L’EM Normandie vient d’obtenir l’accréditation Equis qui complète l’AACSB déjà obtenue en 2014. Son directeur général, Jean-Guy Bernard, précise sa stratégie.
Olivier Rollot : Qu’est ce que cette double accréditation représente pour vous ?
Jean-Guy Bernard : Après l’obtention d’EPAS pour le Programme Grande Ecole en formation initiale en 2011 et de l’AACSB en 2014, l’accréditation EQUIS est une consécration qui fait entrer l’EM Normandie dans le cercle très restreint des meilleures business schools mondiales. Décrocher EQUIS constitue en quelque sorte le point d’orgue de notre plan stratégique quinquennal qui s’achève fin 2016. Elle récompense la réussite de notre stratégie et de notre modèle académique et le succès de notre démarche qualité entreprise durant ces dernières années. C’est le fruit de l’important travail de toute une équipe qui est gratifié et nous sommes tous très fiers du chemin parcouru et de cette belle évolution de l’école. J’ajoute que le fait de nous engager dans le système des accréditations nous a permis de faire considérablement évoluer la structure d’un point de vue qualitatif.
Cette double accréditation nous donne un nouvel avantage concurrentiel de poids en France et à l’international. Elle va notamment faciliter le recrutement de professeurs internationaux et la signature d’accords de partenariat avec des universités étrangères elles-mêmes accréditées. L’EM Normandie gagnant aussi en crédibilité et en notoriété, elle doit naturellement attirer davantage d’étudiants et de professionnels dans ses programmes. Enfin, ces labels valorisent les diplômes que nous délivrons et doivent donc contribuer à améliorer plus encore l’insertion des diplômés.
O. R : C’est vraiment un investissement rentable pour une école que d’obtenir ces accréditations qui, je j’imagine, demandent un grand investissement en temps et en argent ?
J-G. B : L’investissement temps est en effet très important et la démarche mobilise beaucoup d’energie et de moyens humains essentiellement parmi les collaborateurs de l’école, mais aussi des étudiants, des diplômés et des représentants d’entreprises partenaires.
Mais qu’il s’agisse de temps ou d’argent, je pense que l’investissement est incontestablement avantageux en terme de visibilité. Ces deux reconnaissances internationales renforcent véritablement la solidité et l’excellence de l’EM Normandie dans la sphère mondiale des business schools. Le niveau d’exigence des organismes d’accréditation qui passent toutes les activités d’une école au crible avant de décerner le label garantit réellement la qualité de l’établissement.
O. R : Ce nouveau label est une sorte d’accomplissement pour vous. Et maintenant sur quels nouveaux projets allez-vous travailler ?
J-G. B : Nous venons de franchir une nouvelle étape et nous allons en effet travailler sur de nouveaux projets, notamment à l’international où nous voulons développer de nouvelles relations avec des universités étrangères pour créer des partenariats puissants et complémentaires. Nous sommes normands, c’est naturel pour nous de vouloir rayonner davantage partout dans le monde.
O. R : Justement, où en êtes-vous avec vos programmes à l’étranger ?
J-G. B : Nous sommes implantés à Oxford avec une antenne de 400 m² et nous cherchons à nous y développer. Mais c’est n’est pas si facile de trouver de nouveaux locaux qui permettent de développer des activités d’enseignement supérieur. Au Vietnam, nous formons des cadres territoriaux au tourisme et en finance publique par exemple. Nous avons aussi des partenariats avec des universités à qui nous transférons de l’ingénierie pédagogique dans nos domaines d’excellence. Nous avons d’autres projets la-bas dont nous pourrons reparler prochainement.
En Afrique nous délivrons notre Programme Grande Ecole en formation continue en e-learning avec des partenaires africains. Enfin, nous possédons au sein du groupe EM Normandie l’Institut portuaire d’enseignement et de recherche (IPER). Basé au Havre et leader mondial de la formation professionnelle maritime et portuaire, l’IPER forme depuis plus de trente ans des cadres que l’on retrouve aujourd’hui dans pratiquement tous les ports du monde.
O. R : Pensez-vous monter de nouveaux campus à l’étranger ?
J-G. B : A l’avenir nous voulons continuer à travailler sur l’axe Seine / Mer du Nord. Nous étudions la possibilité d’autres implantations dans cette zone. En effet avec le Brexit, et surtout avec la difficulté d’y obtenir des visas notamment pour les étudiants africains et asiatiques, il risque d’être plus difficile d’étudier et de travailler au Royaume-Uni. Au contraire les Irlandais vont jouer à fond la carte de l’Europe. D’où notre intérêt !
O. R : Vous venez d’inaugurer de nouveaux locaux à Caen et avez des projets bien avancés au Havre.
J-G. B : A Caen la nouvelle extension s’étend sur plus de 2 000 m² répartis sur 4 niveaux et comprend notamment 9 salles de cours, 21 bureaux et 1 salle de réunion. Au Havre, le projet est en cours pour construire à l’horizon 2019 un nouveau bâtiment de 8000 m² high tech qui réponde à nos besoins d’espace et participe à notre stratégie de développement.
O. R : L’EM Normandie est également de plus en plus parisienne : en plus du programme grande école en alternance, vous y avez implanté la première année post bac à la rentrée. Vous voilà une école parisienne !
J-G. B : Nous restons une école normande qui possède un campus à Paris ! Nos étudiants parisiens peuvent d’ailleurs aller suivre des cours à Caen, au Havre et sur notre campus britannique d’Oxford en fonction de leurs choix de parcours et de spécialités. Il y a maintenant 3 ans que nous sommes implantés à Paris avec le cycle Master du programme grande école en alternance, des MS et MSc et de l’Exécutive Education. Nous souhaitons aller plus loin parce que beaucoup d’étudiants qui nous rejoignent sont originaires de la région parisienne et souhaitent y poursuivre leur cursus. A la rentrée prochaine, nous ouvrirons donc 800 m² supplémentaires. En 2019 nous recevrons 800 étudiants à Paris, contre environ 500 actuellement.
O. R : Mais la majorité des étudiants que vous formez ira ensuite travailler ailleurs qu’en Normandie.
J-G. B : C’est le cas j’imagine de toutes les écoles implantées en province. On ne peut pas retenir les étudiants, d’autant que près de 25% de nos jeunes diplômés partent à l’étranger et que nous n’avons de cesse durant leurs études d’encourager leur mobilité. Au total, sur l’ensemble de nos diplômés établis en France, 44% sont en Normandie, ce qui n’est pas rien. Et pour ceux qui vont travailler ailleurs qu’en Normandie après leur diplôme, finalement nous servons notre territoire en formant des étudiants qui vont contribuer à sa notoriété… et pour certains y revenir après quelques années !