Évolution de l’offre énergétique, retour au premier plan des industries de défense, intelligence artificielle, de nouvelles questions impactent les industries. Mais comment les école d’ingénieurs peuvent-elles y répondre ? Une question à laquelle s’attaque le cabinet de conseil spécialisé dans l’enseignement supérieur et la recherche HEADway Advisory en lançant le Club Équipons la France en compétences. La deuxième édition de ses rencontres aura lieu le jeudi 9 octobre à Paris pour répondre à la question « Ingénieurs sous tension : IA, cybersécurité, défense… quels profils pour mener les batailles invisibles ? » Entretien avec le président de HEADway Advisory, Sébastien Vivier-Lirimont.

Sébastien Vivier-Lirimont, président de HEADway Advisory
Quel bilan tirez-vous de la première rencontre du club Équipons la France en Compétences que vous avez lancé le 12 juin prochain ?
Que nous avions raison de le lancer ! Les échanges entre les DRH des entreprises et les directions de Grandes écoles ont été fructueux. Francs et fructueux. Il existe un décalage de perception des besoins et des attentes des entreprises vis-à-vis de l’enseignement supérieur. Mais aussi une méconnaissance des contraintes d’établissements d’enseignement supérieur qui travaillent sur un temps long : un nouveau diplôme d’ingénieurs c’est au moins sept ans de travail entre son lancement et la diplomation de la première promotion.
Les écoles se doivent donc d’être réactives tout en préservant leurs fondamentaux quand les entreprises doivent prendre en compte cette notion de temps long. Un processus d’adaptation constante dans lequel la montée en puissance de l’apprentissage joue un rôle important en faisant constamment se rencontre les deux monde. Un apprenti qui revient de son entreprise dans son école y apporte les besoins des industriels. Un apprenti qui va dans l’entreprise y apporte de nouvelles connaissances. C’est un cercle très vertueux.
Comment les écoles, particulièrement d’ingénieurs, doivent-elles s’adapter pour répondre aux besoins qu’expriment les entreprises ?
Les transformations en cours sont d’une ampleur inédite. France Stratégie estime que 50 % des actifs devront changer significativement de compétences dans les dix prochaines années. Dans un environnement aussi changeant les écoles d’ingénieurs doivent avant tout former des profils adaptables. Des profils qu’elles pourront former ensuite tout au long de la vie dans un effort de formation continue qui doit devenir leur deuxième métier. A égalité avec le premier qui est la formation initiale. Les écoles devront à l’avenir constamment entretenir les compétences et les connaissances de celles et ceux qu’elles ont diplômé. Qui est mieux placé qu’elles pour cela ?
Pour cette deuxième édition vous vous intéressez aux questions d’IA, de data, de cybersécurité et de défense. C’est aujourd’hui une priorité pour les entreprises ?
Comme le montre le rapport 2025 de l’Organisation Internationale du Travail, l’irruption de l’IA aura un impact particulièrement fort dans les pays développés. Cet impact est structurel, l’IA recompose les activités, en faisant disparaitre des tâches facilement automatisables et en recentrant le travail sur notamment des activités relationnelles ou créatives.
On sait également combien les atteintes au fonctionnement des entreprises par le biais d’attaques informatiques leur portent préjudice. Les écoles d’ingénieurs forment de nombreux professionnels à ce sujet mais on en manque toujours. Comme on manque de spécialistes des data.
Enfin les tensions géopolitiques donnent un élan nouveau aux questions de défense. La France fait partie des principaux pays producteurs d’armes dans le monde. Avec leur montée en puissance ces industries doivent recruter de plus en plus et les écoles former des ingénieurs à même de répondre à leurs demandes spécifiques.
Quels seront les invités de cette deuxième édition de votre club ?
Nous recevons un invité exceptionnel : le général Manuel Alvarez qui a connu une carrière exceptionnelle dans l’Armée de l’Air dont il a notamment été le DRH. Comment recrutent les armées aujourd’hui, quels profils elles recherchent, comment elles soutiennent l’effort de recherche, autant de points sur lesquels il viendra nous éclairer.
David Derré, directeur emploi formation de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) aura quant à lui à cœur de nous montrer comment l’industrie est impactée par la cybersécurité, les IA et les data et quels métiers sont de plus en plus nécessaires. Il nous apportera également ses clarifications sur l’évolution des règles de l’apprentissage.
Directeur Ingénierie et Innovations de l’OPCO Atlas Mathieu Carrier viendra évoquer l’étude que vient d’effectuer l’Opco Atlas sur « La place des ingénieurs en France ». Il évoquera également les opportunités de collaboration entre son Opco et les école d’ingénieurs. Il parlera également alternance.
Enfin François Stephan, directeur de l’école d’ingénieurs ECE qui nous reçoit, a monté dans son école une majeure consacrée à la défense qui connait un grand succès. Il sera accompagné d’un de ses élèves. Il nous montrera également comment il a développé une Intelligence artificielle (IA) spécifique symbolisée par un robot étudiant : Milo.
Le Club Équipons la France en compétences. Créé par HEADway Advisory le Club Équipons la France en compétences est un Club de Décideurs des entreprises, de l’enseignement supérieur, de la recherche et des institutions publiques. Ce Club a pour objectif d’identifier et mettre en œuvre des solutions pour anticiper les besoins de compétences et les développer pour les jeunes et les professionnels tout au long de la vie. Son deuxième événement se tiendra le 9 octobre juin à Paris. Les débats seront animés par Olivier Rollot sous l’égide du président d’HEADway Advisory, Sébastien Vivier-Lirimont.