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Gros plan sur le métier de directeur des relations internationales avec Carol Chaplais de l’Essca

Carol Chaplais

Interrogés par l’EM Strasbourg en 2014 sur ce qu’ils attendaient le plus de leur future école de management, 62% des élèves de prépa avaient répondu une « expérience internationale », loin devant un « emploi assuré » ou un réseau. Qu’elles recrutent après une prépa ou après le bac, les écoles axent de plus en plus leur stratégie sur une dimension internationale qui leur permet également d’attirer de plus en plus d’étudiants étrangers.

Liora Zerbib : Quel est votre rôle dans l’école face à l’importance grandissante de la dimension internationale ? Comment prenez-vous en compte cette nouvelle dimension ?

Carol Chaplais : Notre premier objectif est le développement et la gestion du réseau d’universités partenaires pour la mobilité. Le plus gros de la mobilité est la mobilité étudiante mais il y a également celle des professeurs. Maintenant avec le programme Erasmus, il y a de la mobilité du personnel des enseignants aussi.

Les écoles ont différentes façons de gérer cette mobilité, nous elle se fait dans le cadre de partenariats d’échange et notre réseau de partenaires. D’autres écoles achètent des places dans des universités à l’étranger : il y a les étudiants sortants mais pas forcément des étudiants entrants en contrepartie, ça dépend des écoles. Cette mobilité il faut l’organiser, la structurer.

L’organisation de cette mobilité est assez complexe. Nous avons donc développé tout un site dédié à notre réseau de partenaires avec des fiches d’information sur chacun d’eux et leurs exigences, notamment en termes de score TOEFL ou de langue. Quand il faut départager 400-500 étudiants, décider qui va où, il faut des règles claires et connues accessibles par tout le monde. Pour départager les étudiants, nous tenons compte de leurs résultats et du niveau de langue essentiellement. Parfois pour la mobilité 4e-5e année, là où en on envoie moins d’étudiants à l’étranger et où la sélection est donc un peu plus poussée, on organise des entretiens avec un test des projets professionnels des étudiants pour valider la cohérence de ses choix.

Demain nous allons continuer à développer notre réseau partenaires. Nous devons doubler le nombre d’accords de double diplôme, augmenter le recrutement international, renforcer nos sites à l’étranger, etc.

 

 

LZ : Comment gérez-vous concrètement vos partenaires à l’international ? Quel est votre rôle ?

CC : Avec mon équipe notre premier rôle est de bien connaître les partenaires que ce soit au niveau du service relations internationales ou du côté des professeurs, les « academics » en anglais, ce qui signifie de nombreux voyages. Pour développer notre réseau nous privilégions le réseautage en travaillant avec les partenaires de nos partenaires. Dans certains pays, nous travaillons plutôt avec des antennes de Campus France ou des ambassades qui nous conseillent. Par contre, nous ne sommes pas impliqués directement dans le recrutement des professeurs permanents de l’école à l’étranger. Là où le service des relations internationales a un rôle à jouer c’est dans leur mobilité. Enfin, notre accréditation par l’AACSB en 2014 a été très importante. Quand j’ai revu ensuite des partenaires américains, ils étaient d’accord pour que la mobilité se fasse au niveau graduate et plus uniquement au niveau undergraduate.

CC : L’équipe relations internationales compte sept personnes. Avec mon adjoint nous sommes les deux les plus mobiles, les autres font un travail plus administratif. Une personne gère par exemple l’envoi des personnes à l’étranger, que ce soit les étudiants à Angers ou sur l’ensemble des sites. Une autre s’occupe des étudiants entrants, leur enregistrement sur l’ensemble de nos sites, leur accueil à la gare, leur logement, l’ouverture de comptes en banque… autant de questions pratiques à résoudre pour les aider à s’installer le plus rapidement dans leur vie Une autre collègue est plutôt sur le recrutement international.

 

LZ : Quels grands changements avez-vous perçus ces dernières années dans votre mission ?

 

CC : Ça c’est pas mal accéléré ces dernières années. Un séjour à l’étranger à l’Essca il y a une dizaine d’années par exemple était optionnel. Avant je gérais 80 étudiants, maintenant on envoie 500-600 étudiants à l’étranger chaque année. Le nombre de partenaires aussi est devenu très important. Le fait qu’on enseigne de plus en plus en anglais pour pouvoir attirer des étudiants d’universités partenaires vers notre école. Nous sommes en concurrence avec les autres écoles pour que les étudiants viennent chez nous et équilibrent nos échanges. Il faut aussi mettre en place des services pour les étudiants étrangers qui viennent.

Surtout, l’ambiance de l’école est beaucoup plus internationale, non seulement à la direction des relations Internationales mais partout à l’école. Nous avons de plus en plus de personnels qui parlent anglais et des étudiants qui ne parlent pas forcément français. On a aussi de plus en plus de professeurs qui parlent anglais, enseignent en anglais, certains même ne parlent quasiment pas français. C’est une différence très importante sur ces 10 dernières années en tout cas.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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