C’est un événement. Il y avait plus de cinquante ans – la dernière fois c’était en mai 1968 – que Mines ParisTech n’avait pas aussi fondamentalement fait évoluer la pédagogie de son cycle ingénieur. En septembre 2019 les nouveaux étudiants découvriront un nouveau cursus qui fait notamment la part belle à la recherche et à l’entrepreneuriat. « Nous ne cherchons pas à former de futurs créateurs de start up mais à donner à nos élèves un état d’esprit d’entrepreneur. Nous mettons également l’accent sur la transformation digitale dans le cadre d’un cursus plus modulaire qui va donner plus de possibilités de choix », résume le directeur de Mines ParisTech, Vincent Laflèche, qui a proposé à ses élèves de réfléchir avec tout l’encadrement de l’école à ce nouveau cursus lors d’un « hackamines ».
Recherche et entrepreneuriat
La première année, qui était déjà marquée par les trois semaines d’un projet, le « MIG » – qui venait très tôt après leur prépa mettre les élèves dans le bain du travail en groupe et en projet -, voit la naissance d’une toute nouvelle « Entrepreneurship Week » qui va permettre d’initier les élèves aux méthodologies et aux outils de la création d’entreprise. Pour mieux saisir les enjeux de la transition énergétique le cours (historique) de « Gestion des ressources naturelles » va être quant à lui recentré sur cette thématique.
En deuxième année un trimestre entier sera consacré à la recherche ou à l’entrepreneuriat avant d’entrer en stage (au moins 45 semaines tout au long du cursus). Ce trimestre de recherche se tiendra dans un centre de recherche de l’Ecole ou de PSL ou dans des universités partenaires au niveau international. « Cette formation par la recherche va permettre à nos étudiants de comprendre les vertus du doute et de se préparer à gérer des situations très complexes », explique Frédéric Fontane, le chef de projet de la refonte. Enfin 17 options différentes seront ouvertes en troisième année.
Moins d’heures de cours, plus de projets
Toutes ces nouveautés, le passage en mode projet, demandent des ajustements. D’autant que dans un avis rendu en 2018 la Commission des titres d’ingénieurs (CTI) soulignait que la charge horaire était « élevée » (au-delà de 2000 heures) et ne l’avait réaccrédités que pour deux ans (c’était déjà le cas en 2016). « Nous n’avons pas attendu l’avis de la CTI sur le volume horaire qui va d’ailleurs descendre à 1895 heures », assure Vincent Laflèche. Pour y parvenir certains enseignements – en mathématiques par exemple – vont être simplifiés en laissant seulement aux plus passionnés la possibilité d’aller plus loin. De même des projets, pour lesquels des heures étaient prévues tout au long de l’année, vont être concentrés sur des périodes plus courtes.
- Mines ParisTech compte 250 enseignants-chercheurs pour 1700 étudiants dont 650 dans le cycle ingénieur, autant en post master et 400 doctorants. 40% de son budget – 34 M€ – provient de contrats industriels et de recherche. L’école compte 20 centres de recherche sur quatre sites : Paris, Fontainebleau, Évry et Sophia-Antipolis.