ECOLE D’INGÉNIEURS, INTERNATIONAL

Comment Arts et Métiers va former plus d’ingénieurs

Il y a bien vingt ans que les écoles d’ingénieurs demandent des moyens à l’État pour former plus d’ingénieurs. Enfin cette année l’État leur répond favorablement parce que la formation d’ingénieurs pour l’industrie devient un enjeu crucial. Parmi les écoles historiquement les plus impliquées dans la formation d’ingénieurs pour l’industrie, Arts et Métiers est forcément en première ligne. Mais où trouver ces futurs ingénieurs et surtout comment financer leur formation ? La solution pour les Arts et Métiers : ouvrir de nouveaux campus et développer l’apprentissage.

Des ingénieurs pour l’industrie. La volonté du gouvernement de relancer les industries vertes aujourd’hui à un mur de compétences. Même dans une école aussi tournée vers l’industrie, nombreux sont en effet les diplômés à se tourner vers d’autres secteurs. Il faut donc former plus d’ingénieurs. « Nous cherchons à répondre aux besoins de l’industrie autour des questions de transition écologique mais aussi de projets nucléaires pour lesquels les besoins principaux se trouvent dans le champ de la soudure ou de la fonderie, des métiers pour lesquels nous sommes parmi les derniers à former en raison des plateformes techniques nécessaires », explique Laurent Champaney, le directeur des Arts et Métiers.

Développer l’apprentissage. Selon le système de calculs des coûts complets du MESR la formation d’un ingénieur Arts et Métiers revient à 17 000 euros par an. Certes l’école ne reçoit que 8500 euros par an et par apprenti – moins les facturations des CFA – mais cela vient quand même soutenir les efforts de développement de l’école alors que ses frais de scolarité semblent bloqués aux alentours de 600 euros par an. D’où la volonté du directeur des Arts et Métiers de développer l’apprentissage dans une école qui n’y a que peu recours jusqu’à présent : « Nos étudiants sont issus à 80% de classes préparatoires et, au vu nos droits de scolarité, n’ont pas d’intérêt particulier à entrer en apprentissage. Pour le développer, nous devons donc en recruter plus en BTS, BUT, ATS, autant d’étudiants qui ont un vrai intérêt pour la formule ».

De nouveaux campus. A la rentrée 2024 c’est à Rabat que l’ESTP ouvrira un nouveau campus en partenariat avec l’université Mohamed 6 dans le cadre d’un cursus que les élèves ont commencé cette année sur la campus de Metz de l’école. En France les Arts et Métiers se sont associés à Saint-Etienne avec l’ISTP pour y former des ingénieurs et ont conclu un accord avec la ville du Havre et la région Normandie pour y créer un nouveau campus. « Le Havre a des besoins de formation sur des sujets comme la décarbonation des transports maritimes, la production d’hydrogène ou encore le nucléaire qui nécessitent la construction d’équipements sur lesquels nous sommes légitimes », commente le directeur. Le nouveau campus sera partagé avec l’IUT du Havre. Si son ouverture est prévue pour 2027 il est possible que des ingénieurs y soient déjà formés auparavant dans des locaux provisoires.

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Olivier Rollot est directeur du pôle Information & Data de HEADway Advisory depuis 2012. Il est rédacteur en chef de "l’Essentiel du Sup" (newsletter hebdomadaire), de "l’Essentiel Prépas" (webzine mensuel) et de "Espace Prépas". Ancien directeur de la rédaction de l’Etudiant, ancien rédacteur en chef du Monde Etudiant, Olivier Rollot est également l'un des experts français de la Génération Y à laquelle il a consacré un livre : "La Génération Y" (PUF, 2012).

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