POLITIQUE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Quels pays attirent les étudiants internationaux ?

Selon l’édition 2017 des Chiffres clés des étudiants internationaux de Campus France, le nombre d’étudiants internationaux est passé de 2,17 millions en 2002 à 4,3 millions en 2014. Il croit depuis 2009 à un rythme deux fois plus rapide que celui de l’augmentation, pourtant marquée, de la population étudiante mondiale. Dans ce contexte favorable, si la France continue à attirer chaque année un peu plus d’étudiants étrangers (310 000 en 2015), elle n’en recule pas moins par rapport à ses grands concurrents.

Les Etats-Unis largement leaders

Toujours largement leader en mobilité entrante (842 384 en 2014 et 907 257 en 2015), les Etats-Unis attirent des étudiants du monde entier mais d’abord des Chinois (32,1%), des Indiens (12,4%), des Sud-Coréens (7%) et également des Saoudiens (5,9%).

Loin des Etats-Unis avec 428 724 étudiants accueillis en 2014, le Royaume-Uni consolide sa deuxième position des pays d’accueil devant l’Australie (266 048 étudiants) et la France (235 123).

Alors que les trois leaders mondiaux voient leur progression ralentir depuis 2002 (États-Unis +27,5 %, Royaume-Uni +16,2 %, Australie +3,3 %), d’autres pays affichent des hausses remarquables. L’Arabie Saoudite passe ainsi du 27ème au 11ème rang mondial avec une hausse de 260% du nombre d’étudiants internationaux accueillis sur les 5 dernières années. Dans le même temps, les Pays-Bas ont multiplié par 3 leur mobilité entrante, la Turquie par 2, la Chine affiche une augmentation de 76,8 %, le Canada de 74,7% et la Russie de 64,5 %.

Quelle place pour la France ?

Suite à un changement du périmètre des effectifs pris en compte par l’Unesco, la France devient 4ème pays d’accueil des étudiants en mobilité derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, mais les écarts se resserrent avec les autres pays, tels la Russie, qui enregistre une forte accélération au détriment de l’Allemagne, du Canada et du Japon, eux-mêmes rejoints par la Chine. Alors que le mouvement de croissance du nombre de ses étudiants en France tendait à en faire rapidement le premier pays d’origine, la Chine reste finalement derrière le Maroc (36 768 étudiants contre 28 043) et n’est première que dans les écoles de commerce. En cause : une baisse des effectifs des étudiants chinois de 3,7% depuis 2010 après des années ininterrompues de hausse.

En Europe, deuxième derrière l’Espagne il y a cinq ans, la France recule également en 4ème position des pays qui attirent des étudiants européens mobilité Erasmus derrière l’Espagne, solide leader, l’Allemagne et le Royaume-Uni. À l’inverse, la France passe en première position des pays d’origine, juste devant l’Allemagne.

Alors que les universités reçoivent la très grande majorité des étudiants (225 000 pour 84 000 dans les grandes écoles) c’est dans les grandes écoles que la progression est la plus fort depuis 5 ans (+26,6% contre 3,2%).

 

D’où viennent les étudiants internationaux ?

La Chine est plus que jamais le plus grand réservoir mondial d’étudiants internationaux. En cinq ans, le pays a accru sa mobilité étudiante sortante de 46% pour atteindre les 790 850 étudiants en 2015. Une hausse toujours forte – +13% en 3 ans – mais qui n’en faiblit pas moins. Suivent très loin derrière l’Inde (233 540) puis l’Allemagne (115 513), la Corée du Sud et l’Arabie Saoudite.

 

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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