Changement de règles en cours de sélection, membres du jury proches de Grenoble et Nice, survalorisation de la valorisation de la recherche, le jury des Idex n’en finit pas d’entendre les critiques depuis notamment qu’il n’a pas sélectionné le projet de l’université de Lille. Il en fait de toute évidence une affaire personnelle. Xavier Vandendriessche, président de l’université Lille 2 et porteur du projet d’Idex recalé la semaine dernière, a même rencontré le 3 février Thierry Mandon pour protester contre la façon « infamante » (il est juriste de formation et mesure le poids des mots) dont son Idex a été finalement retoqué.
Pourquoi Lille se sent flouée
Se défendant de « vouloir défendre le jury », Patrick Lévy, président de la Comue Université Grenoble-Alpes, lauréate de l’Idex, n’en a pas moins rappelé, lors de la conférence de presse qui saluait sa victoire que « les méthodes avaient changé entre les deux tours » : « Au premier tour nous avons été reçus fort agréablement. Au deuxième il s’agissait d’une compétition entre les projets pré-retenus et le jury a mis l’accent sur les points faibles de chaque jury ». Apparemment tous deux également « malmenés » par le jury, les projets de Lille et Nice ont finalement connu des destins contraires. Toute la différence entre un examen et un concours…
La métropole met la pression sur les universités niçoises
Si à Lille on s’attaque au jury tout en serrant les coudes, à Montpellier les universités se déchirent au point que le président de la métropole refuse de verser les 15 millions de subventions promises aux universités et à la Comue tant que les « universitaires ne se sont pas réunis dans la Comue » (lire sur le site local Vous savez tout). Il faudra pour cela sans doute attendre l’élection du successeur d’Anne Fraïsse, présidente de Montpellier 3, tant ses relations avec le président de l’université de Montpellier, Philippe Augé, sont aujourd’hui exécrables.
L’université Grenoble Alpes pavoise
Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône Alpes, Geneviève Fioraso, députée de l’Isère, Christophe Ferrari, président de Grenoble Alpes métropole, il ne manquait que le maire de Grenoble pour célébrer à Paris la victoire de l’université Grenoble-Alpes aux Idex. « Selon le magazine Forbes, nous sommes la cinquième ville la plus innovante du monde en fonction du nombre de brevets déposés par habitant », soulignait Patrick Lévy, président de la Comue Université Grenoble-Alpes quand Geneviève Fioraso regrettait que le « projet n’ait obtenu qu’un B sur sa dimension internationale » quand « quatre des sept grands équipements européens installés en France sont à Grenoble ». Quant à Laurent Wauquiez, prenant le contre point d’Alain Rousset en Aquitaine, il insistait sur la volonté de sa région de « soutenir tous les sites » sans rechercher des « projets sur toute la région ».