Dans le cadre de la 3ème Semaine de l’industrie, Ingénieurs et scientifiques de France (IESF) organise le 18 mars sa première Journée nationale de l’ingénieur autour du thème de « l’ingénieur entrepreneur ». « Nous voulons souligner l’importance d’une profession moteur de l’innovation, de l’industrie et de la compétitivité tout en faisant partager aux ingénieurs l’intérêt de créer ou reprendre une entreprise», explique Julien Roitman, le président d’IESF.
Des ingénieurs plus acteurs de la société
Cette journée est aussi l’occasion pour IESF de donner une cohésion à un corps social d’un million d’ingénieurs en activité en France : « Il faut leur donner conscience de ce qu’ils ont en commun et de ce qu’ils peuvent apporter à la société ».
Dans cet esprit, la thématique de l’entrepreneuriat a été choisie parce qu’elle est de plus en plus au cœur des réflexions des jeunes ingénieurs. « Dans notre enquête annuelle, les moins de 30 ans pensent pour un quart d’entre eux à créer une entreprise et les incubateurs se développent de plus en plus dans les école d’ingénieurs. »
Un mouvement qui rejoint celui plus général de l’innovation. « Créer des entreprises permet de voir les choses de manière totalement différente mais, pour permettre à tous de s’exprimer, il faut faire évoluer notre regard sur l’échec. Aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, échouer n’est pas infamant. Ce n’est pas un pêché mais une expérience. »
Les entreprises tenues à l’écart de la loi
Cette volonté d’impliquer l’ingénieur dans la société, Julien Roitman aurait voulu plus la partager avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans le cadre de la préparation de la nouvelle loi : « Ce n’est pas malheureusement pas une nouveauté mais c’est marcher sur la tête que ceux qui créent des emplois ne soient pas impliqués ». Et de souligner que « dans la LRU il y avait un chef d’entreprise dans chaque conseil d’administration alors qu’aujourd’hui il disparaît dans la nouvelle loi en tant qu’es qualité ».
L’exemple qu’il voudrait lui suivre ce sont bien entendu celui des écoles d’ingénieurs : «Grâce à leur présence dans les conseils, les entreprises ont en permanence le vécu du terrain ». Cette implication des entreprises dans la gouvernance des universités, Julien Roitman la considère comme beaucoup plus aboutie aux États-Unis ou en Allemagne : « En France l’entreprise fait un peu figure d’épicerie vue du regard d’un grand professeur d’université ».
Olivier Rollot (@O_Rollot)
- Le point d’orgue de cette journée sera un colloque au Centre Pierre Mendès-France de Bercy autour d’une table ronde intitulée « Des ingénieurs pour entreprendre et réussir une PMI », et de cinq ateliers thématiques.