« Nous travaillons sur les questions de révélation, de transformation, d’où notre plan « Unveil 30 ». » 16 ans après la fusion du Ceram et de l’ESC Lille qui lui a donné le jour, Skema présentait ce 2 octobre son plan stratégique 2025-2030 avec sa directrice générale, Alice Guilhon : « Depuis la création de la première école de commerce à Lisbonne en 1750, les écoles ont suivi les demandes des entreprises. Aujourd’hui nous devons aller plus loin en préparant nos étudiants à des transformations sociétales et à des changements profonds dans le contrat social ». Au programme notamment : de nouveaux campus à l’international et la création d’une « School for professional studies ».
- Skema en 2030 ce sera 16 000 étudiants, 250 professeurs permanents dont 90% d’internationaux, 250 M€ de budget annuel et 12 implantations dans le monde.

Alice Guilhon présente son plan stratégique « Unveil 30 »
Un petit bilan. De 2010 à 2020 Skema s’est concentrée sur la création de campus internationaux puis a créé des écoles dédiées à l’IA ou au droit pour « adresser la grande question des années à venir que sera l’interdisciplinarité » explique Alice Guilhon, fière d’être dans une « école pionnière qui a inspiré les autres écoles ». Résultat : son master in management se classe aujourd’hui au 6ème rang du classement Sigem et au 18ème rang mondial du classement du Financial Times quand il était 32ème en 2010.
Des doctrines pour gérer les grandes évolutions. Aujourd’hui Skema présente une doctrine sur l’enseignement du management à l’ère de l’IA dont le premier engagement est que « les professeurs ne seront pas remplacés par les IA » : « Nous nous donnerons le droit de ne pas aller partout avec l’IA en présentant une doctrine qui sera affichée partout dans l’école ». Créatricede ses propres outils d’IA, Skema ne signera aucun accord avec des IA comme Mistral ou ChatGPT.
De même un «référentiel interdisciplinaire » va être créé sous l’égide de la directrice du développement, Frédérique Vidal. Vont également être révélées les compétences larges des étudiants – musique, littérature, mathématiques, etc. – pour créer une « banque de CV augmentée » liée à une plateforme IA destinée à rapprocher les aspirations des jeunes diplômés et des entreprises.
Deux grandes initiatives vont être prises : le programme « Move for good », pour révéler d’autres facettes des étudiants partout dans le monde, et un programme d’accélération « AI for accelerating Impact » pour accompagner 150 start up. Les impacts de ces nouvelles actions comme des précédentes seront évalués dans un « observatoire mondial de l’impact ».
180 millions d’euros vont être investis dans les dix campus actuels de Skema qui aspireront au label « Great place to work ». « Nous serons non seulement un lieu d’apprentissage mais aussi inspirant », se projette la directrice dont l’organisation sera portée par une plateforme enrichie par l’IA accessible par tous les étudiants.
Un développement fondé sur son internationalisation. Skema continuera à grandir à l’international… en s’adaptant. « Initialement nous souhaitions nous installer en Russie, nous sommes finalement allés à Dubaï. Nous allons maintenant nous implanter en Inde et en Australie », reprend la directrice. La croissance globale de Skema se fera ainsi à plus de 70% à l’international dans des pays en pleine croissance comme l’Inde. Le tout en restant un établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général (EESPIG). « Pour autant je n’exclus pas à un moment donné d’avoir un coup de pouce en levant des fonds, même si ce n’est pas notre quotidien aujourd’hui », confie la directrice. Les frais de scolarité n’augmenteront pas en France mais pourraient augmenter aux Etats-Unis ou ailleurs, notamment pour son MSc en finance classé deuxième dans le monde.
Former à bac+3. C’est la grande nouveauté du nouveau plan stratégique : Skema va créer une « School for professional studies » pour créer des diplômes de niveau bac+3 dans des métiers en tension ou répondant aux besoins locaux. « Nous allons vers des programmes comme « Santé et IA » ou « Tourisme et IA » avec toute une gamme de diplômes visés qui seront dispensés dans le monde entier. » Une quarantaine de programmes ont déjà été identifiés en « analysant les écosystèmes locaux et nous travaillons déjà avec des entreprises pour créer ces programmes et permettre aux jeunes de les intégrer », explique Patrice Houdayer, directeur adjoint de Skema qui insiste : « Nous voulons créer des diplômes reconnus localement sur un modèle type visé / gradé avec des formations orientées métiers pour répondre à des demandes locales ». Ce sont 2 500 étudiants qui sont attendus dans les cinq ans dans ces écoles pour un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros;
- Alice Guilhon insiste plus largement sur la « nécessité de réguler l’enseignement supérieur » pour « préserver l’ensemble des grandes écoles ». Elle ne souhaite pas augmenter trop ses recrutements en France aujourd’hui que ce soit en PGE ou en BBA.