« J’ai misé très tôt sur les relations médias et la visibilité internationale »: Nathalie Loussot-Le Calvez, ex directrice de la communication de l’IMT Atlantique

by Olivier Rollot

C’est une personnalité de l’enseignement supérieur qui vient de prendre sa retraite. Pendant 35 ans Nathalie Loussot-Le Calvez a été la responsable puis la directrice de la communication d’IMT Atlantique. Elle revient avec nous sur ces années de création puis d’expansion d’une école dans laquelle la communication a toujours occupé une importance particulière.

Olivier Rollot : Vous quittez la direction de la communication d’IMT Atlantique après 35 ans comme responsable, puis directrice de la communication. Nous allons faire le point sur ces années, mais dites-nous d’abord peut-être comment vous avez embrassé cette carrière ?

Nathalie Le Calvez : Très tôt j’ai voulu travailler dans la communication. Originaire du Finistère, j’ai intégré l’EFAP Paris en 1979. J’y découvre le monde professionnel en alternant cours et emploi chez Olivier Dassault International Communication. Après plusieurs expériences en agence, je m’installe à Nantes en 1985, où je deviens responsable de la communication externe de la ville. Puis en 1990, je rejoins la DRIRE des Pays de La Loire, notamment pour le lancement des Assises Nationales des Déchets.

O. R : C’est là que vous entrez dans une école qui s’appelle L’Ecole des Mines de Nantes.

N. Le C. : Oui tout à fait. Le ministre de l’Industrie, Roger Fauroux, annonce en septembre 1990 que la cinquième école des Mines, parmi les douze candidatures, s’implantera à Nantes. Et confie au DRIRE des Pays de la Loire sa direction, qui crée un service communication commun avec l’école dont je vais être responsable. C’est une chance inouïe de participer à la création d’une nouvelle école ! Je travaille avec une équipe de bâtisseurs qui organise un concours d’architecte pour le futur bâtiment auquel participent 103 équipes venues du monde entier. Aymeric Zublena, l’architecte du futur Stade de France, l’emporte et l’Ecole de Mines de Nantes sera inaugurée le 10 février 1995 par Edouard Balladur, alors Premier ministre.

O. R : Ce qui ne vous empêche pas de lancer l’école dès 1991. Avec combien d’étudiants ?

N. Le C. : 16 étudiants en formation continueen 1991, puis une première promotion de 48 ingénieurs en formation initiale en 1992. Ensuite, cela évolue très vite avec le soutien du ministère de l’Industrie et le label très puissant des Mines. Le choix de Nantes est également très porteur, une grande métropole à deux heures de Paris en TGV dans une région très agréable. Très vite nous avons construit un programme pédagogique articulé autour de trois grands axes : formation à l’entreprise, pédagogies innovantes et internationalisation.

O. R : Quel rôle jouez-vous alors dans cette aventure ?

N. Le C. : J’ai eu cette chance d’être la première engagée de l’école et de travailler avec un directeur visionnaire, Roger Germinet, qui a tout de suite compris l’importance de la communication, du faire savoir en tant que vecteur de cohérence et d’identité. Cette visibilité nous a permis d’effectuer de très bons recrutements. Pour ma part, j’ai très vite adhéré à l’Arces où il n’y avait à l’époque que très peu d’universités et écoles d’ingénieurs.

O. R : Quels atouts de l’école vous êtes-vous appliquée à mettre en avant ?

N. Le C. : J’ai mis en place une stratégie de communication axée sur l’expertise et la valorisation des travaux de recherche de nos enseignants-chercheurs. Elle joue un rôle clé de visibilité et de notoriété et permet de faire comprendre leurs travaux à un public plus large que celui des seuls experts. Des enseignants-chercheurs nous ont fait confiance et des projets de recherche ont été accompagnés avec un vif retentissement dans les médias. Je pense par exemple à l’idée de Narendra Jussien de vulgariser la notion de programmation par contraintes grâce au sudoku, à la biorobotique avec Frédéric Boyer et ses équipes, à la lentille connectée avec Jean-Louis de Bougrenet… pour ne citer qu’eux. Quel succès dans les médias !

O. R : Quel est le cœur de votre stratégie de communication ?

N. Le C. : J’aimisé très tôt sur les relations médias et la visibilité internationale. Dès 1992, j’ai emmené des journalistes lors de signatures de partenariats à l’étranger. Je pense avoir anticipé aussi l’importance du numérique, en positionnant l’école sur Internet et les réseaux sociaux bien avant d’autres établissements. J’ai toujours cru à la force du faire-savoir comme vecteur de cohérence et d’identité.

O. R : Parlez-nous de l’équipe que vous avez constituée.

N. Le C. : Sous mon pilotage, la direction de la communication d’IMT Atlantique est devenu un véritable média interne, produisant du contenu éditorial, scientifique et vidéo. L’équipe actuelle compte sept personnes, avec des profils variés : journaliste, Infographiste, chef de projet web, content manager, community manager. Elle collabore aussi avec des experts comme Laurence Le Masle, pour les relations média et Jean-Claude Lewandowski pour la production de contenu.

J’ai eu la chance de vivre une aventure humaine et professionnelle hors du commun. J’ai cru à cette école dès le premier jour, et je suis fière d’avoir contribué à la faire rayonner. Je resterai, toujours, une ambassadrice enthousiaste d’IMT Atlantique. Avec dans le cœur la fierté d’avoir contribué, à ma manière, à cette belle école, à ses projets, à ses talents. J’espère avoir donné à l’école une image juste, exigeante, inspirante, avoir su parler aux cœurs sans trahir la rigueur scientifique.

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