« Aujourd’hui notre développement passe par le bachelor qui est passé de 400 à 600 étudiants en deux ans. Le PGE est stabilisé dans ses effectifs. » En ce début d’année Caroline Roussel, la directrice générale de l’Iéseg, fait le point sur son recrutement 2025-26 « positif » : « Nous ne sommes en vague complémentaire sur Parcoursup. Nous avons déjà fait le plein ». Pas une raison pour se reposer sur les lauriers et l’Iéseg présente une nouvelle approche pédagogique dite « Becoming ». Enfin l’Iéseg ouvre cette année un campus à Montréal.

Financièrement à l’équilibre mais… En tout l’Iéseg compte cette année 8 500 étudiants et 222 professeurs permanents pour un budget de 122 millions d’euros : « Nous sommes solides financièrement ! » Tout en étant consciente des mutations qui viennent impacter l’équilibre des Grande écoles, notamment avec une démographie délicate alors que l’école est essentiellement centrée sur le formation initiale. « Comment les entreprises pourront-elles financer leurs axes de formation et les familles les études de leurs enfants ? » s’interroge Caroline Roussel. Pour répondre aux questions que se pose aujourd’hui l’enseignement supérieur sur son modèle, l’Iéseg a organisé en juin dernier avec ses personnels une « Fresque de l’enseignement supérieur ».
13 à 14% des étudiants de l’Iéseg suivent aujourd’hui leur cursus en alternance. « C’était notre objectif et nous n’irons pas plus loin au vu des incertitudes. Ce n’est pas aux autres étudiants de financer les apprentis. Chaque mode d’enseignement doit être équilibré », explique Caroline Roussel qui constate que les entreprises « financent toujours le reste à charge » même avec la baisse des subventions.
Après les grands travaux de son campus lillois maintenant achevé, trois millions d’euros sont investis dans la rénovation du bâtiment de la Grande Arche qui a commencé cette année.
« Becoming ». Au niveau pédagogique la question centrale est de « comment motiver les jeunes à l’ère des IA », à « avoir un regard critique ». Les entreprises demandent quant à elles des « profils adaptables ». De ces réflexions est née une nouvelle approche dite « Becoming » pour apprendre aux étudiants à cheminer dans leur trajectoire, à « savoir devenir ». Une approche qui résulte largement de la montée en puissance de l’IA. « L’utilisation des IA ne doit pas être une recherche de confort au détriment de l’esprit critique. Nous formons donc dès la première année nos étudiants à réaliser de bons prompts tout en ayant du recul », détaille Robert Joliet, le directeur académique du programme Grande école. L’Iéseg travaille par ailleurs avec les IA à la création d’un « log book » pour « formaliser tout le parcours de l’étudiant » spécifie la directrice de l’expérience étudiante, Armelle Dujardin-Vorilhon. Une expérience qui ne s’arrête pas au diplôme. Une fois dans le monde du travail les diplômés de l’Iéseg se verront proposer un check up gratuit de leurs compétences.
Développer la formation continue. Aujourd’hui la formation continue représente quatre millions d’euros essentiellement portée par la formation continue sur mesure. Celle-ci doit voir son montant doubler dans les cinq ans pour atteindre les neuf à dix millions d’euros. Pour mieux répondre aux besoins des entreprises, des modules de formation courts ont été créés cette année. « 75% de nos entreprises clientes refont appel à nous et nous en avons de nouvelles chaque année », se félicite la directrice.
Un nouveau campus à Montréal. Avec son nouveau campus à Montréal l’Iéseg va permettre à une cinquantaine d’étudiants de partir pendant un semestre dès leur première année sans surplus de prix. Le campus est loué à l’école Rubika près du Mont-Royal.
- Un statut d’étudiant réserviste est créé pour permettre aux étudiants de répondre aux exigences militaires.