France Stratégie et la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) ont remis leur rapport Prospective des métiers et qualifications portant sur la prospective des métiers et qualifications à l’horizon 2022. Entre 735 000 et 830 000 postes par an seraient à pourvoir entre 2012 et 2022 dont 80% correspondent à des départs en fin de carrière.
De plus en plus de départ à la retraite
Au total, sur la période 2012-2022, le nombre de départs en fin de carrière devrait avoisiner les 620 000 par an en moyenne, contre 400 000 sur la période 1993-2001. Avec de grandes disparités car, selon les auteurs de l’étude, « les familles professionnelles d’indépendants et de cadres termineraient leur carrière à des âges plus élevés, avec la liquidation de la retraite comme principal motif de départ, tandis que les familles professionnelles d’ouvriers, d’employés peu qualifiés, les professions de soins aux personnes et les employés administratifs pourraient être particulièrement concernés par des départs précoces pour raisons de santé ou d’inaptitude ». Dans le même temps, le nombre de seniors actifs devrait s’accroître de plus de 1,5 million par rapport à 2012, leur part dans la population active passant de 27 à 30%.
De plus en plus d’actifs
En dépit du vieillissement démographique, la croissance de la population active devrait se poursuivre à un rythme rapide (+ 1,2 million d’actifs entre 2012 et 2022) pour atteindre 29,5 millions en 2022. Bonne nouvelle, cette population devrait se voir proposer un nombre relativement élevé de postes. La poursuite de la tertiarisation des emplois devrait en effet continuer de s’appuyer sur une forte dynamique des métiers du commerce et des services de soin et d’aide aux personnes, qui ferait plus que compenser le repli des emplois administratifs de la fonction publique et des emplois de secrétaires. Symétriquement, les métiers industriels se stabiliseraient ou reculeraient. Dans ce cadre, les femmes pourraient former 49,1% de la population en emploi en 2022, contre 47,7 % en 2012.
Quelle place pour les jeunes diplômés ?
Comme l’explique encore le rapport, « une relative polarisation de l’emploi se poursuivrait » avec une forte progression de l’emploi dans les métiers très qualifiés (principalement les métiers de cadres), une diminution du poids des ouvriers et des employés qualifiés et une relative stabilité de la part des ouvriers et des employés peu qualifiés. Quel que soit le scénario retenu (crise ou croissance), les perspectives d’emploi devraient être légèrement favorables aux jeunes diplômés par rapport à d’autres catégories d’actifs, en particulier ceux qui sont diplômés du supérieur long.