En 2014, le nombre de nouveaux contrats d’apprentissage dans le secteur privé a diminué de 3,1% après une baisse de 8% en 2013 et le début 2015 (baisse de 6% des nouveaux contrats d’apprentissage conclus en février 2015 par rapport à février 2014) laisse encore présager une mauvaise année. « Cette baisse s’explique d’une part par la conjoncture économique mais aussi par une succession de mesures dissuasives qui vont à contre-courant de l’ambition toujours affichée de parvenir à 500 000 apprentis », dénonce Florence Poivey, présidente de la commission Education-formation-insertion du Medef. Depuis, François Hollande a annoncé lors de son intervention du 19 avril sur Canal+ la création d’ une nouvelle aide pour l’apprentissage ciblant les jeunes en « décrochage scolaire ». Les petites entreprises qui prendront des apprentis mineurs n’auraient ainsi plus de cotisations à verser.
Ces entreprises qui hésitent de plus en plus à employer des apprentis ont pourtant une bonne image de l’apprentissage selon un sondage Ipsos renoncent ainsi à les embaucher. En cause notamment la baisse des aides forfaitaires pour les entreprises embauchant des apprentis, un refléchage des aides financières et de nouvelles réglementations contraignantes comme les limitations d’accès aux machines dites dangereuses pour les mineurs. « Il est urgent de prendre conscience du désastre en cours : les chefs d’entreprise n’ont pas l’intention de prendre des apprentis bien qu’ils soient convaincus des vertus de ce dispositif. C’est ubuesque ! », renchérit Pierre Gattaz, président du Medef
Le Medef constate aussi qu’en dépit des 200 millions d’euros supplémentaires qui leur ont été affecté dans le cadre de la réforme de la taxe d’apprentissage, leurs budgets consacrés à l’apprentissage sont en baisse dans la quasi-totalité des régions, jusqu’à -48,1% dans le Limousin ou encore -14,2% en Midi-Pyrénées.
Pour mesurer les effets de cette baisse comme des autres mesures, le Medef a confié à KPMG une mission d’études sur les finances de 18 CFA et 6 écoles dont les résultats seront connus en juillet. Mais Pierre Gattaz veut aller plus loin et demande au Premier ministre de constituer autour de lui une « task force » qui « lui remettrait dans trois mois des propositions de fond permettant de sauver cette voie d’excellence ».