Toute cette semaine nous vous proposons de nous interroger sur les avenirs possibles des écoles de management. En lançant la semaine dernière son nouveau programme postbac, l’ISG rejoint un marché en plein essor : celui des formations postbac des écoles de commerce. Avant Noël on apprenait ainsi que la prise de contrôle de l’ESC Saint-Etienne par l’EM Lyon dessinait les prémices d’une offre bachelor pour la grande école lyonnaise. Ainsi il ne restera plus qu’HEC et ESCP-Europe a ne proposer aucune offre post-bac sous leur marque, Novancia appartenant certes aussi à la CCIP mais n’étant pas identifiée par le grand public comme une cousine des deux grandes écoles post prépa.
« Pour l’ISG il s’agit de créer une voie assez généraliste pour des étudiants qui ne savent pas exactement ce qu’ils veulent faire », explique Marc Drillech, le directeur général d’Ionis Education Group, dont fait partie l’ISG. Comme chez sa concurrente parisienne Novancia, le programme se présente sous la forme bac+3+2 : une formation assez généraliste de 3 ans (la 3ème année s’effectuant entièrement à l’étranger) suivie d’un cycle master en 2 ans qui permet également d’intégrer le programme grande école de l’ISG.
Le bachelor plébiscité
Déjà présente avec sa grande école sur format bac+2+3, l’ISG se positionne ainsi sur un format de plus en plus couru par les étudiants et qui correspond bien au développement du LMD. Passerelle 1, l’un des deux concours d’admission sur titre dans les écoles de commerce ouvert aux bac+2, a ainsi vu le nombre de ses candidats baisser de 4,5 % en 2012 quand Passerelle 2 (ouvert aux titulaires d’une licence) progressait de 5,8 %. Mêmes chiffres du côté de l’autre concours post bac+3, Tremplin 2, dont le nombre de candidats progresse de 10 % environ chaque année alors que celui pour Tremplin 1 recule (- 8,2 % en 2012).
De la même façon tous les bachelors qui se créent aujourd’hui adoptent le format en 3 ans que plébiscitent parents et étudiants. Si le BBA de l’Essec, sur un format en 4 ans à l’américaine, remporte un vif succès c’est d’abord parce qu’il porte la marque Essec et certains bachelors en 4 ans, notamment ceux de Kedge, devraient eux adopter le format bac+3 dans les années à venir. « La montée en puissance du bachelor va restructurer le marché. Avec ses prépas, la France était le seul pays à ne pas respecter le système bachelor/master/doctorat. Avec le bachelor, les étudiants se voient proposer un programme diplômant », explique Patrick Molle, le directeur général de France Business School. Même enthousiasme de la part de Stéphan Bourcieu, directeur général du groupe ESC Dijon Bourgogne, qui annonce la création d’un bachelor à… Lyon : « Nous complétons ainsi l’offre de formation en proposant le premier bachelor lyonnais dispensé par une école membre de la Conférence des grandes écoles. L’Esdes est une école de la CGE mais en 5 ans ». Entièrement dispensé en anglais, ce bachelor est le fruit d’un accord entre l’ESC Dijoin et la Oxford Brookes University.
Objectif master
Si la plupart des étudiants poursuivent leurs études après leur bachelor, ce diplôme intermédiaire leur permet de valider un premier diplôme. Pour autant d’autres écoles, comme l’Essca, l’ESG ou l’Iseg (également groupe Ionis) proposent elles de stricts bac+5 avec néanmoins la possibilité de les intégrer en cours de cursus. L’EM Normandie, si elle recrute ainsi essentiellement des bacheliers et des titulaires d’un bac+2, accepte ainsi également des élèves issus de prépas.
En forte progression dans leurs effectifs, les écoles postbac sont également très bien reconnues. Pour l’Etudiant (classement 2012), l’Ieseg est ainsi la sixième meilleure école de commerce, toutes catégories confondues, pour ce qui est de l’excellence académique. Seules les cinq « grandes » (HEC, Essec, ESCP Europe, EM Lyon et Edhec) se classent devant elles dans cette catégorie. Alors que l’Ieseg est également la seule école postbac a avoir obtenu le label européen Equis, l’EM Normandie est elle en bonne voie pour obtenir l’accréditation américaine AACSB.
Olivier ROLLOT (o.rollot@headway-advisory.com)
Je voudrai vous indiquer que j’ai publié chez L’Harmattan un livre intitulé : « Linternationale de l’Intelligence » qui consacre toute sa dernière partie à l’avenir des Business Schools tant américaines qu’européennes mais analyse plus spécialement les cas français ! Je serai très heureux de m’en entretenir avec vous et de vous faire parvenir un exemplaire.
Gilles Guyot