Pour la deuxième année consécutive, ICN est en tête des écoles qui progressent le plus dans le nombre de candidatures à la BCE. Sa directrice générale, Florence Legros, revient avec nous sur un succès qui devrait encore s’accentuer avec son installation à la rentrée 2022-23 dans de nouveaux locaux à Paris La Défense.
Olivier Rollot : Après une progression de 23% des candidatures d’élèves de classes préparatoires à votre programme Grande Ecole en 2021, ICN se classe encore une fois à la première place des hausses en 2022 avec une nouvelle progression de 9%. Comment analysez-vous ces deux excellentes années ?
Florence Legros : Les raisons de ces progressions sont multiples. ICN fait notamment partie depuis 2020 des écoles triples accréditées : Equis, AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business) et Amba. Les étudiants sont également séduits par la possibilité d’effectuer indifféremment leur cursus sur nos campus de Nancy, Paris La défense et Berlin. Et de passer de l’un à l’autre. Quant à notre positionnement ATM « Art / technology / management » hybride notamment au sein d’Artem, il a plus que jamais le vent en poupe. Enfin, l’accompagnement individuel que nous proposons à nos étudiants, l’attention que nous portons à chacun d’eux, le tutorat, sont au cœur de notre ADN.
L’ICN va encore mieux porter ses atouts avec l’ouverture à Paris d’un nouveau campus à la rentrée 2022. Nous allons rester à La Défense mais déménager du Cnit pour nous installer dans l’immeuble des Collines de l’Arche, tout près de la Grande Arche. Nous y passerons de 2 000 à 8 000 m2 pour y recevoir des étudiants dont les effectifs sont en train d’exploser, que ce soit en programme Grande Ecole ou en bachelor.
R : ICN s’est également installée à Berlin. Où en êtes-vous du développement de votre campus là-bas ?
L : Il s’agit encore d’un petit campus mais nous sommes en plein essor. Nous y délivrons uniquement des MSc dans un site qui a vocation à devenir une université privée. Le dossier d’accréditation qui nous permettrait de délivrer des diplômes Kaufmann, l’équivalent du grade de master pour les business schools allemandes, a été déposé auprès du Sénat berlinois. Pour l’obtenir, il faudrait que nous ayons dix enseignants-chercheurs à temps plein à Berlin. Aujourd’hui, nous y recevons essentiellement des étudiants français – de l’ordre de 150 – et quelques étudiants internationaux.
R : On sort à peine de la pandémie mais on peut déjà en tirer quelques enseignements. Qu’avez-vous appris pour votre pédagogie par exemple ?
L : Comme tout l’enseignement supérieur, nous avons investi dans le numérique intelligent. Notamment en installant un studio de tournage de bonne qualité à Nancy. Ainsi, nous pouvons filmer de plus en plus de cours pour faire ensuite de la pédagogie inversée. Les étudiants n’en sont pas moins ravis de revenir sur nos campus où nos personnels sont également présents pour les accompagner.
Cela ne doit pas nous faire oublier combien la crise a été traumatisante pour beaucoup d’étudiants. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, nous conservons d’ailleurs deux psychologues à plein temps sur notre campus. C’est nettement mieux que de recourir à la téléconsultation ! Ces psychologues jouent également un rôle important dans la gestion des associations.
Nous sommes aussi très attentifs aux problèmes financiers qu’ont pu rencontrer nos étudiants en perdant leurs jobs étudiants ou leurs missions de baby-sitting.
R : Comment se porte ICN financièrement après ces deux années ?
L : Plutôt bien. Comme vous le voyez, nous avons la capacité d’investir dans de nouveaux locaux – bien aidés en cela par la baisse de l’immobilier de bureau à Paris – et nous créons un fond dédié « Vert » avec la Caisse d’Epargne, baptisé ICN Horizons. Nous allons y adjoindre le fonds de dotation ICN pour nous investir encore plus dans le développement durable. Nous voulons ainsi consolider nos réserves pour investir dans le plan stratégique ambitieux que nous avons conçu mais pas révélé. Nous préférons faire que promettre !
R : Comment se porte votre association Artem avec Mines de Nancy et l’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy qui vous réunit sur un campus commun à Nancy ?
L : Nous sommes même cinq entités sur ce campus avec, en plus des deux membres de l’Alliance Artem que vous citez, l’Institut Jean Lamour, un centre de recherche sur les matériaux, et l’Ineris, un autre centre de recherche proche de EDF. Nous avons de très bonnes relations avec tous ces acteurs locaux. Nous venons également de nous étendre en louant un immeuble tout neuf en sus du campus Artem.
R : Vous le disiez : l’expérience étudiante est au cœur de votre stratégie. Comment cela se caractérise-t-il ?
L : A Nancy, nous sommes en train de rénover notre hall pour le rendre encore plus accueillant aux étudiants en leur proposant un guichet unique. Nous devons pouvoir leur répondre rapidement à des questions qui peuvent aussi bien être très basiques – « Combien il y a-t-il exactement de semaines de stage dans le cursus ? » – à plus spécifiques – « Comment obtenir un stage dans tel ou tel secteur ? » – à très pointues et très confidentielles. Par exemple en cas de difficultés financières.
Nous créons donc un espace d’accueil dédié pour que les étudiants puissent également y travailler leurs CV et recevoir des réponses.
R : Quelles relations entretenez-vous avec l’université de Lorraine ?5
L : Contrairement à Mines Nancy ou à l’IAE, nous ne faisons pas aujourd’hui partie de l’université de Lorraine. Créée par la chambre de commerce et d’industrie et l’université de Lorraine en 1905, ICN est privée depuis 2003 et rattachée à l’université de Lorraine depuis 2005. Nous sommes partie active du centre de recherche Cerefige de l’université de Lorraine dont nous représentons plus de 50% des publications.