Selon une note du SIES, la session 2024 confirme une baisse significative de la réussite en licence pour les bacheliers 2020. 40,3 % d’entre eux ont obtenu leur diplôme en trois ou quatre ans, contre 45,7 % pour la génération précédente. Cette baisse se déroule dans un contexte particulier : une année de terminale marquée par le Covid-19, des conditions d’examens inédites et un taux de réussite au bac exceptionnellement élevé. Elle s’explique aussi par l’essor des licences accès santé (L.AS), dont une partie des inscrits quitte le cursus pour intégrer les filières médicales sans valider de licence.
Des écarts marqués selon le type de bac et la mention. Les données montrent une forte hétérogénéité selon l’origine scolaire des étudiants. Les titulaires d’un bac général — de loin les plus nombreux — affichent un taux de réussite de 46,1 % en trois ou quatre ans. Les bacheliers technologiques, eux, ne sont que 14 % à atteindre le diplôme dans ce délai, et les bacheliers professionnels 6,5 %.
La mention obtenue au bac joue également un rôle décisif : 69,7 % des étudiants ayant décroché une mention Très bien obtiennent leur licence en trois ou quatre ans, contre seulement 21,6 % pour ceux ayant eu le bac sans mention au premier groupe, et 8,8 % pour ceux reçus au rattrapage.
La dimension sociale apparaît également clairement dans les chiffres. Les étudiants issus d’un milieu très favorisé atteignent un taux de réussite de 48,8 %, presque le double de celui des étudiants provenant d’un milieu défavorisé (32%). De notables différences persistent selon le sexe : les femmes représentent plus de 60 % des inscrits et réussissent nettement mieux que les hommes (44,5 % contre 33,7 %).
Psychologie en tête, langues en difficulté. Les écarts de réussite selon la discipline sont importants. Les étudiants inscrits en psychologie affichent le meilleur taux de réussite en trois ou quatre ans (45 %). À l’inverse, les licences de langues sont en difficulté, avec un taux de réussite de seulement 34,2 %.
Entre ces deux extrêmes, les disciplines de droit et sciences politiques se situent autour de 43,3 %, et les sciences économiques atteignent 43,2 %.
Ces variations s’expliquent en partie par les profils scolaires des étudiants : certaines filières, comme les langues ou l’AES, accueillent proportionnellement moins de bacheliers généraux et moins de mentions Bien ou Très bien.

Une légère hausse du passage en deuxième année. Malgré la baisse globale de la réussite en licence, un indicateur progresse : le passage en deuxième année. À la session 2024, 49,1 % des néo-bacheliers 2023 passent en L2 ou en formation de santé. Le taux augmente ainsi de 1,3 point par rapport à la session 2023.
Cette évolution masque toutefois des disparités disciplinaires : le taux varie de 46,2% en STAPS à 49,9% en sciences-santé, domaine où les licences accès santé permettent à 5,4% des inscrits de rejoindre une filière médicale dès la première année.
Une mobilité importante des étudiants après la L1. Les parcours des néo-bacheliers en première année restent marqués par une forte réorientation. Plus d’un étudiant sur quatre inscrit en L1 à la rentrée 2023 ne se retrouve pas en L2 à la rentrée 2024 : 10,8 % ont changé de formation et 14,7 % ont quitté l’enseignement supérieur. Le taux de redoublement, quant à lui, reste stable à 25,4 %.