côté 700 000 à 800 000 jeunes qui s’apprêtent à faire leur entrée sur le marché de l’emploi, de l’autre un plan pour aider à l’embauche 450 000 jeunes mais aussi le soutien à 230 000 contrats d’apprentissage, 10 000 contrats de professionnalisation, la création de 100 000 places supplémentaires en service civique, de 300 000 « parcours d’insertion » (dont 60 000 «contrats initiative emploi» (CIE) pour des jeune rencontrant des difficultés particulières d’insertion dont une partie du salaire est financée par l’Etat) et enfin de 200 000 places supplémentaires en formation.
Mais attention l’aide concerne uniquement des jeunes de moins de 25 ans recrutés entre août et janvier sur un contrat d’au moins trois mois et pour un salaire jusqu’à deux Smic. Beaucoup de diplômés de l’enseignement supérieur risquent donc d’en être exclus selon leur rémunération et leur âge. Sans parler de doctorants forcément plus âgés qui sont décidément la dernière roue du carrosse de l’emploi en France.
Apprentissage : des aides jusqu’à bac+5. A l’issue d’une commission mixte paritaire conclusive qui s’est réunie mardi 21 juillet 2020 plusieurs dispositifs (lire l’article 27 de la loi) ont finalement été retenus pour soutenir l’apprentissage dont l’extension de l’aide exceptionnelle aux entreprises pour le recrutement d’apprentis, en retenant en particulier qu’elle s’applique également pour les recrutements en master et équivalent (formations d’ingénieurs, formations de management, etc.), introduite par les sénateurs en séance publique en première lecture. Dans le détail :
- les entreprises qui sont assujetties à la taxe d’apprentissage doivent « être exonérées de la contribution supplémentaire à l’apprentissage mentionnée à l’article 1609 du code général des impôts au titre des rémunérations versées en 2021 » ;
- ceux qui ne sont pas assujettis à la taxe d’apprentissage « justifient d’un pourcentage minimal de salariés en contrat d’apprentissage ou en contrat de professionnalisation, dans leurs effectifs au 31 décembre 2021 dans les mêmes conditions que l’article 1609 du code général des impôts ».
De plus finalement l’aide exceptionnelle sera également versée aux employeurs de salariés en contrat de professionnalisation.
Quel impact a le Covid-19 sur l’apprentissage ? La FNADIR (Fédération nationale des associations régionales de directeurs de centres de formation d’apprenti) s’est associée au cabinet ORCOM (Expertise, Comptable, Audit et Conseils) pour évaluer l’impact du COVID 19 sur la situation financière prévisionnelle 2020 des CFA. Il ressort de l’enquête que la perte moyenne est de 590 000€ pour chacun des 43 CFA adhérents et les pré-inscriptions en recul de 10 à 30% selon les régions. « Les marges de manœuvre des CFA sont limitées au regard de la situation des reports de taxe d’apprentissage constatés. Cette situation financière est insuffisante pour servir d’amortisseur si les effectifs apprentis sont en dessous de la rentrée 2019. Les impacts en trésorerie présentés se feront ressentir fin 2020 et plus encore en 2021 », retient Estelle Collet, associée expert-comptable et commissaire aux comptes ORCOM, qui demande que « les versements des OPCO soient plus fluides et harmonisés (simplification du traitement administratif) afin de répondre aux demandes des CFA » et « recommande aux CFA d’actualiser leurs prévisions budgétaires et de trésorerie afin d’appréhender au plus tôt les éventuelles difficultés à venir et de solliciter toutes les pistes de financement complémentaire ».
- Cette étude a été réalisée à partir d’un questionnaire en ligne envoyé à l’ensemble des CFA adhérents le 18 mai 2020.