Non classé

Quels effectifs dans l’enseignement supérieur d’ici à 2030?

Selon une note que vient de publier le SIES sur les Projections des effectifs dans l’enseignement supérieur pour les rentrées de 2021 à 2030, le nombre d’inscriptions dans l’enseignement supérieur devrait encore s’accroitre de 33 400 à la rentrée 2022, soit une augmentation de près de 79 000 étudiants en deux ans.

Deux ans plus tard, en 2025, l’enseignement supérieur français pourrait compter 2,99 millions d’étudiants (97 000 étudiants de plus en cinq ans) et plus de 3 millions en 2030 (soit 108 000 étudiants de plus en dix ans). Une hausse qui serait essentiellement due à la forte croissance en apprentissage en section de technicien supérieur (STS) et au « dynamisme des écoles de commerce et d’ingénieur ».

33 400 étudiants de plus à la rentrée 2022. En partant de l’hypothèse est que le taux de réussite au bac diminuerait de nouveau légèrement en 2022, sans s’approcher pour autant de son niveau de 2019, le nombre de bacheliers fléchirait de 0,9 % à la session 2022. Mais comme en revanche les taux de poursuite des bacheliers généraux et technologiques devraient rebondir, l’ensemble des grandes filières de l’enseignement supérieur devrait en bénéficier :

  • dans les universités hors IUT, 2 300 bacheliers supplémentaires poursuivraient leurs études à la rentrée 2022 (+1%), avec une hausse plus prononcée dans les filières STAPS (+ 9,5 %, + 1 600 néo-bacheliers), sciences économiques (+ 6,5%, + 1 600) et santé (+ 5%, + 1 300) et un reflux en droit (- 4,6 %, – 1 800) ;
  • les IUT et les CPGE accueilleraient chacun 1 000 néo-bacheliers
    de plus qu’à la rentrée précédente (respectivement +2,1% et +2,5%)
  • les néo-bacheliers seraient de nouveau plus nombreux à poursuivre en STS (+ 3,6 %, + 5 700), qu’ils soient sous statut scolaire (+2 100, +2,0%) ou en apprentissage (+3 600, +6,6%).

À la rentrée 2022, ce seraient ainsi plus de 10 000 étudiants supplémentaires qui seraient inscrits en STS par rapport à la rentrée précédente (+2,6%), du fait du fort développement de l’apprentissage depuis 2020 (+17 100 étudiants, +11,6%)

En 2025 en tout 97 000 d’étudiants de plus qu’en 2020. À la rentrée 2025, les effets de la forte hausse du nombre d’entrées dans l’enseignement supérieur suite au baby-boom de l’an 2000 seront très majoritairement passés, mais un nouvel effet démographique jouera sur les effectifs étudiants avec le pic de naissance de 2006 (premières arrivées dans l’enseignement supérieur dès 2024). Ce sont en tout 574 000 néo-bacheliers qui poursuivraient leurs études supérieures en 2025, soit 15 000 de plus qu’à la rentrée 2020 (+2,6% sur la période).

Après plus de dix années de forte croissance, le nombre d’inscriptions dans l’enseignement supérieur connaitrait une augmentation très modérée à la rentrée 2023 (+ 12 500 étudiants, +0,4 %) pour se stabiliser en 2024 et 2025 (respectivement + 3 000 et + 2 000 étudiants, soit + 0,1 % par an). À la rentrée 2025, 2 991 000 étudiants seraient ainsi inscrits dans l’enseignement supérieur, soit 97 000 de plus qu’à la rentrée 2020 (+3,3% sur la période) :

  • à l’université (y compris dans les IUT), les effectifs seraient stables entre 2020 et 2025 ;
  • en CPGE, les effectifs rebondiraient à partir de la rentrée 2023 et augmenteraient en continu jusqu’à la rentrée 2025 (+ 1,3 % en cinq ans) ;
  • le nombre d’étudiants en STS progresserait de 10,7% entre les rentrées 2020 et 2025 (+ 40 000 étudiants), du fait du développement des formations en apprentissage (+ 54,4 % en cinq ans, + 59 500 étudiants).

Passer le cap des 3 millions d’étudiants en 2030. À l’horizon 2030, d’après les projections du SIES, 3 002 000 étudiants seraient inscrits dans l’enseignement supérieur. Par rapport à 2020, cela représenterait 108 000 étudiants en plus, soit +3,7% :

  • en 2030, près de 1,66 million d’étudiants seraient inscrits à l’université (y compris IUT), soit une augmentation de 0,4% en dix ans. En cursus licence y compris les IUT, le nombre d’inscrits progresserait de 6 000, soit une hausse de 0,6 % sur la période 2020-2030. Cependant, les effectifs inscrits en cursus licence hors IUT fléchiraient fortement (- 40 000, -4,5%) au profit des inscriptions en 3e année de BUT en IUT (+46 000 étudiants en 10 ans) ;
  • en doctorat, on observerait une stagnation après une baisse des effectifs depuis plus de 10 ans. A la rentrée 2030, on compterait ainsi 2 000 étudiants de moins (-3,6%) que dix ans plus tôt ;
  • les écoles d’ingénieurs et les de commerce confirmeraient leur attractivité, avec des évolutions positives élevées sur la période 2020-2030, de respectivement +10,7% (+ 16 000 inscrits) et +14,7% (+ 31 000) ;
  • le nombre d’inscriptions serait stable dans les CPGE à l’horizon 2030 (+0,1%), et en hausse en STS (+36 000 inscrits, + 9,6%).

32 000 bacheliers en moins d’ici à 2030. Entre 2020 et 2030, le nombre de bacheliers baisserait de 4,4 %, soit 32 000 de moins. Si l’ensemble des séries verrait leurs effectifs diminuer, ce sont les bacheliers professionnels qui enregistreraient la plus forte baisse (-9,6 %), devant les bacheliers technologiques (- 4,3 %). Le nombre de bacheliers généraux connaîtrait une baisse beaucoup plus modérée (-1,8%) ;

  • à l’université hors IUT, l’évolution serait de +1,3% entre 2020 et 2030, soit + 3 000 entrants néo-bacheliers. Le taux de poursuite des bacheliers dans cette filière s’élèverait à 34,8%, soit 2 points de plus par rapport à 2020. Ainsi, en lettres et sciences humaines, on compterait 3 000 poursuivants de moins entre 2020 et 2030 (- 3,1 %). En droit, ainsi qu’en sciences économiques et AES, l’évolution serait positive mais contenue (+1 000 poursuivants chacune, soit respectivement +2,3% et +2,1%). Dans les autres disciplines, la hausse serait plus importante, avec 2000 poursuites de plus en sciences (+4,1%), 1 000 en STAPS (+6,3%) et 1 000 en santé (+3,6%) ;
  • les effectifs de néo-bacheliers poursuivant en CPGE connaîtraient une hausse modérée entre 2020 et 2030, avec + 400 étudiants (+ 0,9%) ;
  • dans les IUT, les quotas mis en place pour favoriser l’entrée de bacheliers technologiques entraîneraient une forte augmentation de leur taux
    de poursuite dans cette filière (+8,2 points) et une diminution de celui des bacheliers généraux (- 2,7 points). Cela se traduirait par une légère baisse des effectifs entrant en IUT, avec 400 néo-bacheliers de moins
    qu’en 2020 (-0,8 %) ;
  • en 2030 seraient inscrits en STS 7 000 néo-bacheliers de plus qu’en 2020 (+4,7%) ;
  • dans les autres filières les tendances à la hausse se prolongeraient et elles accueilleraient 4 000 néo-bacheliers de plus en 2030 par rapport à 2020. Les écoles de commerce et d’ingénieurs gagneraient 0,2 point
    sur les taux de poursuite, entraînant une hausse de 1 000 poursuivants chacune entre les rentrées 2020 et 2030 (respectivement +6,8% et +5,2% d’évolution).

Olivier Rollot (@ORollot)

Previous ArticleNext Article
Avatar photo
Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Send this to a friend