PROGRAMMES, UNIVERSITES

Licences, masters, simplifier mais jusqu’où ?

C’était l’une des priorités de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : réduire le nombre de diplômes et notamment de masters dont certains intitulés pouvaient tenir sur quatre lignes… Le Cneser a adopté récemment une nouvelle nomenclature des licences professionnelles qui fait passer le nombre des intitulés de 1 844 à 173 pour la rentrée 2015. Nous sommes déjà passés de 1800 diplômes et 320 intitulés de diplômes à 45 mentions de licences, depuis janvier 2014, et on passera de 5 900 spécialités de masters à 246 intitulés à la rentrée 2015 (dès 2014 pour les universités qui le souhaitent).

Des entrées par métier pour les licences pros

« Acoustique et vibrations », « Activités juridiques: assistant juridique », « Aménagement paysager: conception, gestion, entretien »…  les nouveaux intitulés de licences professionnelles vont s’appuyer d’abord sur des entrées par métier, et se déclinent ensuite, pour certains, par secteurs d’activité, tout dépend du domaine explique Educpros. Au-delà des intitulés, le Cadre national des formations prévoit désormais que chaque mention de licence générale propose un parcours de L2 menant vers la licence pro.

Où classer les licences pluridisciplinaires ?

L’université Paris Descartes propose une licence « biomédicale », qui comprend des enseignements en biologie, physique et chimie, mais n’entre dans aucune nomenclature nationale. Parce que justement elle est pluridisciplinaire ! Comment la classer ? Même chose pour son parcours « droit et économie », qui permet aux meilleurs étudiants des deux disciplines d’obtenir une double licence, comment sera-t-il classé ? « En licence, tout le monde s’accorde à souhaiter une orientation disciplinaire progressive pour ne pas enfermer les étudiants dans un silo disciplinaire : l’enseignement doit être large en L1 [première année de licence], plus spécialisé en L2 et permettra de choisir des options en L3. Alors pourquoi enfermer l’intitulé d’une licence dans une seule discipline ? », s’interroge Laurent Batsch, le président de Paris Dauphine.

Comment classer les masters ?

Que va devenir un master « Management du luxe » ? Dans la liste des masters possibles va-t-il devenir « Management » (appellation un peu large), « Management sectoriel » (appellation illisible !) ? « En master, on s’accorde encore à souhaiter une approche par « métiers », le plus souvent pluridisciplinaire : pourquoi les enfermer dans une référence mono-disciplinaire ? Par exemple un  Master d’action publique relève-t-il de l’économie, de la gestion, de la sociologie, des sciences politiques, ou de toutes ces disciplines ? », relève encore Laurent Batsch.

De toute façon les masters posséderont toujours des parcours plus précis et il y a gros à parier qu’on les appellera vite plutôt sous le nom de leur parcours que sur un intitulé large qui ne parle pas à grand monde. Entre les deux les universitaires auront accompli un travail souvent utile mais dont on peut se demander comment il se conjugue avec leur autonomie…

Olivier Rollot (@O_Rollot)

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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