On les a longtemps appelées les écoles « hors contrat ». Aujourd’hui, le président de la Fédération nationale de l’enseignement privé (FNEP), Patrick Roux, préfère parler d’écoles indépendantes. Comprenez libres de leur choix pédagogique. La FNEP, c’est aujourd’hui 5000 établissements, de la maternelle à l’enseignement supérieur en passant par les cours à distance ou la formation professionnalisante. Une chaîne éducative qui représente un million d’élèves dont 75% dans le supérieur, le déploiement de l’apprentissage dans le privé depuis 2018 expliquant en grande partie ce chiffre.

L’enseignement supérieur privé comprend aujourd’hui plus de 766 000 étudiants (dont les apprentis), soit 26,1% des effectifs. Ils étaient 5% il y a vingt ans. « On ne remplace pas l’enseignement supérieur public ; on le complète. De fait, nos unités sont majoritairement de taille réduite ou moyenne et nous sommes très présents dans les villes de moins de 100 000 habitants. Par ailleurs, nous prenons en charge des demandes éducatives spécifiques et répondons aux besoins d’élèves et de leurs familles. Nous sommes en ce sens d’utilité sociale », précise Patrick Roux.

Pour autant, l’enseignement privé souffre d’une image négative : « fait pour les riches », « soucieux surtout des bénéfices », « pas toujours qualitatif »… Point par point, Patrick Roux tente de déconstruire les clichés. Il affirme par exemple que les étudiants ne sont pas majoritairement issus de classes sociales aisées. Par ailleurs, des bourses, octroyées grâce à des dons privés et gérées par la fondation Kairos ou directement sur les fonds propres d’un établissement, peuvent être allouées. Une ouverture sociale amenée à se développer, selon le président.

Sur l’aspect lucratif des écoles, la réponse est là encore toute trouvée : « toutes les entreprises doivent faire des excédents de gestion. Mais si on prend l’exemple des OFA (organismes de formation par apprentissage), près de 90% de leur bénéfice sont réinvestis », assure Patrick Roux. Quant à la qualité des enseignements, les efforts fournis sont nombreux. Tout d’abord, pour adhérer à la fédération et obtenir un agrément, il faut souscrire à un code de déontologie et à une charte de qualité. Une certification qualité, Certétudes – attribuée pour une durée de cinq ans après un audit de l’AFNOR -, a également été mise en place. Parmi les principaux critères évalués : la transparence de l’information, l’ingénierie pédagogique, la mise en œuvre des formations, la proximité avec le monde professionnel, les moyens matériels…  En parallèle de cette certification, la FNEP vient de lancer des labels formations, qui valident la qualité des formations dispensée dans ses établissements. Le label bachelor est le premier à voir le jour.

Des efforts en termes de qualité que la FNEP tente de faire rimer avec visibilité. Pour relever ce défi, la fédération vient d’ouvrir sur Internet la plateforme « Parcours privé ». Y sont aujourd’hui recensées des informations sur 2767 formations et 462 campus – chiffres amenés à croître. « Grâce à ce site Internet, nous contrôlons la véracité des données transmises par les écoles, ce qui nous permet dans le même temps d’uniformiser leurs présentations assurant une plus grande équité entre elles », précise Alain Leon, vice-président de la FNEP. Pensée du point de vue du futur étudiant, la plateforme de mise en relation (et non d’inscription) permet d’effectuer un premier tri par proximité géographique – l’un des premiers critères de choix -, puis de filtrer par niveau, filière, possibilité d’alternance, titres RNCP, label… Parcours privé, qui a demandé deux ans de développement, sera accessible toute l’année.