« Nos frais de scolarité ne sont pas de 45 000€ sur trois ans, comme ça pu être écrit partout, mais de 14 148€. Et tout est compris contrairement à d’autres écoles dont les frais annoncés ne comprennent pas toutes les options. » Visiblement la polémique de cet été sur l’augmentation de ses frais de scolarité a échaudé le directeur général de l’Edhec, Olivier Oger, venu rétablir quelques vérités tout en faisant le point sur son plan stratégique 2020 qui doit toujours amener son école dans le « top 20 européen » (c’est en moyenne son rang ces trois dernières années dans le Classement des business schools européennes du Financial Times).
Plus d’étudiants
L’Edhec a très largement recruté cette d’année pour atteindre les 6329 étudiants. Mais en ouvrant cinquante places de plus aux élèves de prépas, l’Edhec prenait le risque de dégrader sa sélectivité. Pas du tout puisque ces cinquante élèves elle est allée les prendre « cent rangs de moins que le dernier admis l’année précédente » selon Olivier Oger. Mais c’est surtout l’Edhec BBA, qui a succédé à l’Espeme, qui a remporté un vif succès puisque ses effectifs ont tout simplement quasiment doublé à cette rentrée en passant de 588 à 1038 élèves. « Ce n’était pas notre volonté de progresser autant mais nous avons été pris de court devant le faible taux de désistement par rapport aux années précédentes et nous avons bien dû accepter tous ceux qui nous avions inscrits », confie Olivier Oger en promettant un « retour à de plus petites promotions en 2016 ». Le BBA est en tout cas devenu tellement stratégique qu’il est directement placé sous la responsabilité d’Olivier Oger.
Plus de professeurs
En 2015 ce sont au total dix nouveaux professeurs qui ont intégré l’Edhec. Sans se ruiner pour autant promet Olivier Oger en évoquant des salaires qui démarrent à 50 k€ par an pour monter à 170 k€ pour les mieux payés. Et de dénoncer des écoles qui se « ruinent en proposant à des professeurs de n’assurer que 50 heures de cours sans être forcément dans leurs locaux ».
Plus de recherche
Pour Olivier Oger ces professeurs doivent « financer leur recherche ». Ce que l’Edhec est parvenu à faire en finance il entend aujourd’hui le réitérer dans d’autres disciplines et a créé à cet effet une direction « business développement » qui doit aider les enseignants à « donner de l’impact à leur recherche » : « La recherche va être au cœur du développement des business schools dans les dix ans. Elle ne doit plus servir uniquement à produire des étoiles qui ne sont qu’un point de départ. » Début 2016 sera détaillée une autre structure rémunératrice pour l’école. Appelée Edhec Infrastructures elle collationnera tous les projets d’infrastructures dans le monde.
Plus de formation continue. En pleine réforme de la formation professionnelle l’Edhec annonce une hausse de 30% de son chiffre d’affaires en formation continue cette année. Pour l’année 2015-2016 il devrait ainsi atteindre les 12 millions d’euros (sur un total de 90 millions). En tout 10 000 personnes sont venues se former cette année dont 500 dans les formations diplômantes et 200 en MBA. Une progression rapide pour une activité qui n’a démarré qu’en 2004 et dont le chiffre d’affaires doit encore doubler d’ici 2020 (à lire un entretien avec le directeur de la formation continue de l’Edhec, Benoît Arnaud, dans le prochain numéro de « l’Essentiel »).
Objectif 150 millions d’euros
Avec tous ces développements, avec de nouvelles chaires d’entreprise qui compensent la baisse des revenus tirés de la taxe d’apprentissage, l’objectif des 150 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2020 paraît tout à fait « atteignable » à Olivier Oger. Qui n’en revendique pas moins de continuer à accorder largement des bourses qui touchent aujourd’hui 20% de ces étudiants – pour un montant de 8 millions d’euros – et qu’il voudrait voir demain aider 40% de ses étudiants « comme aux Etats-Unis ».