- Par Frank Dormont, Directeur de la Communication et des Relations Institutionnelles d’Audencia, et Séverine Blanc, Responsable communication de l’ARS Pays de la Loire
COVID : SENSIBILISER TOUJOURS PLUS LES ETUDIANTS.
On le sait, 8 étudiants d’Audencia SciencesCom sont positifs à la Covid-19 à la suite de l’organisation d’une soirée étudiante privée (donc, en dehors des campus) la semaine passée et cela, malgré les consignes données et répétées par la direction des programmes. Comme l’a rappelée l’ARS Pays de la Loire en conférence de presse, la responsabilité de l’école n’est aucunement engagée, son protocole sanitaire au sein de ses campus a toujours été, et est toujours opérant. Cette situation n’est bien sûr pas spécifique à l’école nantaise. Le non-respect des gestes barrières par les élèves, dans la sphère privée, a des effets sur l’ensemble des écoles et universités.
C’est donc l’enseignement supérieur dans sa globalité qui est concerné. Suite à l’intervention du Président de la République, Emmanuel Macron, le 28 octobre 2020, annonçant le reconfinement, il nous a semblé opportun de prendre un peu de recul en revenant sur cette situation pour tenter de mieux la comprendre.
Les ingrédients de la deuxième vague
Par définition, une « vague » n’est pas un phénomène instantané et immédiat.
Dans le cas de la COVID, elle est ainsi la résultante d’un ensemble d’éléments notamment liés (mais pas seulement), à la période de «post déconfinement».
Dans les faits, il est incontestable que le déconfinement a été vécu par tous et pas seulement par les étudiants, comme une « libération », avec tout le poids que ce mot possède dans notre histoire et l’inconscient collectif. C’est à dire, plus ou moins consciemment comme une autorisation à baisser la garde, comme une « fête ».
Or, du déconfinement au relâchement, il n’y a qu’un pas qui, trop souvent hélas a été franchi. C’est l’effet on-off qui critiquent aujourd’hui beaucoup d’experts scientifiques.
Nous « déconfiner » a correspondu à nous rendre nos libertés, en nous permettant de reprendre une vie quasi-normale, après de longues semaines d’isolements individuels. Un phénomène, donc, amplifié par la période estivale avec une envie de « rattraper le temps perdu » d’un printemps perçu comme « volé ».
En toute conformité avec les restrictions sanitaires applicables à ce moment-là, et renforçant ainsi l’incitation à en profiter, parcs et terrasses de café ont donc naturellement recommencé à se remplir et à jouer leurs rôles de lieux d’échanges et de convivialité. Deux mots qui sont en opposition directe avec les gestes barrières : distanciation sociale, absence de contacts tactiles…
«Bas les masques» ! Ce geste hautement symbolique, ces dernières semaines, que nous avons tous trop souvent vu, notamment en vacances, n’était trop souvent rien d’autre qu’un geste de ras-le-bol, et dans certains cas de défiance à l’autorité et à l’interdiction, au sens large.
La situation que nous vivons actuellement, est donc la somme d’un ensemble de comportements individuels, marqués du sceau de l’insouciance à l’indiscipline, ou pour être plus mesuré, de l’absence de discernement.
«Tous responsables», comme le souligne avec à propos, le journaliste Patrick Cohen dans l’éditorial de «C’est à vous» (27/10).
En réalité, nous avons tous à différents niveaux contribué à semer les graines de cette «COVID 2» et à nourrir cette seconde vague, lorsque nous avons baissé la garde dans la sphère privée
Il est donc absolument injuste de vouloir aujourd’hui stigmatiser les étudiants dans leur ensemble.
Parce qu’ils constituent une minorité. Si certains d’entres-eux (dans un cadre privé rappelons-le), ont fait preuve d’insouciance et d’irresponsabilité, la grande majorité a tenu bon (4% d’étudiants contaminés depuis août sur l’ensemble de la communauté étudiante d’Audencia) et il est important de le souligner afin que l’arbre ne cache plus la forêt.
Gageons que les chiffres actuels à l’échelle nationale qui ont conduit à un reconfinement d’envergure, participeront peut-être à rendre plus prudents les moins raisonnables.
Vers toujours plus de sensibilisation
Notre rôle est, et restera toujours, de remplir notre mission de sensibilisation auprès de nos étudiants. Car c’est aussi cela l’éducation, et notre devoir citoyen.
En parallèle de l’application de son protocole sanitaire salué et défendu par l’ARS, l’école a ainsi multiplié depuis plusieurs mois, les actions de sensibilisation auprès des étudiants et des parents.
- Mails avant les rentrées (et régulièrement depuis), afin de rappeler le protocole sanitaire sur les campus, et d’appeler au respect des gestes barrière dans les sphères privées
- Rappel de ces messages aux amphis de rentrée
- Interdiction des événements associatifs (Triathlon Audencia La Baule et Week-end d’intégration annulés)
- Nomination d’étudiants référents COVID
- Conférence en présentiel et distanciel du Pr. François Raffi, Chef du service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Nantes, en collaboration avec l’ARS
- Incitations via des messages sur les écrans internes au sein des campus, et via les réseaux sociaux, à télécharger l’appli «TousAntiCovid»
En conclusion, depuis le début de cette crise, d’importants moyens et un ensemble de méthodes ont été mises en place par l’ensemble des acteurs : Audencia, ARS, Ministère de l’intérieur…
Les dispositifs de solidarité, notamment ont apporté une réponse efficace aux problèmes économiques engendrés par la COVID. Il faut bien sûr persévérer dans cette voie.
Continuons, tous ensemble et à tous niveaux à effectuer ce travail de sensibilisation de nos étudiants, tout en étant à leur écoute et dans un dialogue constructif. C’est ainsi que nous améliorerons le niveau de responsabilité de chacun, que nous protègerons les plus vulnérables.
Et que nous pourrons continuer à enseigner… Sereinement.