SIGEM 2025 : un bilan

by Laurent Mary

Procédure qui permet aux candidats issus de classes préparatoires économiques et commerciales aux concours BCE et Ecricome de choisir et de connaître leur école de management le SIGEM est un indicateur déterminant de la bonne santé des écoles. Si les hiérarchies ont peu évolué en 2025 on peut néanmoins en tirer de nombreux enseignements. Nos analyses.

La lente remontée du nombre de candidats se poursuit cette année : 9 729 cette année pour 9 286 en 2024 (mais… 9 875 en 2022). Si le nombre total des affectés est également un peu en hausse à 7 127 c’est dans de « moindres proportions », regrette Anne Rivière, la présidente du Sigem. Le nombre total des affectés est en effet en hausse à 7 127, soit 0,8% de mieux, alors qu’on pouvait espérer une hausse de 4,7% au début du processus.

Cette année ce sont 89,03% des candidats qui ont accepté les propositions qu’on leur faisait contre 90% en 2024. Le nombre de candidats exprimant un vœu est passé de 79,8% à 77,5% avec 455 démissions contre 384 soit au-delà de 5%.

Beaucoup moins d’écoles que l’année dernière ne font pas le plein de candidats en EC. Seulement neuf cette année quand elles étaient treize en 2024 et onze en 2023 avec cette année un déficit cumulé de 343 places (419 en 2024). S’y ajoutent beaucoup plus de places restantes en BEL- B/L (144 cette année contre 40) pour un déficit cumulé de 486 places (459 en 2024). Un nombre de places restantes relativement stable alors que 720 places n’étaient pas affectées en 2023 mais avec 7 831 places ouvertes contre 7 538 sur les deux voies d’entrée cette année.

En recrutement en classes préparatoire EC, SCBS tombe à zéro alors qu’elle recrutait encore un élève en 2024. En volume, BSB est l’école qui souffre encore cette année du plus fort déficit : 96 places restantes contre 93 en 2024 alors qu’elle ouvrait 30 places de moins. Derrière il manque 64 candidats à l’ICN pour faire le plein, 49 à Excelia BS, presque autant à Clermont BS (48) ou encore 24 à l’EM Strasbourg. Un résultat plutôt meilleur puisqu’il lui en manquait 87 en 2024 (sachant qu’elle a réduit de 30 places son recrutement cette année).

Après une année 2024 où elles n’avaient pas fait le plein, Institut Mines Télécom BS et Rennes SB le font cette année mais en baissant leur recrutement (-25 places à Rennes SB et -5 à l’IMT). HEC n’ayant pas de marge de sécurité elle ne fait pas le plein comme toujours. L’EM Normandie est quant à elle sortie du concours BCE.

En accès siglé BEL- B/L dix des quinze écoles proposant une voie dédiée ne font pas le plein quand ce n’était le cas que de la moitié des écoles en 2024.

HEC, toujours leader incontestable

Chaque année, une question demeure au SIGEM : HEC va-t-il être concurrencé sérieusement par l’ESSEC ou l’ESCP ? Il arrive d’une année à l’autre que certains étudiants clament haut et fort que pour eux, ce sera l’ESSEC. Pourtant, dans les faits, HEC ne lâche que très peu de bi-admis (entendez les étudiants ayant eu la possibilité de rejoindre les deux écoles) à ses consœurs parisiennes.

Si on replonge sur le SIGEM 2019, il s’agit là de la dernière année où l’ESCP avait réussi à prendre des bi-admis (1) à HEC, l’ESSEC avait fait mieux avec 2. Après une session 2020 annulée pour cause COVID, l’ESSEC était parvenue à prendre 1 petit étudiant à HEC. Les éditions 2022 et 2023 étaient encore moins serrées puisque HEC avait fait carton plein. Cela dit, on restait sur une session 2024 où l’ESSEC avait à nouveau réussi à ravir un étudiant à l’école jovacienne. Difficile de se satisfaire de cela cependant, quand on sait qu’il y a une dizaine d’années, c’était parfois 7 étudiants qui faisaient ce choix (SIGEM 2017). Mais cela a eu au moins pour réussite de relancer les espoirs.

En 2025, le résultat est finalement là : statu quo, l’ESSEC reprend à nouveau 1 étudiant à HEC. L’ESCP ne réalise toujours pas d’exploit en parallèle. HEC est donc toujours leader quasi-incontesté en 2025, rendez-vous l’an prochain pour la reprise des débats.

ESSEC vs ESCP : le début d’un vrai combat ?

Historiquement, la hiérarchie des écoles parisiennes est assez claire : HEC, ESSEC, ESCP. Pourtant, l’ESCP semble multiplier les tentatives pour ravir la seconde place depuis plusieurs années. Cela passe son positionnement social : proposition de gratuité de la scolarité pour les étudiants boursiers échelon 4 et supérieurs par exemple, avec des réductions en dessous de l’échelon 4. On peut également citer la stratégie marketing : des campagnes dans les media spécialisés cette année en mettant en avant des étudiants préférant l’ESCP à l’ESSEC.

Résultat : depuis 2021, le nombre de bi-admis que l’ESCP ne cesse d’augmenter : 4 en 2021, 14 en 2022, stagnation en 2023 avec 13, puis 20 en 2024 (soit 6% des bi-admis).

Avec des résultats de plus en plus prometteurs et des campagnes d’influence rodées, on pouvait s’attendre à une progression de l’ESCP cette année au SIGEM. Mais il n’en sera rien : l’ESSEC performe un peu mieux qu’en 2024 : 341-18 contre 322-20 l’an dernier, soit une victoire à 95%. Il s’agit d’une légère variation certes, mais qui montre tout de même que dans l’imaginaire des prépas, la hiérarchie est loin d’avoir changée.

Et contre les autres écoles ? Lorsqu’on étudie SIGEM, il est souvent intéressant de regarder au-delà des duels directs, qui peuvent parfois n’être que partiellement représentatifs des dynamiques réelles. Un bon moyen d’aller plus loin est de regarder la performance des deux concurrents contre les autres.

Commençons par HEC : le constat est similaire mais ne nous avance pas : l’ESSEC obtient autant de bi-admis (1) que l’an dernier, l’ESCP n’en gagne aucun, comme l’an dernier.

Contre les écoles hors top 3 en revanche, une dynamique se dégage. L’ESSEC ne perd aucun étudiant contre l’EDHEC en 2025, et ce pour la troisième année de suite. A contrario, l’ESCP en perd 5. Ce n’est pas énorme, mais c’est un chiffre anormalement haut (1 en 2024, 2 en 2023). Ces duels contre l’EDHEC montre globalement que la dynamique ESSEC-ESCP s’est quelque peu inversée, c’est l’ESSEC qui fait la bonne opération en 2025.

EDHEC – emlyon : la bataille pour la 4e place relancée ?

C’est le duel SIGEM le plus suivi chaque année : emlyon, 4e historique, contre l’EDHEC, 4e depuis 2021. L’école lilloise avait profité d’une mauvaise phase (changements de direction multiples, scandales) de emlyon pour s’adjuger le sésame de la 4e place il y a 4 ans. Depuis, ça va mieux pour emlyon qui fait plus ou moins jeu égal avec l’EDHEC sur les classements nationaux (hors SIGEM) et internationaux Financial TimesFinancial Times, QS). Dans un contexte où emlyon a ouvert son nouveau campus au cœur de la ville et a pu y faire passer ses oraux, le duel promettait particulièrement cette année.

Historique SIGEM. Depuis le SIGEM 2021 et le dépassement de l’emlyon, l’EDHEC a renforcé son avance au SIGEM : 79% de duels gagnés en 2021, 88% en 2024. Mais la dynamique n’est pas si claire puisque l’EDHEC faisait mieux en 2022 (91%).

Résultats 2025. Cette année en revanche, c’est bien l’école lilloise qui fait la bonne opération : elle renforce légèrement son avance sur sa concurrente historique : 279 à 30 soit 90% des bi-admis, la deuxième meilleure performance SIGEM de son histoire après 2022. Le constat est le même si on prend en compte les choix des étudiants en filière littéraire : 29 étudiants préfèrent l’EDHEC à l’emlyon contre 1 seul dans le sens inverse.

Une bonne session SIGEM de l’emlyon malgré tout. En regardant les résultats contre les autres écoles, on réalise que c’est plutôt une bonne session SIGEM pour l’emlyon, l’EDHEC a simplement fait mieux. Depuis 2022, l’emlyon est challengée par les écoles en dehors du top 5 et notamment SKEMA – perdant 22 bi-admis au total contre ces écoles en 2022 notamment. En 2025, l’école se rassure largement et n’en perd que 11, son meilleur total depuis 2018. Difficile de parler de mauvaise session SIGEM donc.

De son côté, l’EDHEC réalise aussi une très bonne session selon cet indicateur : 1 seul bi-admis perdus contre les écoles hors top 5, des chiffres qui baissent (en bien donc) depuis 2019.

Et maintenant : des ambitions encore plus grandes pour l’EDHEC ? Si l’EDHEC confirme à la fois contre l’emlyon et contre les écoles en dehors du top 5, on peut se demander si à terme l’ambition du top 3 est réaliste. Impensable dans l’imaginaire collectif, pourtant en pratique l’EDHEC performe de mieux en mieux contre l’ESCP. En 2025, elle prend 5 bi-admis à l’ESCP, encore une fois le meilleur résultat de son histoire après 2022, et bien mieux qu’en 2024 (1). Le duel n’en est pas encore vraiment un, mais les premières pierres viennent peut-être d’être posées.

SKEMA fait cavalier seul

La hiérarchie SIGEM a beaucoup changé depuis quelques années. Historiquement, on retrouve le Top 3 (les Parisiennes), le Top 5 (emlyon et EDHEC), puis le Top 7 (Audencia et GEM). Globalement il existe toujours des débats internes à ces groupes (emlyon vs EDHEC, Audencia vs GEM) mais très peu entre deux écoles de deux groupes différents (il est rare pour un étudiant de choisir l’EDHEC sur l’ESCP historiquement).

Mais depuis quelques années, SKEMA bouleverse l’ordre établi : l’école est désormais devant Audencia, GEM et NEOMA, progressant chaque année encore un peu plus sur elles. Le Top 5 est néanmoins toujours resté verrouillé, malgré quelques bi-admis gagnés sur emlyon d’une année à l’autre. La session 2025 du SIGEM était donc attendue pour SKEMA : l’année du rapprochement vers le Top 5, ou l’année du retour de ses concurrentes dépassées ?

Contre les écoles hors top 5, SKEMA continue de renforcer sa domination. Si SKEMA a devancé Audencia et GEM il y a quelques années, elle n’avait pas pour autant plié chaque duel : il était tout à fait possible pour un étudiant en 2022 de vouloir aller à Audencia plutôt qu’à SKEMA pour de multiples raisons. Néanmoins, la dynamique est claire avant 2025 : ces étudiants faisant le choix de refuser SKEMA sont de plus en plus rares. En 2024, contre GEM, NEOMA et Audencia, SKEMA remportait déjà respectivement 97%, 93% et 89% des bi-admis en jeu (contre seulement 59% contre Audencia en 2021 par exemple).

En 2025, SKEMA n’a pas juste confirmé sa 6e place, elle l’a plus que jamais affirmée : 95% contre Audencia, 96% contre NEOMA, 99% contre GEM. Il n’y a plus match, et donc visiblement un nouveau groupe qui se constitue après le top 5 : le groupe SKEMA seule.

SKEMA peut-elle défier le top 5 à terme ? Avec une telle progression sur ses concurrentes directes, on peut se demander si SKEMA 5e un jour est une perspective raisonnable. D’autant plus que SKEMA a réalisé sa meilleure session en 2024, reprenant 16 bi-admis à l’emlyon contre 8 en 2021. Le duel était toujours a sens unique, mais SKEMA semblait avoir le droit de rêver.

En 2025 néanmoins, l’emlyon a conforté sa place sur SKEMA, seuls 11 bi-admis ont fait le choix osé de refuser Lyon, soit un peu moins de 3% des bi-admis. Pas de miracle non plus du côté du duel avec l’EDHEC : 1 seul bi-admis remporté. SKEMA est donc plus que jamais numéro 6, isolé loin derrière la 5e place, mais également loin devant la 7e.

NEOMA a-t-elle renversé Audencia ?

Depuis quelques sessions, NEOMA challenge durablement les 6e et 7e historique, à l’instar de SKEMA qui les a dépassées il y a quelques années : en 2022, NEOMA dépasse GEM et en 2023, elle est proche de renverser Audencia. L’école nantaise avait cependant renforcé son avance l’an dernier, notamment avec des oraux d’admissions marquants. La session SIGEM 2025 était donc vraiment attendue : Audencia maintient sa place historique, ou bien renversement inédit ?

A priori, Audencia sauve sa 7e place d’un fil. Le duel a vraiment tenu toutes ses promesses puisque Audencia parvient à sauver sa 7e place au SIGEM pour… 3 bi-admis. Une victoire 222-219, l’une des plus courtes de l’histoire du classement pour un duel qui concerne autant d’étudiants. Audencia peut donc se satisfaire d’avoir sauvé sa place, mais il faut bien être conscient que la dynamique est totalement inversée : NEOMA fait mieux que l’an dernier, et les résultats de cette session pourraient bien pousser les étudiants passant les concours en 2026 de rejoindre Reims ou Rouen plutôt que Nantes.

Mais NEOMA a-t-elle les raisons de clamer sa victoire ? Le classement SIGEM est a priori explicite et difficilement contestable : une école A est devant B si A a convaincu plus de bi-admis de la rejoindre. Pourtant, plusieurs éléments viennent ajouter de la subjectivité au débat : que faire s’il y a des boucles A bat B, B bat C mais C bat A ? Quels étudiants doit-on considérer pour le classement, seulement les EC ou bien EC et littéraires.

C’est sur ce dernier point que la subtilité du classement se joue ici : depuis quelques années, certaines écoles – dont Audencia et NEOMA – classent les littéraires séparément des EC, leur donnant donc des places spécifiques. Et Audencia a bien battu NEOMA… en EC. Si on regarde dans le détail les résultats littéraires, NEOMA fait mieux, à tel point que même le duel global EC + littéraire est en sa faveur. L’école peut donc légitimement clamer une 7e place au SIGEM, tout dépend de la manière de comptabiliser les résultats.

TBS Education et KEDGE : challengers sérieux de GEM à la 9e place ?

Depuis 2021, la tendance est la même pour KEDGE et TBS Education contre GEM : les deux écoles reprennent du terrain. Il y a 4 ans, c’étaient 29 (KEDGE) et 17 (TBS Education) étudiants qui faisaient le choix de l’une ou l’autre contre GEM, sur plus de 330 étudiants bi-admis. En 2024, ces chiffres sont respectivement montés à 144 et 76 étudiants bi-admis gagnés par les deux écoles contre GEM. La question de la 9e place de GEM au SIGEM se posaient donc de plus en plus avant cette session.

Finalement, c’est bien GEM qui fait la bonne opération. Malgré les dynamiques négatives sur les 4 dernières années, c’est bien GEM qui performe le mieux cette année, tant en valeur absolue que comparativement à 2024. L’école remporte son duel 302 à 140 contre KEDGE, 286 à 39 contre TBS Education. Des duels qui ont le mérite d’exister, mais où le vainqueur est incontestable.

Dans leur duel direct, KEDGE conforte son avance sur TBS Education. KEDGE peut nourrir des regrets de ne pas avoir progressé sur GEM, mais assure l’essentielle : une 10e place SIGEM conservée et même renforcée. L’école confirme une tendance globale depuis 4 ans : à l’exception de 2024, elle a toujours progressé dans son duel avec l’école toulousaine. Elle est désormais confortablement assise dans son fauteuil de 10e école française, avec une victoire 302 à 76.

Le top 13 à 17 : une hiérarchie bouleversée ?

Les duels SIGEM concernant MBS, IMT-BS, BSB, ICN et Excelia font partie des plus intéressants du SIGEM : ils sont extrêmement serrés, au point qu’il n’est pas rare de voir des égalités ou même des boucles (A bat B, B bat C, C bat A). Au-delà du simple aspect classement, les performances des écoles peuvent avoir des conséquences directes sérieuses : c’est autour de la 12e place SIGEM que l’on commence à voir des écoles qui ne remplissent pas leurs rangs. Or, ne pas remplir ses rangs c’est indirectement perdre de l’argent (un manque à gagner sur le chiffre d’affaires qui aurait été réalisé avec les étudiants manquants). Qu’en est-il cette année ?

IMT-BS réalise la meilleure opération et s’adjuge la 13e place. Classée l’an dernier entre la 14e et la 16e place (selon les media créant le classement, à cause des boucles), IMT-BS surprend tout le monde et bat chacune de ses concurrentes. Pourtant, en y regardant de plus près, ce n’est que la suite logique d’une bonne dynamique : la session 2022 d’IMT-BS avait été décevante, mais l’école a ensuite largement progressé sur chacune de ses concurrentes. 2025 est donc l’année de la consécration.

Derrière IMT-BS, chaque école a conservé et même renforcé sa place. Cette édition 2025 du SIGEM est un renforcement de la hiérarchie 2024 pour MBS, BSB, ICN et Excelia. En effet, chaque école a conservé sa place (en excluant IMT-BS). Mieux, chaque école l’a renforcée :

  • MBS fait mieux que l’an dernier contre BSB, ICN et Excelia ;
  • BSB fait mieux contre ICN et Excelia ;
  • ICN fait mieux contre Excelia.

Clé de lecture : pour chaque école, la performance en part de bi-admis gagnées contre les écoles moins bien classées du groupe. 2024 à gauche, 2025 à droite. Ainsi, chaque école a renforcé sa domination sur les écoles moins bien classées du groupe : la hiérarchie s’est solidifiée.

Pour autant, le duel entre BSB et ICN n’est pas clair. A priori, BSB a renforcé son avance sur ICN, c’est le propos du point précédent. Et c’est bel et bien vrai dans le duel direct opposant les deux écoles. L’école dijonnaise s’était fait très peur en 2024 (victoire 56-54) et la dynamique était globalement contre elle. En regardant les statistiques directes, c’est une belle victoire et un beau ouf de soulagement cette année, la dynamique est inversée (36-25).

Malgré tout, se contenter des duels directs serait passer à côté d’un phénomène rare est surprenant. Malgré sa défaite dans le duel direct, ICN a mieux performé que BSB contre toutes les autres écoles du groupe. Ainsi, BSB peut clamer sa victoire cette année, car le SIGEM concerne avant tout les duels directs. Néanmoins, il ne faut pas se tromper : au global, les préférences réelles des étudiants sont plus floues et la dynamique n’est pas vraiment en faveur de BSB.

L’EM Strasbourg passe l’INSEEC, ISC Paris reprend du terrain

En 2024, l’INSEEC avait dominé l’EM Strasbourg d’un bi-admis (8-7), ainsi que l’ISC Paris, plus confortablement (14-3). Dans un contexte avec aussi peu de bi-admis en jeu, les rapports de forces peuvent être très volatiles. 2025 en fut la preuve, puisque l’EM Strasbourg renverse l’INSEEC et gagne une place (deux, si on compte la sortie du SIGEM d’EM Normandie). De son côté, l’ISC Paris reprend également du terrain sur l’INSEEC (défaite 14-11, bien plus serré qu’en 2024 donc). Concernant le duel EM Strasbourg – ISC Paris, on passe de 2-0 à 8-3, toujours pour l’EM Strasbourg. Difficile de faire quelque conclusion comparativement à 2024 et ses 2 bi-admis. Mais on peut noter que de plus en plus de bi-admis sont en jeu entre les deux écoles.

Comment expliquer ces variations ? Avec aussi peu de bi-admis en jeu, il est normal de voir de la volatilité d’une année à l’autre. Cela étant dit, on peut souligner que l’EM Strasbourg a su conserver des frais de scolarité particulièrement bas. Sur 3 ans, étudier à l’EM Strasbourg coûte 32 000 euros en 2025 (inchangé depuis 2023), l’ISC Paris dépasse la barre des 40 000 et l’INSEEC s’en rapproche.

De plus, les frais de scolarité deviennent peut-être de plus en plus importants pour les étudiants, quand on parle des écoles de ce niveau : elles misent historiquement sur l’alternance, alternance dont l’Etat se désengage de plus en plus. Sans pouvoir faire financer leurs études par les entreprises (du moins plus difficilement), il est normal que les étudiants se tournent vers l’école la moins chère).

Taux de remplissage et conséquences financières. Aucune de ces écoles n’a pas réussi à remplir ses rangs. Si INSEEC et ISC Paris affichent des nombres d’affectés proches de 2024, on peut mentionner que l’EM Strasbourg parvient à attirer 96 étudiants en ses rangs cette années contre 63 en 2024.Ce non-remplissage constitue pour les 3 acteurs un manque à gagner en chiffre d’affaires de plus de 500 000 euros.

 AffectésNombre de placesFrais scolarité 2025-27Manque à gagner en CA
EM Strasbourg9612032 300775 200
INSEEC446039 700635 200
ISC Paris173040 100521 300

ESC Clermont, Brest Business School et SCBS : une phase SIGEM délaissée et trop concurrentielle

Les écoles de fin de tableau n’attirent que peu d’étudiants de prépa. Par ailleurs, la tendance s’est accélérée cette année. Clermont accueillera 12 étudiants contre 16 en 2024, Brest Business School 8 contre 11 en 2024 et SCBS n’est pas parvenu à attirer un seul étudiant en 2025 (2024 : 1).  Dans ce contexte, étudier les duels directs n’a que peu d’intérêt : Clermont bat Brest 3-0, les autres duels n’ont aucun bi-admis en jeu. Ces écoles ne recrutent donc – par désengagement ou par concurrence trop forte – quasiment plus aucun étudiant de prépa EC.

  • Laurent Mary

Les littéraires : une cause perdue pour les écoles du Top 13-17 ?On observe un phénomène différent au SIGEM concernant les prépas littéraires : les écoles du haut de tableau ne laissent rien aux écoles moins bien classées. Ainsi, malgré de nombreuses places ouvertes et un intérêt souvent fort pour les étudiants littéraires, ces écoles sont quasiment incapables de recruter dans cette filière. A elles 5, elles n’en recrutent que 7 pour cette session SIGEM 2025.`

 Affectés littérairesNombre de places littéraires ouvertes
IMT-BS15
MBS120
BSB320
ICN15
Excelia110

Related Posts

Laisser un commentaire