Etablissement d’enseignement supérieur consulaire (EESC) le 1er janvier 2018, ESCP Europe est en voie de dégager les ressources nécessaires à son développement. « Nous avons trouvé notre mode de financement par nos activités, la fondation, le développement des chaires, etc. », assure son directeur, Frank Bournois. En 2022 l’école devrait être totalement indépendante financièrement de sa tutelle.
Un nouvel équilibre financier
Au total le budget d’ESCP Europe passera de 84M€ aujourd’hui à 125 M€ en 2022, la Fondation apportant de l’ordre de 7 à 8% des ressources (3 à 4% aujourd’hui), les financements européens de 1 à 2%, l’executive education restant de son côté relativement stable en pourcentage tout en se développant (17 M€ aujourd’hui et 25M€ en 2022). La chambre de commerce et d’industrie Paris Ile-de-France restera bien évidemment l’actionnaire de référence mais sa dotation d’équilibre s’éteindra progressivement jusqu’en 2022 (elle est de 10 M€ par an aujourd’hui). Les frais de scolarité représenteront toujours les deux tiers du budget de l’école (avec une augmentation de l’ordre de 2% par an) alors que la part de la taxe d’apprentissage variera en fonction des législations sachant que la part du barème devrait disparaître totalement.
Il reste à décider quels seront ses autres apports de la CCI au sein de l’EESC, tant en termes d’immobilier que de marque. « L’important c’est d’avoir l’outil de production idéal pour garantir la qualité de notre projet pédagogique. Que l’immobilier soit en propre ou pas n’est pas un objet de tension », établit Frank Bournois. Le conseil d’administration de l’EESC comportera 24 membres dont 13 voix dévolues à la chambre complétés par les élèves (l’association des élèves de tous les campus, l’Agora), la fondation, les anciens, les autres campus, etc.
Le bachelor mais pas que…
Alors que le bachelor est au cœur du développement de l’école – il reçoit cette année 290 étudiants (125 à Paris et 165 à Londres) dont seulement 25% sont français – le programme MIM (PGE) va proposer quinze places de plus aux élèves issus de classes préparatoires en 2018. « C’est un signal fort que nous souhaitons envoyer en direction des classes préparatoires : le bachelor n’est pas une voie de contournement de la prépa. Il n’y aura pas d’entrée des titulaires de bachelor dans le PGE car ils émettent largement le souhait d’aller travailler en entreprise ou d’aller suivre un master ailleurs », assure Frank Bournois. « Pour les étudiants le choix entre le bachelor et le PGE se fait sur la dimension internationale : est-ce qu’on veut vivre cette dimension tout de suite après le bac ou attendre deux ans de plus ? Nous proposons une alternative unique aux étudiants qui souhaitent partir à l’étranger en proposant d’étudier dans plusieurs pays au sein du même programme », note le directeur académique et des relations Internationales, Léon Laulusa. « Nous voyons une part croissante d’élèves qui souhaitent aller dans d’autres formations que la classe préparatoire et nous leur permettons », constate encore Franck Bournois. Il sera même possible à la rentrée 2018 d’obtenir un double diplôme avec deux années dans le bachelor suivies de deux années au sein d’un établissement partenaire.
Proposé en France, en Allemagne et bientôt en Italie un PhD vient compléter la gamme des diplômes alors qu’un executive PhD va ouvrir en 2018. « Nous proposons aujourd’hui tous les niveaux LMD, du bachelor aux MBA ou aux PhD, tout en étant reconnus par différents systèmes d’enseignement supérieur européens », commente Franck Bournois. 145 professeurs sont aujourd’hui employés de manière permanente, un chiffre qui devrait monter à 190 dans le plan de développement d’ici 2020.
- Reste en suspens la question du rattachement à une nouvelle Comue sachant que les discussions sont bien avancées avec Paris 1 et Paris 2 pour une conclusion espérée en 2018 au sujet de laquelle Franck Bournois confie : « Nous nous ne sommes pas absolument demandeurs mais cela ferait un excellent pôle d’enseignement de gestion avec une structure légère ».