Au milieu de la sinistrose ambiante, il est toujours plaisant d’entendre des dirigeants d’entreprise optimistes. S’ils ont pour certains d’entre eux des problèmes pour assurer le financement de leur établissement, les directeurs de grandes écoles peuvent au moins se réjouir de savoir que leur « produit fini », leurs diplômés, reste très apprécié par les entreprises. « A 85%, le taux net d’emploi de nos jeunes diplômés de l’année dernière est un des meilleurs que nous ayons jamais connus », se réjouit Bernard Ramanantsoa, directeur général d’HEC, en présentant l’enquête « Insertion des jeunes diplômés » 2012 de la Conférence des Grandes écoles.
Autres chiffres réjouissant : 82,5 % des jeunes diplômés 2011 des écoles d’ingénieurs et de management membres de la CGE ont trouvé leur premier emploi en moins de deux mois. Parmi les autres, 12 % sont en poursuite d’études, majoritairement des élèves issus d’écoles ingénieurs. Nous vous présentons aujourd’hui les indicateurs les plus importants avant, la semaine prochaine, d’entrer dans le détail sur plusieurs thématiques comme « Les différences hommes-femmes », « Où se placent les diplômés » et enfin « Heureux dans son poste, pourquoi? ».
Un marché de l’emploi qui reste porteur pour les jeunes cadres
Difficile de ne pas être interpellé par ces bons résultats quand le marché de l’emploi français semble si déprimé et que le chômage continue à grimper. D’autant, qu’au-delà de leur employabilité, les rémunérations des jeunes diplômés estampillés « grandes écoles » progressent également : 37 268 € brut annuel en moyenne contre 35 840 € en 2011. « Nos étudiants s’adaptent bien aux nouvelles donnes et se dirigent naturellement vers les secteurs les plus susceptibles de les embaucher, explique encore Bernard Ramanantsoa. De plus, ils n’ont pas peur de s’expatrier. »
Une flexibilité au marche encouragée par les services emploi des grandes écoles sur un marché qui reste friand de diplômés qui connaissent déjà bien le monde du travail. « Lorsqu’elles embauchent, les entreprises donnent une prime à l’expérience de nos jeunes diplômés », confirme Jean-François Fiorina, directeur de l’ESC Grenoble. « Ce lien fort avec les entreprises est l’un des atouts majeurs des grandes écoles françaises », conclut Pierre Tapie, le président de la CGE.
Un marché porteur au niveau mondial
Avec un PIB mondial qui continue de progresser au rythme de 4% par an, les jeunes diplômés français restent très recherchés pour peu qu’ils s’orientent vers des secteurs porteurs.« Des entreprises qui exportent comme Safran dans l’aéronautique ont déjà 4 ans de travail d’avance dans leurs carnets de commande », explique Hervé Biausser, le directeur de Centrale Paris, qui constate également que les entreprises « recrutent des ingénieurs pour de nouveaux postes, comme les achats ou la logistique ».
Si 70 % des diplômés 2011 exercent une activité professionnelle – le taux net d’emploi de 85 % indiqué plus avant correspond à la proportion des actifs en activité professionnelle et exclut ainsi ceux qui sont en formation – ce pourcentage monte à 81% pour ceux de 2010. Pour autant, ils sont encore 9% à poursuivre des études (13% des 2011), 4% en volontariat international (comme les 2011) et 5% en recherche d’emploi (13% des 2011). Un taux très faible puisqu’on considère généralement qu’il correspond au pourcentage minimal de salariés en recherche d’emploi.
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Article intéressant. Grandes écoles, la formule marche bien. Les frontières entre managers et ingénieurs ont tendance à s’estomper. et les jeunes sont de plus en plus internationaux.