C’est un groupe en plein développement. Après avoir créé l’école d’hôtellerie Ferrières et repris l’école du numérique 89, le Groupe Accelis s’apprête à prendre le contrôle de l’EBS, aujourd’hui propriété d’OMNES Education. Le projet a été soumis aux instances représentatives du personnel. Sous réserve de cette consultation, il devrait être finalisé à la fin du premier semestre 2022. Le président fondateur du groupe Accelis, Khalil Khater, nous explique pourquoi il entend intégrer l’EBS à son groupe.
Olivier Rollot : Racontez-nous un peu ce que représente aujourd’hui le Groupe Accelis qui se développe peu à peu dans l’enseignement supérieur après avoir débuté dans l’hôtellerie ?
Khalil Khater : J’ai fondé le Groupe Accelis en 1995 en proposant des services dédiés à l’hôtellerie-restauration. Puis nous en sommes devenus des acteurs directs en ouvrant deux hôtels, à Marne-la-Vallée et Barcelone, et douze restaurants. C’est à ce moment que nous nous sommes posé la question de savoir pourquoi nous recrutions essentiellement nos personnels dans des écoles suisses alors que la France a tout ce qu’il faut pour former les meilleurs profils.
Nous avons donc postulé à l’appel à projet qui avait été lancé pour créer un établissement d’enseignement supérieur au sein du château de Ferrières, tout près de Marne-la-Vallée. Le cabinet HEADway Advisory nous a ensuite accompagné pour créer en 2015 une école de A à Z dans l’hôtellerie, la gastronomie et le luxe : Ferrières.
R : En 2017 vous rachetez une école du numérique, 2089, que vous rapatriez de Besançon et installez également près de Ferrières. A ce moment vous n’êtes plus un entrepreneur de l’hôtellerie qui crée une école dans son secteur mais un acteur de l’enseignement supérieur qui entend se développer dans différentes directions ?
K : Nous souhaitons tout à la fois créer un campus à Ferrières et compléter les besoins du management hôtelier dans la transition numérique. Nous avions à l’époque dix étudiants. Ils seront 110 à 140 à la rentrée prochaine dans un tout nouveau bâtiment de 3000 m2 que nous leur construisons. Quant aux étudiants de Ferrières, ils bénéficieront bientôt d’un bâtiment de 20 000 m2 dont la construction a démarré le 2 mai. Ils y trouveront également un complexe sportif complet et une résidence hôtelière de 350 lits. Le pôle éducation du groupe Accelis, GA Education, fait aujourd’hui partie de nos cinq pôles avec l’hôtellerie-restauration, l‘innovation, le multiservices et l’immobilier.
R : Qu’est-ce qui vous a poussé à racheter l’EBS ?
K : Nous voulons posséder une sorte de vaisseau amiral au cœur de notre système avec une business school qui va pouvoir utiliser les spécialités des autres écoles et créer les siennes. Nous avions d’ailleurs déjà une expérience du monde des business schools en proposant des doubles diplômes avec GEM et Skema. Aujourd’hui nous installons au cœur de GA Education une école qui va pouvoir se pluguer avec nos autres écoles pour proposer des parcours différenciants.
L’EBS possède un nom fabuleux tout autant qu’un beau passé qui ne se fabrique pas. C’est l’histoire d’une école qui a formé de grands chefs d’entreprise comme le créateur de Vente Privée, Jacques-Antoine Granjon. Nous même venons de l’entreprise et entendons bien privilégier les liens avec l’entreprise.
R : Qu’est ce qui va changer pour l’EBS ?
K : Il est trop tôt pour en parler. Ce qui est certain c’est qu’au sein du groupe Accelis elle ne sera plus la plus petite école d’un grand groupe mais l’école principale d’un groupe familial. Nous allons pouvoir investir dans la recherche et le développement international – aujourd’hui l’EBS reçoit très peu d’étudiants internationaux – pour la refaire briller aux côtés des salariés qui la font vivre.
R : L’EBS restera à Paris ?
K : L’EBS restera à Paris. Pendant deux ans encore dans ses locaux actuels puis dans d’autres locaux que nous allons rechercher. Ce serait absurde de quitter Paris au moment où toutes les écoles viennent s’y installer.
R : Vous-même pourquoi avez-vous la passion de l’enseignement ?
K : Je suis docteur. J’ai enseigné. J’ai donc un intérêt très fort pour l’enseignement. Je me sens très proche des équipes. Je me suis d’ailleurs impliqué personnellement dans la direction de nos deux premières écoles avant de les confier à des directeurs.