Sous le titre Et les femmes devinrent plus diplômées que les hommes…, le Céreq consacre une note à l’évolution des sexes face au diplôme qui remarque que « les femmes dépassent désormais les hommes dans les niveaux de formation les plus élevés, à la forteresse des écoles d’ingénieurs près et, dans une moindre mesure, au niveau du doctorat ». Sur la période 2014-16, parmi les jeunes sortant de formation initiale, 40 % des hommes et 49 % des femmes étaient ainsi diplômés de l’enseignement supérieur.
Cinq ans après la fin de leurs études, ils se retrouvent à parts égales en emploi en 2015, alors qu’en 1997 les femmes accusaient un retard de 13 points. Ce rapprochement est la « conséquence directe d’un accès plus difficile des jeunes hommes à l’emploi au fil des générations, alors que celui des jeunes femmes s’améliore » selon les experts du Céreq. A dominante masculine l’emploi industriel a en effet été particulièrement affecté par la crise de 2008 alors que « la croissance de 10 % de la part des services dans l’emploi des jeunes a particulièrement profité aux jeunes femmes de la Génération 2010 ».
Pour autant les jeune femmes gagnent toujours en moyenne moins que les jeunes hommes, que ce soit en 1997 (-320 € constants) ou en 2015 (-190 € constants). Un différentiel donc nettement en baisse : 11 % en 2015 contre 20 % en 1997. Un rapprochement qui est le résultat de hausses salariales beaucoup plus importantes chez les femmes que chez les hommes. Sur l’ensemble des jeunes en emploi cinq ans après la sortie, le pouvoir d’achat lié au salaire moyen a en effet progressé de 20% chez les femmes pour seulement 8% chez les hommes.
Désormais, la part de femmes qui occupent un emploi de cadre cinq ans après leur entrée sur le marché du travail est équivalente à celle des hommes. « Pour autant, au regard de leur niveau de formation, les jeunes diplômées de l’enseignement supérieur devraient être encore plus fréquemment cadres qu’elles ne le sont », note le Céreq. Les jeunes femmes titulaires d’un bac+4 et plus, accèdent en effet davantage aux postes de cadres que par le passé (63% en 2015 contre 56% en 1997), mais bien moins souvent que les hommes de mêmes niveaux de diplôme (73% pour ces derniers en 2015).
En conclusion le Céreq note d’une part que la « relative convergence doit autant, voire davantage, à une détérioration de la situation des jeunes hommes sur le marché du travail qu’à la seule amélioration de celle des jeunes femmes » et, d’autre part, que si les écarts, se sont réduits « les progrès sur le marché du travail sont encore en deçà des évolutions observées dans la formation ».