Le rapport d’évaluation de l’Edhec que publie le Hcéres (Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) dresse un portrait largement positif, soulignant une « institution solide, dotée d’un modèle économique singulier, d’une stratégie claire et d’une forte dynamique d’impact sociétal ». Fondée en 1906, reconnue EESPIG depuis 2015 et implantée sur cinq campus, l’école accueille 9 338 étudiants dont 35 % d’internationaux et affiche une croissance régulière de ses effectifs et de ses ressources.

Une recherche à impact. L’un des marqueurs majeurs mis en avant est la capacité de l’EDHEC à transformer sa recherche en véritable levier financier, notamment grâce à la vente en 2020 de la spin-off Scientific Beta pour 200 M€, reversés majoritairement à la fondation et réinvestis dans de nouveaux projets, notamment autour de la finance durable. Malgré cette solidité, le comité alerte sur un « risque de déficit ponctuel lié à l’augmentation des charges et recommande une vigilance accrue sur la maîtrise des coûts ».
Si l’école dispose de chaires et centres variés et progresse dans la qualification du corps professoral, la stratégie de recherche apparaît dispersée et le nombre total de publications baisse fortement depuis 2022. Le comité demande une structuration plus claire des axes de recherche et un suivi plus rigoureux des performances scientifiques. La politique doctorale, aujourd’hui limitée au PhD en finance, est jugée « embryonnaire ». Le rapport insiste sur la nécessité d’un programme doctoral en management, idéalement en partenariat européen, pour renforcer l’attractivité académique et l’internationalisation.
Une vie étudiante soutenue. L’école consacre des moyens importants à la vie étudiante, pilotée par une direction dédiée de 150 personnes. Services complets sur les campus, infrastructures sportives, plus de 100 associations, dispositifs d’accompagnement renforcés pour les étudiants internationaux et ceux en situation de handicap : autant d’éléments qui contribuent à un haut niveau de satisfaction
Le pilier DDRS. Le développement durable et la responsabilité sociétale sont devenus un pilier central de l’identité de l’EDHEC. L’école dispose d’un schéma directeur dédié, d’un pilotage rattaché à la direction générale, d’indicateurs précis, d’un label DD&RS obtenu en 2023 et d’investissements massifs dans la transition environnementale des campus (112 M€ sur quatre ans). Cette politique mobilise largement étudiants, collaborateurs et associations. Le rapport salue en particulier l’intégration de la notion de « métier à impact » dans la formation, même s’il juge nécessaire de mieux structurer l’orientation de la recherche académique autour de ces enjeux.
Ancrage territorial et pluridisciplinarité. L’école a renforcé son ancrage territorial via la Fédération universitaire et pluridisciplinaire de Lille (FUPL) et l’Université Côte d’Azur et développe une « politique volontariste d’hybridation des compétences » : doubles diplômes en droit, journalisme, mathématiques, ingénierie, et 30 doubles diplômes internationaux concernant environ 300 étudiants. Elle privilégie les coopérations internationales plutôt que la création de campus à l’étranger, avec des partenaires accrédités et des réseaux comme QTEM ou FOME. Le rapport « recommande d’étendre cette stratégie, notamment vers des doubles diplômes hors management ».
Une organisation complexe. Malgré des progrès, l’organisation de l’EDHEC est jugée complexe. Une dépendance excessive à des personnalités-clés, des responsabilités parfois floues et une transversalité encore insuffisamment formalisée « créent un manque de lisibilité et un risque en cas de départs importants, alors que plusieurs collaborateurs approchent de la retraite ». Le HCERES recommande un « audit organisationnel, une meilleure formalisation des macro-processus, un plan de succession et un renforcement des dispositifs de gestion des compétences ».
Le HCERES conclut que l’EDHEC remplit les conditions de renouvellement du statut EESPIG. Le rapport souligne une dynamique d’amélioration continue, une identité forte et une stratégie claire, mais appelle l’école à consolider son organisation, sa politique de qualité, sa recherche et ses liens avec les entreprises pour soutenir durablement ses ambitions.