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Les CPES ont le vent en poupe

Les cycles pluridisciplinaires d’études supérieures connaissent un fort développement. S’ils ne sont encore que 23 sur Parcoursup il s’en monte régulièrement de nouveau comme dernièrement à PSL et Paris-Saclay. Et ils associent universités et Grande écoles jusqu’à HEC qui fait ainsi sa première incursion sur le territoire postbac.

Qu’est-ce exactement qu’un CPES ? Comme l’indique le MESR dans la fiche qu’il lui consacre le cycle pluridisciplinaire d’études supérieures (CPES) est un « cursus de trois années associant au moins une université ou école et un lycée doté de classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) ». Un CPES regroupe plusieurs champs scientifiques (par exemple : sciences et techniques, droit-économie, sciences humaines et sociales, littérature-arts-et langues, santé…) avec une spécialisation progressive. « Le concept des CPES est différent des CPGE car il y a moins de cours qu’en prépa, mais dispensés par des professeurs de prépas. L’objectif est de transformer un élève de terminale en un étudiant doté de solides méthodes de travail. Cette formation est destinée aux élèves qui ne veulent pas de bachotage. Pour eux la prépa représente un moule. Ils veulent des horizons plus larges même si l’univers est moins certain », commente le proviseur du lycée Du Parc à Lyon, François Beckrich, qui a monté son CPES il y a trois ans en partenariat avec l’ENS Lyon, pour accueillir des élèves qui « auraient les capacités d’intégrer des prépas ».

Ce qui fait forcément réagit les dits professeurs de prépas. Témoin le président de l’Association des professeurs de classes préparatoires économiques et commerciales (APHEC), Alain Joyeux : « Quinze CPES sont créées cette année en France. Cela nous interroge alors que, depuis 3 ans, on nous évoque constamment la nécessité de conserver des coûts constants. Le format n’est pas inintéressant mais cela fait se poser beaucoup de questions. Ces CPES peuvent-elles concurrencer les classes préparatoires alors que des professeurs de CPGE y sont parfois employés ? Quelle est la stratégie du gouvernement ? Nous ne voudrions surtout pas que le développement des CPES soit financé par la fermeture de classes préparatoires ».

Les CPES ont également pour objectif de « favoriser la diversité des profils accédant à des formations ambitieuses en raison de la diversité des disciplines étudiées et de leur approfondissement et ont une politique volontariste en faveur des candidats boursiers » (40% de boursiers du supérieur par promotion). A l’issue des trois ans, qui délivrent le diplôme national de licence (ou un diplôme conférant grade de licence), les étudiants ont « vocation à intégrer des masters sélectifs proposés par les universités ou les écoles ».

 Paris-Saclay, HEC et l’Institut Polytechnique de Paris créent leur CPES. Pour HEC c’est une première incursion sur le territoire des formations postbac alors que l’Institut Polytechnique de Paris propose déjà un bachelor avec l’Ecole polytechnique. L’académie de Versailles, l’Université Paris-Saclay, l’ENS Paris-Saclay, l’Institut Polytechnique de Paris et HEC Paris unissent leurs ressources pour proposer au sein du lycée international de Palaiseau Paris-Saclay un CPES « Sciences des données, santé et société ».

Ce nouveau CPES se propose de « répondre aux besoins d’expertise nouveaux engendrés et rendus nécessaires par les sciences des données, leur développement et leurs applications ». La formation a ainsi pour ambition d’offrir à ses étudiants un enseignement pluridisciplinaire et interdisciplinaire autour des données, leur permettant d’acquérir tout à la fois un niveau de maîtrise robuste en sciences des données et intelligence artificielle, adossé aux mathématiques et à l’informatique, et une capacité à appréhender, en appui sur les sciences humaines, les implications et les exploitations des sciences des données dans les champs de la santé, de l’économie, de la sociologie, de l’éthique, des affaires publiques et du commerce.

Dispensés au cœur du campus Paris-Saclay par des professeurs du lycée international de Palaiseau Paris-Saclay, et par des enseignants-chercheurs des établissements d’enseignement supérieur partenaires, les enseignements du CPES seront structurés autour d’un tronc commun et deux parcours au choix : Sciences des données et santé, ou Sciences des données et société. Originalité pédagogique ce CPES verra s’assurer une partie des enseignements disciplinaires en anglais, complété par une attention accordée à la formation par la recherche et le projet, et par une « dimension importante consacrée à la création, l’idéation, et l’entreprenariat ».

PSL lance un nouveau CPES. L’Université PSL, précurseur dans la création des CPES (cycles pluridisciplinaires d’études supérieures), lance à la rentrée 2023, en partenariat avec le Lycée Louis-le-Grand, un nouveau parcours « Sciences des données, arts et cultures ».

Alliant à parts égales des enseignements en sciences quantitatives et sciences humaines, le CPES PSL Louis-le-Grand vise à « décloisonner les savoirs pour former des scientifiques des données qui sauront décrire, comprendre et analyser les productions culturelles dans toute leur diversité ». Les phénomènes culturels seront abordés sous toutes leurs formes et à toutes les époques, des légendes traditionnelles chinoises aux comics américains, des tragédies grecques aux jeux vidéo japonais.

Proposé sur Parcoursup, il est destiné aux étudiantes et aux étudiants intéressés par les mathématiques et la programmation, souhaitant se former aux méthodes les plus avancées pour comprendre et analyser les productions culturelles et les phénomènes sociétaux dans toute leur diversité.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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