Les taux de réussite en master augmentent encore pour les 142 500 étudiants de la cohorte 2021 inscrits pour la première fois en master. Selon un note du SIES plus de trois étudiants sur quatre ont décroché leur diplôme en deux ou trois ans, confirmant la dynamique engagée depuis la réforme de l’entrée en master en 2017. Cette cohorte affiche 66,5 % de diplômés en deux ans, un niveau qui atteint 76 % après une année supplémentaire.

La sélection instaurée en 2017 a profondément remodelé les parcours. Les taux de réussite en deux ans ont gagné plus de 14 points entre les cohortes 2016 et 2022. Les trajectoires demeurent toutefois très contrastées selon les profils. L’âge apparaît comme un facteur déterminant : 83,1 % des étudiants de 22 ans ou moins valident leur master sous trois ans, contre seulement 59,6 % chez les 24 ans et plus. Les femmes conservent un léger avantage, avec un taux de réussite en deux ou trois ans de 76,9 %, supérieur de 2,4 points à celui des hommes.
L’origine du baccalauréat influe également sur les performances. Les bacheliers généraux, largement majoritaires en M1, réussissent mieux que les titulaires de bacs technologiques ou professionnels. Le constat est similaire lorsqu’on observe la formation suivie l’année précédente : les diplômés de licence générale (70,3 % de réussite en deux ans) et ceux de licence professionnelle (81,5 %) se distinguent nettement.
Les disparités entre disciplines restent marquées. En droit et sciences politiques, la réussite en deux ans a fortement progressé, atteignant 77 % pour la cohorte 2022. À l’inverse, les filières Arts, Lettres, Langues et SHS affichent les résultats les plus faibles, autour de 60 %. La psychologie constitue une exception notable, avec un taux de réussite en deux ou trois ans de 82,9 %. Le master enseignement reste en retrait, avec moins de sept étudiants sur dix diplômés en trois ans.
Du côté des diplômés de licence générale, la poursuite d’études repart à la hausse : 63,3 % des diplômés 2024 se sont inscrits en master à la rentrée suivante, soit un gain de 2,5 points. L’introduction de la plateforme Monmaster en 2023, centralisant les candidatures, pourrait avoir facilité cette transition.
Enfin, les écarts entre établissements font l’objet d’une analyse affinée grâce aux indicateurs de valeur ajoutée, qui corrigent les différences de composition des publics. Ces données soulignent que, malgré un cadre national commun, les trajectoires en master restent largement façonnées par les caractéristiques des étudiants autant que par celles des formations.